Je viens de lire un livre que
j’ai trouvé à la fois formidablement bien écrit, original et passionnant. Je
voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit
de « La thérapie adaptative » de Michel
Lamy. L’auteur y décrit une méthode pour progresser dans différents domaines de
la vie, non pas en imitant les autres mais en devenant la meilleure version de
soi-même.
Cet article est la suite de
celui-ci.
Le concept de la pensée scientifique et informationnelle en développement
personnel (deuxième partie).
La puissance de la critique de
soi-même est très forte et elle vous attaquera forcément à un moment ou à un
autre. Vous aurez alors envie de laisser tomber le projet, de ne pas écrire
votre page journalière (A quoi bon ? De toute façon, je ne serai pas édité. Mes
idées n’intéresseront personne, mon message ne passera pas.) Vous trouverez une
foule de prétextes pour vous arrêter d’écrire.
Pensez alors à cette vérité. Les
écrivains qui sont édités sont ceux qui ne se sont jamais arrêtés d’écrire.
Ils ont su dépasser leurs peurs. Il y a certainement des gens moins talentueux
que vous qui ont été publiés mais dont le seul mérite a été de continuer.
Racontez-vous alors une histoire motivante, qu’elle vous soit propre
ou qu’elle fasse partie de celles que j’ai inventées ou reprises. Celle que je
préfère est le « J’avais tant appris » de Milton Erickson que je vous ai déjà
raconté dans un article précédent. Elle nous montre que à cet instant T, moi, un
homme de cinquante-sept ans qui ai beaucoup lu et beaucoup vécu dispose dans sa
tête de tout ce dont il a besoin pour écrire un livre.
Les autres histoires motivantes
que j’aime à la folie sur le sujet sont les sentences : « Parfois, le bon Homère
somnole », « De temps en temps, même les saints ne croient pas en Dieu. » La
première vient de L’Art poétique de
Boileau. Il admet que, même dans les livres qui sont considérés comme les plus
parfaits de l’Antiquité, L’Iliade et L’Odyssée, il peut y avoir des
imperfections. Dans tout ouvrage, il y a forcément des passages faibles. Ne soyez pas
surpris qu’il y en ait dans le vôtre.
La deuxième phrase « De temps en
temps, même les saints ne croient plus en Dieu », je l’ai extraite des
informations que j’avais sur l’abbé Pierre ou sur Mère Theresa : j’ai
appris que ces personnes que je considérais comme des saints avaient souvent
perdu la foi. J’ai été soufflé de connaître ces passages importants de leur vie.
Ce qui signifie que les êtres humains qui réalisent les plus grandes actions ou les plus grands
livres ont souvent des périodes de doute, la seule différence avec les autres,
c’est que dans la durée, ils arrivent à surmonter leurs doutes. La masse énorme
de la population des écrivains ratés provient de ceux qui n’ont pas réussi à maîtriser
ces périodes de flottement dans leur inspiration.
Comment faire pour y parvenir ? Un
truc que j’utilise souvent est celui que j’ai appelé la parabole d’Ulysse et
les sirènes. On sait par l’Odyssée
qu’un homme ne pouvait écouter le chant des sirènes sans être immédiatement
subjugué par celui-ci (et tué). Ulysse demande donc à ses camarades matelots qui se bouchent les
oreilles avec de la cire de l’attacher au mât et de ne pas le délier malgré ses exhortations. Quand arrive la zone où se trouvent les sirènes, Ulysse entend
leurs mélodies, supplie ses compagnons de le délier mais ceux-ci, malgré ses
demandes, ne le libèrent pas. Ainsi a-t-il a pu entendre le chant des sirènes
sans en mourir. Il en est de même pour vous ! Il vous faut pour écrire votre ouvrage
être lié à quelque chose qui vous incite à continuer, vous force à persévérer. Ce peut être un contrat d'éditeur,
ce peut être une attente de la part d’un petit groupe d’individus (un cercle informel d’écrivains).
Donc trouvez-vous une chaîne, quelle qu’elle soit, autrement vous risquez
d’être guetté par les sirènes de l’abandon.
Il faut aussi dans cette pensée
scientifique tenir compte tout simplement de la perturbation engendrée par les
autres. Quand vous travaillez sur un livre, vos proches peuvent vous réclamer. Votre
femme peut trouver que vous lui faites la gueule. Vous vous sentez coupable et vous
êtes forcé d’abandonner votre travail. Cela peut vous faire perdre vos idées. Personnellement,
perdre mes idées me donne l’angoisse de tout interrompre par faute
d’inspiration. Il faut doser vos concessions au monde environnant de matière
mathématique (comme cette méthode !), donner un petit peu aux autres, assumer des concessions. Un jour,
vous aurez beaucoup de sollicitations, le lendemain, vous n’aurez presque rien. On
retrouve ici aussi le concept d’adaptation, du premier article de ce blog sur
le sujet, élaborer un projet tout d’abord et ensuite le modeler par petites
touches.
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous.
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