mardi 3 juillet 2018

Compte rendu du livre « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans » de Fritz Perls (trentième partie).



Le cycle de l’expérience.


Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois passionnant, précis et instructif sur la création de la Gestalt-thérapie. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit de « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans »  de Fritz Perls.

Cet article est la suite de celui-ci.

Voici le résumé de ce livre.

De plus le terme « identification » est un terme descriptif et ne nous dit pas grand-chose de ce qui se passe réellement.

Finalement, ce terme a besoin d'être clarifié davantage : « identification » doit être distingué de « identification à » et d' « être identifié avec ».

Depuis ma rencontre avec Friedlander, j'ai appris l'art des polarisations adéquates. Le contraire de l' « identification avec » c'est l'aliénation. L'aliénation de soi est devenue l'un des termes importants de la psychiatrie existentielle.

L' « identification à » a son contraire : la confluence-distinction opposée à arrière-plan non différencié.

J'utilise le terme « confluence » depuis 1940. Je ne crois pas qu’il ait encore fait son chemin en psychiatrie. En tant que mot, il est facile à saisir, en tant que terme, beaucoup moins. C’est une des catégories du rien.

Je fume. Je fais un rond de fumée. Je puis l’identifier comme tel. Une légère brise commence à l'étirer. Il s'élève, se déforme, s'agrandit, se dilue. Il est encore là, vaguement. II perd ses contours. Il est en train de disparaître. Je dois faire un effort pour ne pas le perdre de vue. Maintenant il a disparu. Disparu ? Non. Il est là, en confluence avec l'air, mais il a cessé d'être identifiable. Il faudrait faire un prélèvement et analyser l'air de la pièce pour en découvrir la substance, bien que sa Gestalt, sa définition, se soit évanouie.

Je quitte la pièce. Au retour, je sens l'odeur de fumée dans l'air. J'ai rétabli le contact. J'ai maintenant conscience que l'air sent la fumée.

Dans la confluence, la conscience est réduite à rien. Dans le contact, la conscience est intense. Avant de revenir dans la pièce, je n'avais pas conscience de l'air enfumé. J'étais isolé, séparé de lui. Ce phénomène est le mieux connu, le mieux étudié de la psychiatrie moderne : répression, blocage, inhibition, compartimentation, scotomisation, les points aveugles, l'amnésie, le trou de mémoire, le mur, les censeurs, etc. La redécouverte du trésor caché est le but de la technique psychanalytique.

Dès que j'enlève l'élément séparateur, je suis en contact avec le phénomène caché, en communication.

Je dois avancer avec prudence, pas à pas, pour rester logique.
Rien d'étonnant qu'à présent l'écriture ne « coule » pas. Je ne m'attends pas non plus à ce que sa lecture soit facile. J'ai souvent dit que les films que je tourne seront mon testament ; mais c'est ce livre qui passe maintenant au premier plan, et le tournage des films a perdu une bonne part de son intérêt. Nous achevons demain un séminaire d'un mois et il semble qu'il nous a valu une bonne série de films intéressants pour faire comprendre la Gestalt-thérapie, mais l'émotion et l'engagement total que j'éprouvais au début à me plonger complètement dans les bandes vidéo et les films ont diminué. Nous avons au moins deux films sur la confluence, un grand nombre sur les fonctions de contact et la guérison, quelques-uns sur la mise à nu.

Le point zéro, ici, c'est la découverte. Toute découverte s'accompagne d'une expérience « Ah ! », d'un choc agréable ou désagréable d'intensité variable. Je persiste à dire qu'apprendre c'est découvrir, mettre à nu quelque chose de « nouveau », par exemple se rendre compte que quelque chose est possible. Le retrait d'un blocage, c'est le recouvrement de quelque chose d' « ancien », de quelque chose qui nous appartient, quelque chose que nous avons aliéné, dont nous avons renié la juste appartenance.

Alors que la thérapie courante se contente du recouvrement comme antidote de l'appauvrissement provoqué par la répression, etc., la Gestalt-thérapie s'intéresse encore davantage à la mise à nu, à la découverte du potentiel caché de l'individu.

Qui plus est, en dépit de son utilité, c'est toute la théorie et la thérapie refoulement qui est à réexaminer.

Voilà. C’est tout pour le moment comme dans les séries télé américaines ou les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle. Amitiés à tous.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire