jeudi 5 avril 2018

Compte rendu du livre « Pourquoi trop penser rend manipulable, Protégez votre mental de l’emprise » de Christel Petitcollin (cinquième partie) (deuxième chapitre, « Un mode opératoire à trois clés et en trois temps », « acte I : La période de séduction », « acte II : le temps du harcèlement »).





  
Un autre livre de Christel Petitcollin


Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois formidablement bien écrit, original et passionnant. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit de « Pourquoi trop penser rend manipulable, Protégez votre mental de l’emprise » de Christel Petitcollin. L’auteur y prend le contrepied des thèses habituelles selon lesquelles on ne manipule que les naïfs et les imbéciles. En fait, elle pense que, plus on est intelligent, plus on est manipulable.

Cet article est la suite de celui-ci

Le deuxième chapitre de « Pourquoi trop penser rend manipulable, Protégez votre mental de l’emprise » s’intitule « Un mode opératoire à trois clés et en trois temps ». En voici le résumé.

Une mise sous emprise par un manipulateur est un drame en trois actes : séduction, harcèlement, destruction.

Acte I : la période de séduction.

La période de séduction est celle où le manipulateur vous charme au sens le plus littéral et le plus hypnotique du terme, tel le boa fascinant l'oisillon. L'objectif est d'endormir votre méfiance et d'anesthésier vos capacités de réflexion le plus rapidement possible. Il sait que son personnage sympathique ne tient pas la distance. Il faut vous faire poser des actes engageants le plus vite possible. Il vous fait miroiter mille avantages, vous fait croire que c'est vous qui avez tout à gagner, à céder. Il essaie d'activer en vous la peur de passer à côté d'une aubaine et gère vos objectifs mieux qu'un commercial aguerri. Il utilise la pression de l'urgence, toujours manipulatoire : on ne réfléchit pas quand on se dépêche. Mais un jour, le masque tombe. À la fin de la période d'essai, à la signature d'un contrat, le jour où on emménage avec le manipulateur ou, pire, le jour du mariage.

À ce moment-là apparaît un personnage cynique, froid, indifférent, qui va devenir progressivement votre principal interlocuteur. Le visage sympathique n'a été qu'un masque pour vous engager le plus vite possible. La période de séduction prendra fin quand le manipulateur sera dans la place et qu'il vous estimera suffisamment piégé par les engagements qu'il vous aura fait prendre.

Acte II  Le temps du harcèlement

Progressivement, méthodiquement, le manipulateur remplace les compliments par des critiques, les promesses par des menaces, la jovialité par de la mauvaise humeur. Puis arrivent les bouderies, les mouvements d'humeur, les scènes, de plus en plus éprouvantes. C'est un véritable dressage qui s'opère : vous finirez par lui obéir sans chercher à comprendre. Vous croyez avoir affaire à quelqu'un d'adorable et qui vous apprécie. C'était le postulat de départ. Alors, avec son aide subliminale, vous attribuez ses sautes d'humeur à vos maladresses et vous pensez que ses critiques et ses remarques acerbes sont constructives. Vous allez vous appliquer, puis vous épuiser à essayer de deviner ses attentes et à y répondre. Avec beaucoup de bonne volonté, passant outre sa méchanceté et ses contradictions, vous essayerez de ressembler à ce qu'il attend de vous dans l'espoir de revoir le beau masque. En vain, mais vous vous en rendrez compte beaucoup trop tard.

Pendant ce temps, votre manipulateur vous isole sournoisement et vous coupe de tout ce qui pourrait être une ressource pour vous : vos proches, votre région, vos activités sportives ou culturelles, vos centres d'intérêt, votre travail... Rappelez-vous : il le faisait déjà dans la cour de récré : vous n'aviez plus de copains, pas le droit de participer aux jeux collectifs. Il vous rançonnait et vous piquait votre goûter. Il ne vous restait que vos yeux pour pleurer et une angoisse sourde et diffuse qui vous accompagnait du matin au soir. C'est la même boule au ventre que vous retrouverez dans cette relation.

Dans un prochain article, je parlerai de l’acte III du processus de manipulation, le moment de la destruction.


C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.


