lundi 30 mars 2015

Améliorer sa mémoire, compte rendu de lecture et pratique, jour 1




Une vidéo d'Harry Lorayne, sans doute le plus grand mnémotechnicien américain du vingtième siècle.


Jour 1

Sur la mémoire et la mnémotechnie,
compte rendu du livre
de Benoît Rosemont


Nous entrons, avec cet article, dans la partie véritablement pratique sur la mémoire, où sont donnés les conseils pour bien retenir et bien restituer dans la vie quotidienne.
Seront traités aujourd’hui les chapitres suivants de l’ouvrage de Benoît Rosemont :
Préface : « A quoi va vous servir ce livre ? »
Chapitres 1 et 2 : « Fini la mémoire qui flanche ! » et « La mnémotechnie est-elle dépassée ? ».

Dans sa préface, Benoît Rosemont nous explique que sa méthode est simplement un outil pour améliorer la mémoire, tant dans son aspect à court terme que dans son utilisation à long terme, et ce grâce à certaines techniques.
Il affirme que les résultats peuvent être quasi immédiats, si nous acceptons de briser certaines barrières que nous nous imposons tous naturellement. Trois points sont déterminants :

Il faut accepter de jouer avec son imagination,
il faut consacrer un peu de temps chaque jour aux exercices,
il faut y croire.

Dans le chapitre 1, « Fini la mémoire qui flanche », Benoît Rosemont recense les maladies qui font perdre la mémoire. La plus répandue est sans doute la dépression qui touche des millions de français. Elle s’accompagne souvent d’une difficulté à se souvenir d’événements récents, due au fait que l’état de la personne l’empêche de se concentrer sur l’information à mémoriser. Il s’agit plus souvent d’un défaut d’attention que d’un véritable oubli.

L’auteur nous dit, et c’est déterminant, que l’on peut apprendre à tout âge, qu’il n’est jamais trop tard pour commencer. Avec le vieillissement, c’est juste la vitesse d’apprentissage qui diminue, mais absolument pas la capacité à mémoriser (c’est un peu comme les sportifs qui perdent de la force et de la rapidité avec l’âge mais qui gardent intactes leurs qualités d’endurance, s’ils continuent à s’entraîner). En fait, pour tout un chacun, la mémoire est comme un muscle qui s’avachit, devient peu performant, si l’on ne s’en sert pas. Moins on l’utilise, moins elle est performante ! Benoît Rosemont propose comme petit exercice quotidien de se passer de son répertoire électronique téléphonique et de composer de tête directement les numéros. Si le numéro est bon, le téléphone affiche automatiquement le nom de la personne lorsqu’il le compose. Cela nous permet de contrôler. Si il est faux, on regarde dans la mémoire de l’appareil et la fois d’après, on réessaye la même expérience.

Benoît Rosemont nous apprend qu’il a fait des exercices mnémotechniques tous les jours pendant quinze ans, qu’il a même découvert de nouveaux principes, avant de présenter en 2011 son spectacle entièrement basé sur la mémoire, J’ai oublié un truc… mais ça va revenir, une heure consacrée à l’aspect divertissant de la mnémotechnie et destinée à encourager ceux qui le souhaitent à s’engager dans le voyage au pays de la mémoire.

Dans le chapitre 2, « La mnémotechnie est-elle dépassée ? » Benoît Rosemont nous propose une histoire des procédés de mémorisation qui datent d’il y a plus de 2500 ans. Pour le détail, rapportez-vous à son livre ou à celui de Vincent Delourmel. Il faudrait des pages et des pages pour citer tous les auteurs qui ont créé des procédés mnémotechniques. La première méthode dont on a connaissance est celle des lieux. Le principe en a été exposé par l’écrivain romain Quintilien. Il consiste à d’abord mémoriser une série de lieux familiers dans un ordre déterminé. Puis, si l’on désire se souvenir par exemple d’une liste, il faut associer successivement en pensée chaque mot de sa liste (souvent sous la forme d’une image) aux lieux de la série qu’on a choisie. C’est ainsi que les orateurs de l’Antiquité mémorisaient leurs discours, parfois très longs. C’est comme ça que procèdent encore actuellement des gagnants du Championnat du monde de la mémoire, comme par exemple Dominic O’Brien ou Ben Pridmore. L’immense succès initial de la méthode en Grèce et à Rome a été dû à quelque chose auquel on ne songe pas toujours : en fait, à l’époque, beaucoup de gens ne savaient pas lire. La mémoire compensait la lecture. L’imprimerie n’existait pas et la mnémotechnie permettait d’emporter avec soi de véritables bibliothèques virtuelles.

Par la suite, d’autres méthodes ont été créées que le psychologue Alain Lieury a détaillées dans ses différents livres, et notamment dans Mais où est donc ma mémoire ? D’une manière générale, si l’on vous donne à mémoriser une liste d’informations, quelle qu’elle soit (chiffres, lettres, etc.), vous n’en retiendrez en moyenne que sept. Cela s’appelle « l’empan mnésique » ou moyenne du nombre d’informations que l’on est capable de retenir en une fois. Ce phénomène est lié au fonctionnement naturel de la mémoire, à la manière dont notre cerveau stocke ce qu’il reçoit.
Mais, avec la mnémotechnie, ces limites naturelles peuvent être repoussées. Un exemple : actuellement, alors que nous ne connaissons, pour la plupart de nous, que les chiffres 3,14 du nombre Pi, un mnémotechnicien a réussi à en réciter cinquante mille décimales.

Attention, cette série d’articles sur la mémoire va être interrompue la prochaine fois par un billet d’actualité. Je vais parler d’un spectacle (formidable) que je suis allé voir vendredi dernier, celui de Jean-Michel le magicien (mais qui est aussi mentaliste !).