Fritz Perls
Je viens de lire un livre que j’ai
trouvé à la fois passionnant, précis et instructif sur la création de la
Gestalt-thérapie. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de
ce blog. Il s’agit de « Ma
Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans » de Fritz
Perls.
Cet article est la suite de celui-ci
Voici le résumé de ce livre.
Je commence à
saisir à quel point je me sens déchiré entre rendre compte de tout et organiser
le livre, d'une part, et laisser couler spontanément les choses, d'autre part.
Il devient de
plus en plus difficile d'être honnête et de parler de personnes vivantes.
Comparé à
cela, il est facile de vivre dans l'abstraction, de fabriquer des théories et
de jouer des rôles.
Est-ce que ce
mot s'adapte bien au fait ? Est-ce que cette robe convient pour l'occasion ?
Est-ce que cet ornement va avec cette robe ? Est-ce que cette théorie
correspond à l'observation ? Est-ce que ce comportement correspond aux souhaits
de la mère ?
Est-ce que cet
obus convient au canon ? Ce président à cet Etat ? Ce programme à mon potentiel
? A quels autres jeux pouvons-nous jouer ? Est-ce que ma vie répond à votre
attente ? Comparez-moi à vos autres amants ? Suis-je la crème des hommes ?
Kaléidoscope
de la vie. Suis allé au bâtiment central. Petit déjeuner. Nixon a gagné au
premier tour. Quelqu'un qui s'intéresse à la politique ?
Nous vivons dans
un autre monde.
Drôle de
matinée. Je me sentais dans un état désespéré d'exigences stupides, inutiles.
Beaucoup fumé, j'avais des extra-systoles. Voulais me retirer, ai renvoyé
Teddy. Les cinéastes qui ont filmé ma rencontre avec Maharishi étaient revenus
tourner quelques plans supplémentaires d'une autre scène. C'était la rencontre
avec John Farrel, dans le rôle d'un jeune homme en quête d'une solution pour la
jeunesse américaine. On avait tourné cette scène dans un des bassins des bains.
J'étais content
d'être ôté à mon tourbillon. Grâce à quelque chose de simple à faire.
C'est un peu
ce que j'avais ressenti quand je m'étais engagé dans l'armée. De façon
inattendue, la période d'entraînement avait été pour moi un grand soulagement,
pas de responsabilité. On m'apprenait à saluer, à marcher au pas, à faire un
lit. Pas de choix, pas de décisions à prendre.
Comme quand
j'étais au lycée, je pouvais de nouveau vivre plusieurs vies à la fois.
Mon séjour au
Mommsen Gymnasium venait de s'achever. Cette école était pour moi un cauchemar.
A l'école élémentaire, j'avais considéré comme acquis le fait d'être le premier
de la classe.
J'aimais mon
maître et l'école me semblait un jeu d'enfant. En fait, je savais déjà lire et
connaissais les tables de multiplication avant d'entrer à l'école...
Je remarque
comme je régresse rapidement du tournage des films à l'armée, au lycée, à
l'école primaire, à l'âge préscolaire.
Est-ce que
j'ai envie de commencer par le commencement ?
En réalité,
nous nous gourons complètement quand nous nous disons impatients de voir
arriver l'avenir. Le futur est un vide et nous marchons vers lui, pour ainsi
dire, aveuglément, de dos.
Au mieux, nous
voyons ce que nous avons laissé en arrière. A présent, mes yeux se perdent dans
un passé lointain. La majeure partie de celui-ci est dans le brouillard ;
quelques abstractions semblent correctes. Elles sont, comme le diraient les
intellectuels, dans le classeur à tiroirs de mes souvenirs. Quelques-uns sont
des répliques fidèles. Sans l'ombre d'un doute. Un père, une mère, deux sœurs
aînées, des parents familiers du côté de ma mère, du côté de mon père
quelques-uns qui l'étaient moins. La maison dans laquelle nous emménageâmes
quand j'avais à peu près quatre ans et où nous habitâmes environ douze ans.
Quand je
visitai Berlin pour la première fois après la Seconde Guerre mondiale, je vis
avec un étonnement qui était comme un symbole que tout le quartier était rasé
au niveau du sol à l'exception de cette maison : Ansbacher Strasse 53.
Ma toute
première mémoire, c'est celle de ma conception.
Voilà. C’est tout pour le moment comme
dans les séries télé américaines ou les romans-feuilletons du dix-neuvième
siècle. Amitiés à tous.