dimanche 10 juin 2018

Compte rendu du livre « La thérapie adaptative » de Michel Lamy (septième partie), (Le concept de la pensée scientifique et informationnelle en développement personnel, deuxième partie).



 Un autre livre de développement personnel.


Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois formidablement bien écrit, original et passionnant. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit de « La thérapie adaptative »  de Michel Lamy. L’auteur y décrit une méthode pour progresser dans différents domaines de la vie, non pas en imitant les autres mais en devenant la meilleure version de soi-même.

Cet article est la suite de celui-ci.


Le concept de la pensée scientifique et informationnelle en développement personnel (deuxième partie).

La puissance de la critique de soi-même est très forte et elle vous attaquera forcément à un moment ou à un autre. Vous aurez alors envie de laisser tomber le projet, de ne pas écrire votre page journalière (A quoi bon ? De toute façon, je ne serai pas édité. Mes idées n’intéresseront personne, mon message ne passera pas.) Vous trouverez une foule de prétextes pour vous arrêter d’écrire.

Pensez alors à cette vérité. Les écrivains qui sont édités sont ceux qui ne se sont jamais arrêtés d’écrire. Ils ont su dépasser leurs peurs. Il y a certainement des gens moins talentueux que vous qui ont été publiés mais dont le seul mérite a été de continuer.

Racontez-vous alors  une histoire motivante, qu’elle vous soit propre ou qu’elle fasse partie de celles que j’ai inventées ou reprises. Celle que je préfère est le « J’avais tant appris » de Milton Erickson que je vous ai déjà raconté dans un article précédent. Elle nous montre que à cet instant T, moi, un homme de cinquante-sept ans qui ai beaucoup lu et beaucoup vécu dispose dans sa tête de tout ce dont il a besoin pour écrire un livre.

Les autres histoires motivantes que j’aime à la folie sur le sujet sont les sentences : « Parfois, le bon Homère somnole », « De temps en temps, même les saints ne croient pas en Dieu. » La première vient de L’Art poétique de Boileau. Il admet que, même dans les livres qui sont considérés comme les plus parfaits de l’Antiquité, L’Iliade et L’Odyssée, il peut y avoir des imperfections. Dans tout ouvrage, il y a forcément des passages faibles. Ne soyez pas surpris qu’il y en ait dans le vôtre.

La deuxième phrase « De temps en temps, même les saints ne croient plus en Dieu », je l’ai extraite des informations que j’avais sur l’abbé Pierre ou sur Mère Theresa : j’ai appris que ces personnes que je considérais comme des saints avaient souvent perdu la foi. J’ai été soufflé de connaître ces passages importants de leur vie. Ce qui signifie que les êtres humains qui réalisent  les plus grandes actions ou les plus grands livres ont souvent des périodes de doute, la seule différence avec les autres, c’est que dans la durée, ils arrivent à surmonter leurs doutes. La masse énorme de la population des écrivains ratés provient de ceux qui n’ont pas réussi à maîtriser ces périodes de flottement dans leur inspiration.

Comment faire pour y parvenir ? Un truc que j’utilise souvent est celui que j’ai appelé la parabole d’Ulysse et les sirènes. On sait par l’Odyssée qu’un homme ne pouvait écouter le chant des sirènes sans être immédiatement subjugué par celui-ci (et tué). Ulysse demande donc à ses camarades matelots qui se bouchent les oreilles avec de la cire de l’attacher au mât et de ne pas le délier malgré ses exhortations. Quand arrive la zone où se trouvent les sirènes, Ulysse entend leurs mélodies, supplie ses compagnons de le délier mais ceux-ci, malgré ses demandes, ne le libèrent pas. Ainsi a-t-il a pu entendre le chant des sirènes sans en mourir. Il en est de même pour vous ! Il vous faut pour écrire votre ouvrage être lié à quelque chose qui vous incite à continuer, vous force à persévérer. Ce peut être un contrat d'éditeur, ce peut être une attente de la part d’un petit groupe d’individus (un cercle informel d’écrivains). Donc trouvez-vous une chaîne, quelle qu’elle soit, autrement vous risquez d’être guetté par les sirènes de l’abandon.

