Se donner la main à soi-même, le plus beau geste de la vie
Vous fixez peut-être à tort votre valeur globale sur un
aspect de vous et vous pouvez même évaluer à tort tout votre moi sur la base de
certaines parties qui vous composent.
Imaginez une coupe de fruits frais cueillis à la main, d’une
beauté presque parfaite. Imaginez maintenant que l’une des pommes soit abîmée.
Pensez-vous que toute la coupe ne vaut rien ? Évitez la surgénéralisation
(ou étiquetage) et considérez simplement
vos imperfections comme de simples facettes de votre personnage, ne vous jugez pas de
façon globale.
En revanche, vous pouvez agir le mieux possible sur la pomme abîmée : vous avez
normalement la faculté de corriger un comportement non désirable ou non désiré
(même si vous n’arrivez pas à la perfection dans ce domaine). Vous pouvez aussi
apprendre des erreurs et des réussites d’autrui et de vous-même.
En bouddhisme, ma philosophie préférée, il y a un quadruple concept très subtil, les
quatre persévérances, qui fait partie des
trente-sept marches indispensables pour
parvenir à l’illumination
et se décompose ainsi.
Il faut :
1)
Faire disparaître ce
qui n’est pas bon et déjà produit
2) Ne pas
laisser apparaître ce qui n’est pas bon et non produit
3) Faire
apparaître ce qui est bon et non produit
4) Faire
croître ce qui est bon et déjà produit
Cette philosophie montre à merveille qu’il y des parties
différentes dans notre esprit et notre vie, bonnes et mauvaises, sur lesquelles
nous pouvons toutes travailler.
Mais d’une manière générale, il faut avant toutes choses laisser ce maudit étiquetage de côté. Les classements, quels qu’ils soient, ne sont pas
compatibles avec la condition humaine, ne font pas partie de notre nature. Voici, pour
vous en convaincre, quelques exemples que je trouve particulièrement parlants :
1) Un jour, vous mentez à un ami. Cela fait-il de vous un
menteur pour toujours ?
2) Vous fumiez puis vous avez décidé d’arrêter. Êtes-vous
toujours fumeur parce que vous avez déjà fumé ?
3) Vous avez raté une ou plusieurs tâches auxquelles vous
accordiez de l’importance. Cela fait-il de vous une véritable nullité ?
4) De même, si vous avez réussi une tâche importante, êtes-vous
désormais un champion ? (pas mal comme raisonnement !)
Comme vous pouvez le constater, baser l’estime de soi sur un
incident (la tâche ratée), une action (le mensonge) ou une expérience (avoir
fumé) est une surgénéralisation flagrante qui entraîne un étiquetage absolument
erroné et qui nous fait souffrir de manière totalement inutile.
Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. La suite au prochain
numéro. Amitiés à tous.