Compte rendu du livre « Pourquoi trop penser rend manipulable, Protégez votre mental de l’emprise » de Christel Petitcollin (quatrième partie) (deuxième chapitre, « Un mode opératoire à trois clés et en trois temps », « La culpabilité »).






  
Christel Petitcollin.


Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois formidablement bien écrit, original et passionnant. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit de « Pourquoi trop penser rend manipulable, Protégez votre mental de l’emprise »  de Christel Petitcollin. L’auteur y prend le contrepied des thèses habituelles selon lesquelles on ne manipule que les naïfs et les imbéciles. En fait, elle pense que, plus on est intelligent, plus on est manipulable. Le paradoxe n’est qu’apparent : une personne intelligente cherche à comprendre, essaie d’intégrer le point de vue de l’autre, veut trouver un terrain d’entente et refuse de se décourager. Or un manipulateur ment, nie la réalité et crée délibérément les conflits dont il se nourrit. Pire le manipulateur vous ligote dans vos valeurs humanistes et les détourne à son profit.

Cet article est la suite de celui-ci .

Le deuxième chapitre de « Pourquoi trop penser rend manipulable, Protégez votre mental de l’emprise » s’intitule « Un mode opératoire à trois clés et en trois temps ». En voici le résumé.

Les trois clés de la manipulation mentale sont le doute, la peur et la culpabilité.

Troisième clé : la culpabilité

Cette clé s'active avec la ficelle culpabilisation, mais aussi avec celle de la victimisation. Vous n'oseriez tout de même pas attaquer une personne si fragile et déjà tellement blessée par la vie, n'est-ce pas ? Vous n'oseriez pas la laisser tomber non plus ?

Nous l'avons vu, les manipulateurs se déresponsabilisent complètement de tout : rien n'est jamais de leur faute. Quoi qu'il arrive, c'est toujours de la faute de quelqu'un d'autre et surtout de la vôtre. C'est vous qui êtes fou, qui avez un problème, qui ne savez pas communiquer, qui ne faites pas ce qu'il faut, qui n'êtes jamais content, etc. À l'opposé de cette mentalité, les gens qui pensent trop se sentent impliqués et concernés par tout ce qui les entoure, même quand ça ne les regarde pas. Ils passent leur temps à se demander ce qu'ils pourraient faire de plus pour améliorer le monde.

Donc, d'un côté, vous avez le manipulateur qui, lui, est complètement irresponsable, qui n'assume aucun de ses actes, qui ne se remet jamais en question et nie les conséquences de ce qu'il fait. Et, en face de lui, vous avez l'hyperresponsable qui va récupérer toute la responsabilité que ne prend pas le manipulateur. C'est ce qui permet à cette relation inégalitaire de s'installer. Vous acceptez d'être seul responsable de la qualité de la relation que vous avez avec votre manipulateur, sans réaliser que, de son côté, il fait tout pour la dégrader.

La culpabilité est un transfert de responsabilité : je me rends responsable de ce que vit l'autre, ou je rends l'autre responsable de ce que je vis. Pour Jacques Salomé, la culpabilité est le cancer de la communication. Car la responsabilité ne peut s'exercer qu'en ayant le pouvoir d'agir. Je ne peux être responsable que de ce sur quoi j'ai du pouvoir. Imaginez que je vous rende responsable de la sécurité d'un piéton qui veut traverser une nationale dans une ville à cinq cents kilomètres de chez vous. Qu'allez-vous pouvoir faire pour lui? Pensez-vous que vous avez le pouvoir de rendre quelqu'un heureux ? En général, la réponse est majoritairement « oui ». Mais alors : « Comment allez-vous rendre heureux quelqu'un qui n'a pas envie de l'être ? Et de quel droit, en plus, allez-vous l'obliger à être heureux ? Il faut qu'il en ait envie ! Sinon, rien n’est possible !

Mais comment on pourrait ne pas avoir envie d'être heureux. Jacques Salomé écrit : « Le bonheur, c'est peut-être de renoncer au plaisir d'être malheureux.» Quoi que vous en pensiez, beaucoup de gens n'ont pas envie d’être heureux, bien qu'ils s’en défendent. Être malheureux les met à l'abri de la jalousie des autres, leur apporte de l'attention et leur donne de quoi s'occuper.

La suite sur la culpabilité dans un prochain article.

C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.