Gustave Flaubert.
A toi mon cher Alfred ces pages sont dédiées et données.
Elles renferment une âme tout entière — est-ce la mienne, est-ce celle d'un autre ? J'avais d'abord voulu faire un roman intime ou le scepticisme serait poussé jusqu'aux dernières bornes du désespoir, mais peu à peu en écrivant, l'impression personnelle perça à travers la fable, l'âme remua la plume et l'écrasa.
J'aime donc mieux laisser cela dans le mystère des conjectures — pour toi tu n'en feras pas.
Seulement tu croiras peut-être en bien des endroits que l'expression est forcée et le tableau assombri a plaisir. Rappelle-toi que c'est un fou qui a écrit ces pages, et si le mot paraît souvent surpasser le sentiment qu'il exprime c’est que, ailleurs, il a fléchi sous le poids du cœur.
Adieu, pense à moi et pour moi.