Il faut aussi dans cette pensée scientifique tenir compte tout simplement de la perturbation engendrée par les autres. Quand vous travaillez sur un livre, vos proches peuvent vous réclamer. Votre femme peut trouver que vous lui faites la gueule. Vous vous sentez coupable et vous êtes forcé d’abandonner votre travail. Cela peut vous faire perdre vos idées. Personnellement, perdre mes idées me donne l’angoisse de tout interrompre par faute d’inspiration. Il faut doser vos concessions au monde environnant de matière mathématique (comme cette méthode !), donner un petit peu aux autres, assumer des concessions. Un jour, vous aurez beaucoup de sollicitations, le lendemain, vous n’aurez presque  rien. On retrouve ici aussi le concept d’adaptation, du premier article de ce blog sur le sujet, élaborer un projet tout d’abord et ensuite le modeler par petites touches.
  

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.


Compte rendu du livre « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans » de Fritz Perls (troisième partie).




Fritz Perls.


Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois formidablement bien écrit, original et passionnant. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit de « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans » de Fritz Perls.

 Cet article est la suite de celui-ci.

Voici le résumé de l’ouvrage.

« Potentiel » et « réalisation » sont deux termes qui s’opposent. Un grain de blé a le potentiel de devenir une plante, et l’épi de blé est sa réalisation.
Alors « réalisation du moi » signifie que le grain de blé se réalisera en tant qu'épi de blé et jamais en tant qu'épi de seigle.

Reprenons jusqu'à l'absurde l'exemple des grains de blé et de seigle.

Il est évident que le potentiel d'un aigle se réalisera en planant dans le ciel, en fondant sur de petits animaux pour se nourrir et en construisant des aires.
Il est évident que le potentiel d'un éléphant se réalisera en taille, en puissance et en maladresse.

Jamais un aigle ne voudra être un éléphant, ni un éléphant un aigle. Ils « s'acceptent », ils s'acceptent « eux-mêmes ». Non, ils ne s'acceptent même pas eux-mêmes, parce que cela impliquerait une possibilité de rejet. Ils se prennent comme allant de soi. Non, même pas comme allant de soi, car cela impliquerait la possibilité d'être « autre ». Ils sont, c'est tout. Ils sont ce qu'ils sont ce qu'ils sont.

Comme ce serait absurde s'ils avaient, tels les humains, des idées folles, des insatisfactions, s'ils se dupaient eux-mêmes. Absurde que l'éléphant, las de parcourir la terre, veuille voler, manger des lapins et pondre des œufs. Et que l'aigle veuille avoir la force et la peau épaisse de l'éléphant.

Laissons cela aux humains — essayer d'être quelque chose qu'ils ne sont pas —, avoir des idéaux inaccessibles, être affligés de perfectionnisme pour se mettre à l'abri de la critique, et ouvrir la voie à la torture mentale permanente.

Le fossé entre le potentiel et sa réalisation sur une page du grand livre, la distorsion de cette authenticité sur l'autre, deviennent apparents. L' « il-faudraitisme » dresse sa vilaine tête ! Il « faudrait » éliminer, renier, refouler, nier bien des traits et des sources d'authenticité, et rajouter, faire semblant de, jouer à, créer des rôles dépourvus d'élan vital, tout cela aboutissant à un comportement artificiel à divers degrés. Au lieu de l'intégrité d'une personne authentique, nous avons la fragmentation, les conflits, le désespoir non ressenti des personnages en papier.

L'homéostase, ce mécanisme subtil de la régulation et du contrôle de l'organisme par lui-même, est remplacée par le contrôle extérieur surimposé d'une folie qui sape le potentiel de survie de la personne et de l'espèce. Les symptômes psychosomatiques, l'accablement, la lassitude et le comportement compulsif, remplacent la joie de vivre.

La plus profonde lézarde qui fissure depuis longtemps notre culture, et donc considérée comme allant de soi, est la dichotomie entre l'esprit et le corps, cette superstition qu'il existe une séparation, et néanmoins une interdépendance, entre deux formes différentes de substance, le mental et le physique. Une kyrielle de philosophies se sont créées, qui affirment soit que l'idée, l'esprit ou l'intellect sont à l'origine du corps (Hegel, par exempte), soit que, sur le plan matérialiste, ces phénomènes ou épiphénomènes découlent de la matière physique, dont ils sont le résultat ou la superstructure (Marx, par exemple).

Ce n'est vrai ni d'un côté ni de l'autre. Nous sommes des organismes ; nous (c'est-à-dire quelque « je » mystérieux) n'avons pas d'organisme. Nous sommes une unité intégrale, mais libres d'abstraire bien des aspects de cette totalité. Abstraire et non soustraire ou dissocier. Nous pouvons abstraire, selon nos intérêts, le comportement de cet organisme, ou sa fonction sociale, ou sa physiologie, ou son anatomie, ou ceci, ou cela, mais nous devons rester attentifs, et ne prendre aucune abstraction pour « partie » de l'organisme total. Nous pouvons avoir un ensemble d'abstractions, nous pouvons nous rapprocher de la connaissance d'une personne ou d'une chose, mais nous ne pouvons jamais avoir une perception totale de la « chose en soi ».

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.


Compte rendu du livre « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans » de Fritz Perls (deuxième partie).



Fritz Perls.


Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois formidablement bien écrit, original et passionnant. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit de « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans »  de Fritz Perls.

Cet article est la suite de celui-ci. 

Voici le résumé de l’ouvrage.

Je suis sûr qu'en dépit de toutes mes vantardises, je n'ai pas une très haute idée de moi-même.  Mon second prénom est Salomon. Le sage roi Salomon disait : « Vanité, tout est vanité ! »

Je ne peux même pas dire que je sois particulièrement vaniteux. Je suis cependant certain que la majeure partie de mon exhibitionnisme provient d'une surcompensation. Non seulement pour compenser mon manque d'assurance, mais pour surcompenser, pour vous éblouir, afin de vous faire croire que je suis quelqu’un d'extraordinaire. Et n'allez pas en douter !

Pendant de longues années, ma femme et moi avons joué au jeu : « Je ne vous épate pas ? Y a-t-il plus fort que cela ? » Jusqu'au jour où je m'aperçus que je perdais à tous les coups et que, en aucun cas, je ne pouvais gagner. A cette époque, je croyais encore en cette sottise répandue dans le monde : il est absolument indispensable de gagner.

Tout cela est réduit en somme au phénomène de l'estime de soi, de l'amour de soi et de sa propre image. Comme tout phénomène psychologique, l'estime de soi est vécue comme une polarité. Un amour-propre bien développé, l'orgueil, la gloire, le sentiment d'avoir trois mètres de haut, s'oppose au manque d'amour-propre : se sentir abattu, sans valeur, abject, petit. Le héros s'oppose au moine.

Cela nous amène directement au domaine de la philosophie existentielle. Une clarification du problème existentiel jettera, je le crois, une lumière considérable sur la question de la vanité qui s'oppose à l'existence authentique, et nous montrera peut-être même comment combler le fossé qui sépare notre être social et notre être biologique.

En tant qu'êtres biologiques, nous sommes des animaux ; en tant qu'êtres sociaux, nous tenons des rôles et jouons à des jeux. En tant qu'animaux, nous tuons pour survivre ; en tant qu'êtres sociaux, nous tuons pour la gloire, par avidité ou vengeance. En tant qu'êtres biologiques, nous menons une vie en relation avec la nature et profondément ancrée en elle ; en tant qu'êtres sociaux, nous poursuivons une existence fondée sur le « comme si » dans laquelle se mêlent confusément la réalité, l'imagination et le faux-semblant.

« Potentiel » et « réalisation » sont deux termes qui s’opposent. Un grain de blé a le potentiel de devenir une plante, et l’épi de blé est sa réalisation.
Alors « réalisation du moi » signifie que le grain de blé se réalisera en tant qu'épi de blé et jamais en tant qu'épi de seigle.

Je dois m'interrompre ici. Si ce texte est jamais édité, le directeur littéraire fera sauter le passage qui va suivre, ou bien le remettra dans le contexte approprié.
En ce qui me concerne, un de mes deux « problèmes » relève de la tendance à « plastronner ». L'autre, celui de trop fumer et de m'intoxiquer à la nicotine, peut attendre. Quant au premier, le fait que je m'ennuie souvent est lié à mon besoin d'épater le monde. Comment s'établit cette corrélation ? J'espère le découvrir en écrivant ce livre. Je sollicite souvent l'approbation, l'estime et l'admiration au cours de mes entretiens. En fait, je me mets souvent en avant ou j'amène la conversation sur des sujets non afin de briller, mais pour faire étalage de la considération dont moi-même — ou la Gestalt-thérapie, ce qui pour moi revient au même  — bénéficie.

J'ai trouvé dernièrement un palliatif plus créateur à mon ennui : m'installer et écrire. Sans la sensation d’ennui, je serais certainement incapable de m'asseoir ici et d'aligner des phrases sur le papier.



Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.


Compte rendu du livre « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans » de Fritz Perls (première partie).



Fritz Perls.


Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois formidablement bien écrit, original et passionnant. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit de « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans »  de Fritz Perls.

Cet article est la suite de celui-ci.

Voici le résumé de l’ouvrage.

Préface.

Cher Fritz,

Vous êtes venu, vous avez fait ce que vous vouliez et nombre d'entre nous se sont épris de vous et de votre façon d'être. Vous étiez celui dont vous parliez, ce qui n'est pas courant parmi les hommes. Vos paroles étaient faciles à comprendre, votre voix réveilla mon espoir endormi, et je me rappelle encore les larmes qui souvent vous montaient aux yeux quand il  se révélait dans l'assistance une particulière dose d'amour. Je vous ai vu las quelquefois ; nous étions si peu d'entre nous à vivre dans vos hautes sphères, et tellement à vous rabaisser pour nous hausser à votre niveau.

Le livre.

Je m'appelle Friedrich Salomon Perls, en américain : Frederick S. Perls, communément Fritz, ou Fritz Perls, quelquefois Dr Fritz. En écrivant cela, je me sens quelque peu léger et pompeux ; je me demande aussi pour qui j'écris ce livre et, plus que tout, quel sera mon degré d'honnêteté. Oh, je sais ! On ne me demande pas d'écrire de véritables confessions, mais j'aimerais être honnête pour moi-même. Qu'ai-je donc à risquer ?

Je suis en train de devenir un personnage public. Petit-bourgeois juif obscur, puis médiocre psychanalyste, enfin créateur possible d'une « nouvelle » méthode de traitement, je deviens l'interprète d'une philosophie viable qui pourrait apporter quelque chose à l'humanité.

Cela veut-il dire que je me prenne pour un bienfaiteur ou que je veuille servir l'humanité ? Que je formule la question montre mes doutes. Ce que je fais, je crois que je le fais pour moi-même, à cause de ma passion à résoudre des problèmes, et, plus que tout, pour satisfaire ma vanité.

Je me sens vraiment bien dans le rôle de « prima donna », quand je peux faire étalage de mes capacités à entrer rapidement en contact avec l'essence d'une personne et à saisir ce dont elle souffre. Cependant, il doit y avoir un autre aspect de ma personnalité. Chaque fois qu’il se passe quelque chose de réel, je suis profondément ému et chaque fois que je m'engage profondément auprès d'un patient, j’oublie complètement l'assistance présente et son éventuelle admiration, et alors je suis totalement là.

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.