dimanche 25 octobre 2015

Le sutra du cœur (première partie)





Le Sutra du coeur, un DVD d'entretiens où le Dalaï-Lama commente ce texte célèbre




Arrivé à ce point du blog et de mes articles sur le bouddhisme, je me suis dit qu’il me fallait m'arrêter quelque temps et relire ce que j’avais écrit (soyez rassurés, je continuerai par la suite sur le bouddhisme tibétain).

En revanche, j’ai été frappé, en assistant à une puja dans une retraite du Centre bouddhiste Triratna de Parispar la beauté et la vision claire d’un sutra, le Sutra du cœur (que pourtant j’avais déjà lu plusieurs fois). Comme il ne comporte que quelques lignes, je vais le transcrire in extenso dans ce blog.

Pour la petite histoire, c’est le plus court d’un recueil de sutras, le Prajnaparamita Sutra. C’est l’un des plus importants sutras du bouddhisme Mahayana. Presque tous les moines et les nonnes bouddhistes de Chine et du Japon le récitent chaque jour (peut-être y gagne-t-il en vibrations bénéfiques !).

Voici le texte du sutra en plusieurs articles (j’expliquerai à la fin de chaque article les termes qui peuvent paraître difficiles) :

« Le bodhisattva de la compassion
Alors qu’il méditait profondément
Vit la vacuité des cinq skandhas
Et coupa les liens qui le faisaient souffrir.

Ici donc,
La forme n’est rien d’autre que la vacuité,
La vacuité n’est rien d’autre que la forme,
La forme n’est que vacuité,
La vacuité n’est que forme.

Sensation, perception et choix,
La conscience elle-même,
Sont identiques à cela.

Toutes choses sont vides par nature,
Elles ne sont ni nées ni détruites,
Ni tachées ni pures,
Pas plus qu’elles ne croissent ou ne décroissent.

Ainsi, dans le vide, il n’y ni forme,
Ni sensation, perception ou choix,
Ni non plus de conscience.

Ni œil, oreille, nez, langue, corps, esprit ;
Ni couleur, son, odeur, saveur, toucher,
Ni rien que l’esprit puisse saisir,
Ni même acte de sentir.

Ni ignorance, ni fin de celle-ci,
Ni rien de ce qui vient de l’ignorance,
Ni déclin, ni mort,
Ni fin de ceux-ci. »

Explication : Ligne 3 ; les cinq skandhas sont les cinq groupes ou « agrégats » composant notre personnalité ou « groupes d’attachements » : la corporéité (organes des sens), la perception (sensations douloureuses, agréables ou neutres), la conscience, l’action (volonté, jugement, joie, etc.), la connaissance. Ces agrégats ont les trois signes distinctifs (trilakshana) de notre réalité : impermanence (anitya), impersonnalité (Anatman, ils sont dépourvus d’âme), douleur (dukkha).

Voilà. Vous avez pu lire une première partie du sutra du cœur, un texte que je trouve très parlant, très évocateur. La suite au prochain numéro comme dans les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle ou les séries télévisées américaines actuelles.


Amitiés à tous.