Une des premières éditions du Livre des secrets.
Osho au départ ne s’appelait pas
Osho. Il est né sous le nom de Rajneesh Chandra Mohan Jain. Puis il s’est fait
connaître dans les années 70 et 80 en se présentant comme Bhagwan Shree
Rajneesh. Il publie en 1974 The book of
secrets (Le livre des secrets), un
livre au titre mystérieux mais au contenu passionnant. Osho est pour moi un des
écrivains qui a le mieux parlé de la spiritualité et de la méditation. Il était
mystique mais ne croyait à aucun dieu. Il a fait scandale plusieurs fois,
d’abord avec un livre sur la sexualité (Sous
la couette, sexualité voie de l’extase), ensuite avec la révélation de sa
grande fortune personnelle (il possédait plusieurs voitures de luxe). Il y a
plusieurs ouvrages de lui que j’ai beaucoup aimés (par exemple Être en pleine conscience, une présence à la
vie et Autobiographie d’un mystique
spirituellement incorrect). Cet article est la suite logique de celui-ci.
Je vais vous parler à présent du
chapitre 4 du Livre des secrets,
« Les ruses du mental et comment les déjouer ». Cet article est la
suite logique de celui-ci où il est
expliqué que la spiritualité est un trésor caché à l’intérieur de nous.
« La spiritualité est un
trésor qui est caché à l’intérieur de nous. Il ne s'agit pas de l'atteindre un
jour. Vous ne l'avez pas encore reconnue, mais elle est déjà en vous. Le trésor
est en vous. Et pourtant, vous continuez à mendier la spiritualité. Au lieu de
chercher en vous le trésor qui vous ferez un empereur, vous continuez à être
mendiant sans connaître ce qu’il y a en vous.
Des techniques simples peuvent
vous aider. Creuser, enlever un peu de terre n’exigent pas un gros effort. Et
vous pouvez devenir empereur à la minute. Il suffit de creuser un peu pour
enlever la terre. Et quand je dis enlever la terre, ce n'est pas seulement
symbolique. Votre corps fait, littéralement, partie de la terre, et vous vous
identifiez à lui. Enlevez un peu de terre, creusez un trou, et le trésor
apparaîtra.
Nombreuses sont les personnes qui,
se demandant, « une technique aussi simple — prendre conscience de sa
respiration, prendre conscience de l'air qui pénètre dans le corps et qui en
sort, prendre conscience de l'intervalle qui sépare ces deux actions — une
telle technique est-elle suffisante ? » Une chose aussi simple ! Est-ce
suffisant pour atteindre l'illumination ? Est-ce la seule différence entre vous
et Bouddha ? Le fait que Bouddha ait pris conscience de l'instant qui séparait
l'inspiration de l'expiration ? Cela
semble illogique. La distance est grande entre un Bouddha et vous. Elle semble
infinie. La distance entre un mendiant et un empereur semble également infinie,
et pourtant le mendiant peut devenir empereur s’il possède simplement un trésor
caché.
Bouddha était un mendiant comme
vous. Il n'a pas toujours été un bouddha. A un moment, le mendiant est mort, et
Bouddha est devenu le Maître. En réalité, ce n’est pas un processus graduel ;
ce n'est pas Bouddha qui, en accumulant des richesses a fini par
devenir empereur. Non, un mendiant ne devient jamais empereur en
accumulant des richesses : il restera un mendiant. Il deviendra peut-être un
riche mendiant mais il restera un mendiant. Et un mendiant riche est encore
plus pitoyable qu'un mendiant pauvre.
Brusquement, un jour, Bouddha a
découvert le trésor caché. Alors, il est devenu le maître. La distance entre Gautama
Siddhartha et Gautama Bouddha est infinie. Comme celle qui existe entre vous et
un Bouddha. Mais le trésor est caché en vous comme il était caché en Bouddha.
Une technique simple — la plus
simple des techniques — peut vous être d'un grand secours. Voici un autre
exemple : imaginez qu'un homme soit né aveugle à cause d'une maladie des yeux.
Pour un aveugle, le monde est différent. Mais une petite opération peut tout
changer, parce que seuls, ses yeux sont malades. A partir du moment où ils sont
guéris révélant le regard, il peut commencer à voir avec ses yeux. Le regard
était déjà là ; seules, les fenêtres manquaient. Vous êtes dans une maison sans
fenêtres .Mais vous pouvez creuser un trou dans le mur, et brusquement, vous
verrez la lumière extérieure.
Nous sommes déjà ce que nous
pouvons être, ce que nous devrions être, ce que nous serons. L'avenir est déjà
caché dans le présent. Les possibilités sont là, à l'état latent. Il suffit simplement
de briser une fenêtre. De pratiquer une
petite opération chirurgicale. Si vous parvenez à comprendre cela — que la spiritualité
est déjà là, qu'elle existe déjà — alors, l'effort le plus minime suffit.
En réalité, il n'est pas besoin
de faire beaucoup d'efforts. Je dirais même que plus l'effort est petit, plus
grand est son effet. Il arrive souvent que plus on s'acharne à atteindre la
spiritualité et moins on y arrive.
L'effort même, la tension, l'« activité » déployée, le désir, l'espoir,
deviennent obstacles. Mais avec un tout petit effort, « un effort sans effort
», comme dit le Zen — faire comme si on ne faisait pas — il vous est facile
d'atteindre la spiritualité. Plus vous vous acharnez, et moins vous avez de chances
d'y parvenir. Parce que vous utilisez une épée là où il faudrait une aiguille.
L'épée ne peut vous être d'aucune aide. Elle a beau être plus grande, si l'on a
besoin d'une aiguille, l'épée ne conviendra pas. »
Voilà. C’est tout pour le moment.
La suite au prochain numéro. Amitiés à tous.