dimanche 13 mars 2016

Vision parfaite : première étape du noble sentier octuple (dans "Vision et transformation" de Sangharakshita) (première partie)







Sangharakshita, son premier livre  à avoir été traduit en français est "Vision et transformation".


Je vais commencer une série d’articles sur le livre Vision et transformation de Sangharakshita qui est fondamental car il décrit en détail la pratique quotidienne du noble sentier octuple proposé par le Bouddha. C’est le premier ouvrage de ce grand vulgarisateur du bouddhisme à avoir été traduit en français par Ujumani en 2006. Les formulations de Sangharakshita sont très belles mais me paraissent un peu élevées pour moi qui ne suis qu’un débutant dans cette pratique. Il les explique très adéquatement dans le chapitre « Vision parfaite » (notamment le sens du mot "parfait" utilisé au lieu de l'adjectif  "juste" !). Sans doute un jour serai-je totalement en correspondance d’esprit avec elles. 

Les voici : 

1) Vision parfaite : la nature de l’existence

2) Emotion parfaite : raison et émotion dans la vie spirituelle

3) Parole parfaite : l’idéal de la communication humaine

4) Action parfaite : les principes de l’éthique

5) Moyens d’existence parfaits : la société idéale

6) Effort parfait : évolution consciente de l’homme

7) Prise de conscience parfaite : niveaux de prise de conscience

8) Samadhi parfaite : la plus haute conscience


En plus d’être un bouddhiste hors norme, Sangharakshita est vraiment un très fin observateur de l’esprit humain. Il décrit plusieurs chemins vers cette expérience spirituelle de vision parfaite : tragédie personnelle, expérience mystique, inspiration par l’art, méditation, activité altruiste. En dernier lieu (et cela a été comme une synchronicité pour moi), il décrit l’expérience que j’ai vécue : « Enfin pour certaines personnes tout du moins, elle (la vision) peut provenir de toute l’expérience de leur vie, en particulier quand elles vieillissent, et que, espérons-le, elles deviennent plus mûres. Quand tous les différents fils semblent se rapprocher, et que le schéma de leur vie semble prendre sens, semble refléter une lueur de signification, alors des profondeurs de leur maturité la Vision parfaite peut apparaître. »

Vous pouvez acheter ce livre au Centre Bouddhiste Triratna de Paris.


En tout cas, bravo à Ujumani pour sa traduction inspirée (et à ses relecteurs et correcteurs, je ne peux mentionner que Vassika, dont j’ai suivi les cours, les autres étant sans doute des bouddhistes reconnus mais  d’une génération avant la mienne). Cela fait plusieurs années que je pense que tout traducteur est aussi un créateur. Voici un court extrait du site Intuitisme sur le sujet.


« Le génie ne s’imite pas. Il est toujours particulier. Le génie du traducteur d’Hamlet ne sera jamais exactement celui de Shakespeare, il devrait au mieux être génie de même rang, capable d’embrasser les modulations, les ondulations, le rythme, le souffle, les intuitions mêmes du texte d’Hamlet. Il ne s’agira jamais de les reproduire, mais de les libérer, d’écrire dans une autre langue, et parfois même un autre langage, un texte si possible de même tension sonore, rythmique, poétique, théâtrale, et parfois philosophique. Le traducteur intuitiste ne traduit pas sous, il traduit avec, il traduit à l’unisson, tout en se faisant intuitivement l’écho sensible du style de l’écrivain dont il pense avoir partagé peu à peu l’intimité malgré la distance de l’espace et du temps, de l’espace-temps. Il ne fait pas seulement cause commune, il fait intuition créatrice commune. »


« Création, traduction, intuition » Eric Jacobée-Sivry


Voilà. C’est tout pour aujourd’hui.

La suite au prochain numéro comme dans les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle ou dans les séries télévisées américaines actuelles.

Amitiés à tous.