vendredi 10 mai 2019

Compte rendu du livre « Le Moi, la Faim et l’Agressivité » de Fritz Perls (quatrième partie, les dangers de l’application de la loi de cause à effet).


Un autre  ouvrage sur la Gestalt-thérapie.


Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois précis et très bien conçu sur les thèmes de base de la Gestalt-thérapie. Il s’agit de  « Le Moi, la Faim et l’Agressivité »  de Fritz Perls (il y décrit pour la première fois les fondements de sa théorie gestaltiste).

Cet article est la suite de celui-ci.

J'ai l'intention, dans cet ouvrage, d'employer au maximum la pensée différentielle. J'essaierai, d'autre part, d'âtre aussi prudent que possible en ce qui concerne l'application de la loi de cause à effet. Non seulement les récentes découvertes scientifiques ont fait peser un sérieux doute sur la valeur universelle de cette loi, prétendument seule capable d'expliquer les événements, mais encore la recherche au hasard, quasi obsessionnelle, des « causes » est devenue une sorte de traquenard plutôt qu'une aide efficace, aussi bien dans les sciences que dans notre vie quotidienne. 

Bien des gens acceptent comme réponses satisfaisantes à leur « pourquoi » :
         La rationalisation (il l'a tué parce que son honneur le lui commandait) ;
         La justification (il a tué l'autre parce que celui-ci l'avait offensé);
         La conformité (il a été exécuté parce que la loi a prévu la peine de mort pour son crime);
         L'excuse (il l'a tué involontairement parce qu'il a pressé sur la détente);
         L'identité. (il est arrivé en retard au bureau parce qu'il a manqué son bus);
         L'intention (il est allé en ville parce qu'il voulait y faire des courses);

Il vaut mieux, et les résultats sont excellents, renoncer aux explications causales des événements et se borner à les décrire — demander « comment ? » au lieu de « pourquoi » ?. La science moderne réalise chaque jour davantage combien l'on peut répondre à toutes les questions pertinentes par une description précise et détaillée.

Une explication causale, en outre, ne peut s'appliquer qu'à certaines facettes des événements. En réalité, il s'agit d'une surdétermination (Freud) ou d'une coïncidence — la convergence vers l'événement d'un grand nombre de causes plus ou moins significatives.
Un homme a été tué par une tuile tombée du toit d'une maison quelle est la cause de sa mort ?
Les causes en sont innombrables. L'instant où il est passé à cet endroit dangereux; la tempête qui s'abattait sur le toit; la négligence du couvreur; la hauteur de la maison; le matériau dont est faite la tuile; l'épaisseur du crâne  de la victime; le fait qu'il n'ait pas vu la tuile tombez, etc., ad infinitum.

En psychanalyse (mon propre champ d'observation), on a souvent tendance à pousser un Eurêka ! quand on croit avoir trouvé la « cause et l'on est souvent déçu de ne pas remarquer le changement espéré chez le patient.


  
Voilà. C’est tout pour le moment comme dans les séries télé américaines ou les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle. Amitiés à tous.