Sans commentaire.
Pour moi, un des livres qui
décrit au mieux les possibilités des chapelets d’une façon analytique est
l’ouvrage d’un prestidigitateur de langue anglaise Martin Joyal, Chaos, l’apparence du hasard paru en
France en 2010 (il est sorti en anglais sous le titre The Six-Hour Memorized Deck en 1997).
D’abord pour distinguer les
différents chapelets existants, l’auteur nous propose une terminologie précise.
Il les divise en « arrangements » (traités dans le chapitre 2),
« systèmes » (présentés dans le chapitre 3) et « jeux
mémorisés » (dont le chapitre 4 donne une vue d’ensemble : neuf jeux vus
en détail qui correspondent à ce que nous appelons les jeux apériodiques).
Aujourd’hui, j’aborderai la suite
des arrangements avec les arrangements assortis et les arrangements un-deux-quatre
huit.
LES ARRANGEMENTS ASSORTIS
Ces arrangements sont moins
populaires que ceux décrits précédemment. Ils sont connus parfois sous le nom
de « Sabatwin ».
Comme dans les arrangements en
miroir, chaque carte dans la première moitié correspond à une carte
complémentaire dans la seconde moitié. Mais ici, l'ordre des cartes
complémentaires dans la seconde moitié est identique à celui des cartes de la
première moitié. En résumé, les cartes en position une et vingt-sept sont
complémentaires l'une de l'autre. Les cartes en position deux et vingt-huit
sont complémentaires l'une de l'autre et ainsi de suite pour le reste du jeu.
LES ARRANGEMENTS UN-DEUX-QUATRE
HUIT.
De tels arrangements sont
constitués de quatre parties égales. Chacune est liée à un chiffre. La première
partie correspond au chiffre un, la seconde au chiffre deux, la troisième au
chiffre quatre et la quatrième au chiffre huit. Le choix des chiffres un, deux,
quatre et huit provient du système binaire.
Armé d'un tel arrangement, le
magicien demande à un spectateur de penser à une valeur de carte. Il fait alors
quatre piles de treize cartes chacune et demande au spectateur de désigner les
piles dans lesquelles il y a une ou plusieurs cartes ayant la même valeur que
celle à laquelle il a pensé. Pour chaque pile où la réponse est positive, le
magicien se remémore le chiffre correspondant. La somme de ces chiffres est la
valeur pensée.
Par exemple, si le spectateur
pense à un valet, il dira qu'il a vu la valeur dans la première, la seconde et
la quatrième pile. Ces piles correspondent respectivement aux chiffres un, deux
et huit. Le total des chiffres est onze, ce qui correspond au valet.
Charles T. Jordan a été le
premier à penser à appliquer le principe binaire à la cartomagie. On en trouve
des traces dans son tour « Transcendental Vision » dans Ten New Preparated Card Trick (1920, p. 22). Depuis, beaucoup de
tours utilisent cette idée. Parmi ceux-ci il y a « Four of a Mind » de Paul
Swinford, un tour très intéressant basé sur le système binaire, publié dans Expert Card Mysteries (1969, p. 59) de Alton Sharpe. Il y a aussi « Flash
Memory », développé par Leo Boudreau et publié dans son livre Skullduggery (1989, p. 109), un livre dédié à
« la magie binaire ».
Une version de l'arrangement un -
deux - quatre - huit peut être trouvé dans « Divination totale » de Howard P
Albright (Encyclopédie des tours de cartes, p. 231). Dans ce tour, quatre groupes de six cartes chacun révèlent
au magicien la valeur de la carte sélectionnée mentalement. Quatre autres
groupes de sept cartes révèlent la famille de la sélection pensée.
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous.
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