Sangharakshita, son premier livre à avoir été traduit en français est "Vision et transformation".
Je vais
commencer une série d’articles sur le livre Vision et transformation de Sangharakshita qui
est fondamental car il décrit en détail la pratique quotidienne du noble sentier octuple proposé
par le Bouddha. C’est le premier ouvrage de ce grand vulgarisateur du
bouddhisme à avoir été traduit en français par Ujumani en 2006. Les formulations de Sangharakshita
sont très belles mais me paraissent un peu élevées pour moi qui ne suis qu’un
débutant dans cette pratique. Il les explique très adéquatement dans le
chapitre « Vision parfaite » (notamment le sens du mot "parfait" utilisé au lieu de l'adjectif "juste" !).
Sans doute un jour serai-je totalement en correspondance d’esprit avec elles.
Les voici :
1) Vision
parfaite : la nature de l’existence
2) Emotion
parfaite : raison et émotion dans la vie spirituelle
3) Parole
parfaite : l’idéal de la communication humaine
4) Action
parfaite : les principes de l’éthique
5) Moyens d’existence
parfaits : la société idéale
6) Effort
parfait : évolution consciente de l’homme
7) Prise de
conscience parfaite : niveaux de prise de conscience
8) Samadhi
parfaite : la plus haute conscience
En plus d’être
un bouddhiste hors norme, Sangharakshita est vraiment un très fin observateur
de l’esprit humain. Il décrit plusieurs chemins vers cette expérience
spirituelle de vision parfaite : tragédie personnelle, expérience
mystique, inspiration par l’art, méditation, activité altruiste. En dernier
lieu (et cela a été comme une synchronicité pour moi), il décrit l’expérience que j’ai vécue : « Enfin
pour certaines personnes tout du moins, elle (la vision) peut provenir de toute
l’expérience de leur vie, en particulier quand elles vieillissent, et que,
espérons-le, elles deviennent plus mûres. Quand tous les différents fils
semblent se rapprocher, et que le schéma de leur vie semble prendre sens,
semble refléter une lueur de signification, alors des profondeurs de leur
maturité la Vision parfaite peut apparaître. »
Vous pouvez acheter ce livre au Centre Bouddhiste Triratna de Paris.
En tout cas,
bravo à Ujumani pour sa traduction inspirée (et à ses relecteurs et correcteurs,
je ne peux mentionner que Vassika, dont j’ai suivi les cours, les autres étant
sans doute des bouddhistes reconnus mais d’une génération avant la mienne). Cela fait
plusieurs années que je pense que tout traducteur est aussi un créateur. Voici
un court extrait du site Intuitisme
sur le sujet.
« Le génie ne s’imite pas.
Il est toujours particulier. Le génie du traducteur d’Hamlet ne sera
jamais exactement celui de Shakespeare, il devrait au mieux être génie de même
rang, capable d’embrasser les modulations, les ondulations, le rythme, le
souffle, les intuitions mêmes du texte d’Hamlet. Il ne s’agira jamais de
les reproduire, mais de les libérer, d’écrire dans une autre langue, et parfois
même un autre langage, un texte si possible de même tension sonore, rythmique,
poétique, théâtrale, et parfois philosophique. Le traducteur intuitiste ne
traduit pas sous, il traduit avec, il traduit à l’unisson,
tout en se faisant intuitivement l’écho sensible du style de l’écrivain
dont il pense avoir partagé peu à peu l’intimité malgré la distance de l’espace
et du temps, de l’espace-temps. Il ne fait pas seulement cause commune,
il fait intuition créatrice commune. »
« Création, traduction, intuition » Eric
Jacobée-Sivry
Voilà. C’est tout pour
aujourd’hui.
La suite au prochain numéro comme
dans les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle ou dans les séries
télévisées américaines actuelles.
Amitiés à tous.