Les résistances en Gestalt-thérapie selon Serge Ginger.
Je viens de lire un livre que j’ai
trouvé à la fois passionnant, précis et instructif sur la création de la
Gestalt-thérapie. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de
ce blog. Il s’agit de « Ma Gestalt-thérapie, une
poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans » de Fritz Perls.
Cet article est la suite de celui-ci.
Voici le résumé de ce livre.
Qui plus est,
en dépit de son utilité, c'est toute la théorie et la thérapie refoulement qui
est à réexaminer.
Le Grand Chef
: « Fritz, arrête, qu'est-ce que tu es en train de faire ?
Le sous-fifre.
— Qu'est-ce que tu veux dire ?
Le Grand Chef.
— Tu sais très bien ce que je veux dire. Tu erres d'un sujet à l'autre. Tu
commences par une chose comme l'identification, puis tu mentionnes la
confluence. Maintenant je te vois déjà prêt à plonger dans une discussion sur
le refoulement.
Le sous-fifre.
— Je ne vois toujours pas en quoi ça te gêne.
Le Grand Chef.
— Tu ne vois pas ? Mais, mon vieux, je voudrais bien savoir qui serait en
mesure de se faire une idée claire de ta thérapie ?
Le sous-fifre.
— Tu veux dire qu'il faudrait que je prenne un tableau noir et que je définisse
chaque terme et son contraire, clairement ?
Le Grand Chef.
— Ce n'est pas une mauvaise idée. Tu pourrais faire ça.
Le sous-fifre.
— Non, je ne le ferai pas. Du moins pas à ce stade. Mais je vais te dire ce que
je peux faire. Je peux éventuellement utiliser des caractères différents pour
ce qui est biographie, philosophie, thérapie, voire poésie.
Le Grand Chef.
— Ouais, c'est une idée, du moins.
Le sous-fifre.
— Alors, qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Arrêter le cours de la rivière ?
Cesser de jouer à mon jeu de la poubelle ?
Le Grand Chef.
— Ça ne serait pas une mauvaise idée, si tu voulais bien te discipliner, comme
Paul, et écrire :
1) ta biographie ;
2) ta théorie ;
3) les dossiers psychiatriques, ton
travail sur les rêves, etc. ;
4) ta poésie, si c'est vraiment
indispensable.
Le sous-fifre.
— Va te faire foutre ! Tu me connais mieux que ça ! Je deviens rancunier si
j'essaie de faire quelque chose délibérément et par contrainte, je deviens
rancunier et me mets en grève. Toute ma vie je n'ai fait que suivre mes
impulsions...
Laisse-moi
donc voguer et errer sur les flots
De tous les
océans du verbe
Et laisse à la
barre le capitaine
Qui est
l'autorité suprême.
Laisse-moi
donc dormir tout mon saoul
Et paresser au
petit déjeuner
Et puis braver
le vent qui me fait frissonner,
Les vagues, le
bateau et les amis à bord.
Et voyager
tout seul
Sans femme ni
enfants
Sans gourou ni
ami
Sans
obligation.
Vider toutes
mes malles
Et sans trop
de bagages
Libéré de
cette merde
Qui engage ma
vie.
Être et mourir
à ma façon
Comptoir de
règlement des gens,
Bougre
solitaire qui aime à plaisanter
A penser, à jouer, et est là tout entier.
Laisse donc le
monde, la cellule, les abeilles
Se remplir de
pensées et d'émotions
Et laisse-moi
voguer et errer sur les flots
De tous les
océans du verbe.
Le Grand Chef
:
« J'entends ta
supplique,
Je sens tes
larmes,
Adieu, vieux
marin solitaire.
C'est toi qui
fis ton lit
Et qui forgeas
tes chaînes.
Jouis de ta
danse maladroite.
Adieu pour le
moment,
Mais je vais
revenir
Te ronger sans
relâche,
Jusqu'au
dernier jour de ta vie
Où pour
toujours nous nous séparerons.
C'est moi que
tu as épousé, et non ta femme,
Et tu te
croyais intelligent !
Car toi c'est
moi et moi c'est toi :
C'est ensemble
que nous mourrons. »
Premier
lecteur. — Hé ! là ! arrête ce bla-bla-bla sentimental ! J'ai payé pour pouvoir
jeter un coup d'œil sur ce que tu as fait. Tu as quitté le Japon, et ensuite où
es-tu parti
Fritz. — A
Hong Kong, bien sûr.
Deuxième
lecteur. — Tu as dû faire pas mal d'achats intéressants ?
Fritz. — Oui
et non. J'ai trouvé un manteau pour trente dollars, mais il était trop étriqué.
Et j'ai acheté un smoking blanc que j’ai utilisé pour les dîners à bord, mais
depuis il est resté accroché des années dans ma penderie avant que je m’en
serve.
Voilà. C’est tout pour le moment comme
dans les séries télé américaines ou les romans-feuilletons du dix-neuvième
siècle. Amitiés à tous.
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