Sur cette photographie, trois des auteurs du livre : Fritz Perls, Paul Goodman et Ralph Hefferline
Osho nous dit : « Je peux
parler indéfiniment car je n'ai pas d'enseignement. »
Je vais aborder à présent une des
méthodes les plus actuelles de psychothérapie, la Gestalt thérapie, à travers
le livre de Frederick Perls, Paul Goodman et Ralph Hefferline, Gestalt
thérapie. Cet article fait suite à
celui-ci.
Voici un résumé d’une partie du
chapitre 4, « Self, moi, ça et personnalité » intitulée « Self
comme actualisation du potentiel.
Le présent, c’est le passage du
passé vers l’avenir et passé, présent et avenir sont les stades d’un acte du
self lorsqu’il contacte l’actualité (Il est vraisemblable que l’expérience
métaphysique du temps soit avant tout une lecture du fonctionnement du self).
Il est important de remarquer que l'actualité contactée n'est pas un état de
fait « objectif », immuable et approprié, mais une potentialité qui, dans le
contact, devient réalité.
Le passé, c'est ce qui ne change
pas et qui, pour l'essentiel, ne peut être changé. En concentrant la conscience
immédiate sur la situation réelle, le caractère passé de la situation est donné
comme l'état de l'organisme et de l'environnement. Mais immédiatement, à
l'instant même de la concentration, le donné immuable se dissout en
possibilités multiples et est vu en tant que potentialité. A mesure que se
poursuit la concentration, ces possibilités se reforment en une nouvelle figure
qui émerge de la potentialité qui est fond ; le self se vit alors comme
s'identifiant à certaines de ces possibilités et comme en aliénant d'autres. Le
futur, ce qui vient, c'est la direction de ce processus, direction qui s'opère
à partir des possibilités multiples, vers une nouvelle figure unique.
(Il faut souligner qu'il existe
une expérience riche en contact d'un état objectif « immuable », d'un « objet
». C'est l'expérience d'une observation concentrée sur quelque chose, lorsqu'on
adopte une attitude de confrontation et d'examen d'un objet mais qu'on
s'interdit d'intervenir sur lui ou de l'ajuster de quelque manière que ce soit.
C'est à l'évidence la capacité à assumer cette attitude, avec un Éros bien
vivant, qui fabrique de grands naturalistes comme Darwin qui était capable de
regarder avec fascination une fleur pendant des heures).
On dit que l'inhibition du self,
dans la névrose, c'est l'incapacité à concevoir une situation comme changeante
ou autre : la névrose est fixation sur un passé immuable. C’est vrai, mais la
fonction du self ne se limite pas à accepter les possibilités ; c'est aussi les
identifier et les aliéner, parvenir de façon créatrice à une nouvelle figure ;
c'est opérer la différence entre les « réponses obsolètes » et le comportement,
unique et nouveau, que requiert la situation.
Nous pouvons voir, une fois
encore, à quel point le conseil habituel « Soyez vous-même » peut être trompeur
car le self ne peut être ressenti que comme potentialité ; c'est dans le
comportement présent que quelque chose de plus défini doit émerger. L'anxiété
éveillée par ce conseil, c'est la peur du vide et la confusion d'un rôle aussi
indéfini. Le névrosé, en se comparant à une certaine conception vaniteuse de
son moi, se sent sans valeur ; au-dessous de cela, il y a la peur du
comportement refoulé qui pourrait émerger de ce vide.
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous.