jeudi 30 juin 2016

Mon sutra préféré, le sutra du cœur






 Avalokitesvara, le bodhisattva de la compassion



J’aime à lire et relire le sutra du cœur et à méditer sur lui. Il est de tous les sutras celui qui m’a le plus impressionné parce qu'il condense en peu de mots, d’une façon éclatante et poétique, l’essentiel du message du bouddhisme. De fait, il n'est pas étonnant que, dans tous les pays orientaux du bouddhisme Mahayana, il soit si souvent récité et chanté. Si vous connaissez le sutra du cœur, vous connaissez (en un certain sens) tout ! Vous trouverez l’intégralité du texte à cette adresse. Aujourd’hui, je ne parlerai que de deux des douze paragraphes.

1)
« Le bodhisattva de la compassion
Alors qu’il méditait profondément,
Vit la vacuité des cinq skandhas
Et coupa les liens qui le faisaient souffrir. »

Dans ce paragraphe est simplement affirmée la très grande puissance de la méditation. Le Bouddha a découvert sa doctrine seulement en méditant. Les cinq skandhas sont les cinq groupes ou agrégats qui, d’après le bouddhisme, constituent notre personnalité : 1) La corporéité, 2) la perception, 3) la conscience, 4) l’action, 5) la connaissance. Les skandhas sont considérés comme impersonnels, impermanents, vides et douloureux. Leurs traits caractéristiques sont 1) la naissance, 2) la vieillesse, 3) la mort, 4) la durée, 5) le changement. Il faut donc prendre de la distance avec ces skandhas qui nous font souffrir pour parvenir à l’Eveil.

2)
« Tous les bouddhas du passé et du présent,
Les bouddhas du temps futur,
Utilisant cette sagesse prajña,
Arrivent à une vision complète et parfaite. »

Le bouddhisme, qui vient de l’Inde, a une conception totalement différente du temps et ses chiffres sont toujours complètement hyperboliques. Un seul jour de Brahma est égal à 8, 71 milliards d’années et un siècle de ce dieu à 311 040 milliards d’années. De plus, dans ce pays, la réincarnation a toujours été une idée essentielle et naturelle. Pour le bouddhisme, il y a eu des bouddhas avant Sakyamuni, le Bouddha actuel, et il y en aura d’autres après (le prochain étant Maitreya). De même, Sakyamuni a eu de nombreuses vies antérieures avant de devenir Bouddha (Eveillé).
La définition bouddhiste de la sagesse (prajña) n’est pas la nôtre. Elle n’est ni abstraite ni soumise à l’intellect, mais intuitive et immédiate. L’instant décisif est celui de la compréhension et de la prise de conscience de la vacuité qui est la vraie nature du monde.

Nombre de mes informations viennent du Dictionnaire de la sagesse orientale de Robert Laffont. C'est un livre à la fois très érudit et très inspirant.

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. Je traiterai deux autres paragraphes de ce sutra dans un prochain article. Amitiés à tous.