mardi 20 juin 2017

Le chapelet, compte rendu du livre « Chaos, l’apparence du hasard » de Martin Joyal (quinzième partie).



Stewart James.

Pour moi, un des livres qui décrit au mieux les possibilités des chapelets d’une façon analytique est l’ouvrage d’un prestidigitateur de langue anglaise Martin Joyal, Chaos, l’apparence du hasard paru en France en 2010 (il est sorti en anglais sous le titre The Six-Hour Memorized Deck en 1997).

D’abord pour distinguer les différents chapelets existants, l’auteur nous propose une terminologie précise. Il les divise en « arrangements » (traités dans le chapitre 2), « systèmes » (présentés dans le chapitre 3) et « jeux mémorisés » (dont le chapitre 4 donne une vue d’ensemble : neuf jeux vus en détail qui correspondent à ce que nous appelons les jeux apériodiques).

Aujourd’hui, j’aborderai la suite des arrangements avec les arrangements à forcer.

LES ARRANGEMENTS  A FORCER

Dans ces arrangements, l’ordre des cartes vous permet de forcer une carte, un nombre, ou un mot dans un livre

Arrangement pour forcer une carte.

Dans « Merveilleux forçage », Jordan montre une méthode simple pour forcer une carte. L’arrangement consiste en de petits groupes de cartes. Dans chaque groupe, les cartes sont soit rouges, soit noires. Si vous voulez forcer une carte rouge, l'arrangement est réalisé de telle sorte qu'après deux mélanges à l'américaine, la première carte rouge trouvée à partir du dessus du jeu est celle que vous souhaitez forcer. Ce tour, lui aussi, a été publié dans Encyclopédie des tours de cartes (p. 212).

Arrangements pour forcer un nombre

Il est possible d'assembler un jeu de cartes de telle sorte qu'il permette au magicien de forcer un nombre. Un de ces arrangements remonte aux années 1920 et est connu sous le nom « d'arrangement 14/15 ». Stewart James indique que l'arrangement 14/15 était connu au moins vers 1922, quand il apparaît dans un tour commercialisé par H. S. Paine. Il servait à forcer les nombres quatorze ou quinze. L'arrangement 14/15 est constitué de telle sorte que la somme des valeurs de deux cartes consécutives soit toujours quatorze ou quinze, les familles étant sans importance. Les deux dernières cartes de l'arrangement sont les as inutilisés.

En 1928, Walter B. Gibson utilise un tel arrangement dans « A Marvelous Prediction », publié dans son livre Popular Card Tricks (p. 38). Theodore Annemann fait la même chose dans le contexte du tour « The Premier Book Test », publié dans Encyclopédie des tours de cartes (« Mentalisme au livre », p. 234). Stewart James utilise aussi un arrangement 14/15 dans « Deck Digit Dial and Devil », publié dans The Jinx, n° 48 (septembre 1938, p. 337) et plus tard dans Stewart James in Print : The First Fifty Years (1989, p. 151).

On trouve un autre exemple d'arrangement à forcer dans « Le Total annoncé » de Jordan dans Encyclopédie des tours de cartes (p. 213). C'est un arrangement vous permettant de mettre en évidence le nombre soixante-neuf. Les cartes sont ordonnées de telle sorte que le total de dix cartes consécutives est toujours soixante-neuf.

Arrangements pour forcer un mot

Ces arrangements sont indirectement utilisés dans les effets de book-test pour forcer un mot. En réalité, un couple de nombres est forcé. Un de ces nombres indique au spectateur une page, l'autre nombre désigne un mot dans cette page.

L'arrangement 14/15 cité plus haut peut être employé dans ce contexte. On trouve ce tour dans The Jinx, n° 25 (octobre 1936, p. 157). Dans « Monk's Mystery » (The Jinx, n° 150, novembre 1941, p. 880) Jack Vosburg se sert de cet arrangement pour forcer un des couples 10-28, 11-29 ou 3-30.

Un arrangement Si Stebbins (qui sera décrit dans les articles suivants) peut aussi être employé pour forcer un mot. Annemann le fait dans « Between the Lines » (The Jinx, n° 32, mai 1937, p. 207), où il force l'un des couples 7-14, 10-47, 8-25, ou 9-36.


Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire