Avalokitesvara, le bodhisattva de la compassion
J’aime à lire et relire le sutra du cœur et à méditer
sur lui. Il est de tous les sutras celui qui m’a le plus impressionné parce qu'il
condense en peu de mots, d’une façon éclatante et poétique, l’essentiel du
message du bouddhisme. De fait, il n'est pas étonnant que, dans tous les pays
orientaux du bouddhisme Mahayana, il soit si souvent récité et chanté. Si vous
connaissez le sutra du cœur, vous connaissez (en un certain sens) tout !
Vous trouverez l’intégralité du texte à cette adresse. Aujourd’hui, je ne parlerai que de deux des douze
paragraphes.
1)
« Le bodhisattva de la compassion
Alors qu’il méditait profondément,
Vit la vacuité des cinq skandhas
Et coupa les liens qui le faisaient
souffrir. »
Dans ce paragraphe est
simplement affirmée la très grande puissance de la méditation. Le Bouddha a
découvert sa doctrine seulement en méditant. Les cinq skandhas sont les cinq
groupes ou agrégats qui, d’après le bouddhisme, constituent notre personnalité :
1) La corporéité, 2) la perception, 3) la conscience, 4) l’action, 5) la
connaissance. Les skandhas sont considérés comme impersonnels, impermanents,
vides et douloureux. Leurs traits caractéristiques sont 1) la naissance, 2) la
vieillesse, 3) la mort, 4) la durée, 5) le changement. Il faut donc prendre de
la distance avec ces skandhas qui nous font souffrir pour parvenir à l’Eveil.
2)
« Tous les
bouddhas du passé et du présent,
Les bouddhas du temps
futur,
Utilisant cette
sagesse prajña,
Arrivent à une vision
complète et parfaite. »
Le bouddhisme, qui
vient de l’Inde, a une conception totalement différente du temps et ses
chiffres sont toujours complètement hyperboliques. Un seul jour de Brahma est
égal à 8, 71 milliards d’années et un siècle de ce dieu à 311 040 milliards
d’années. De plus, dans ce pays,
la réincarnation a toujours été une idée essentielle et naturelle. Pour le
bouddhisme, il y a eu des bouddhas avant Sakyamuni, le Bouddha actuel, et il y
en aura d’autres après (le prochain étant Maitreya). De même, Sakyamuni a eu de
nombreuses vies antérieures avant de devenir Bouddha (Eveillé).
La définition bouddhiste de la sagesse (prajña) n’est
pas la nôtre. Elle n’est ni abstraite ni soumise à l’intellect, mais intuitive
et immédiate. L’instant décisif est celui de la compréhension et de la prise de
conscience de la vacuité qui est la vraie nature du monde.
Nombre de mes informations viennent du Dictionnaire de la sagesse orientale de Robert Laffont. C'est un livre à la fois très érudit et très inspirant.
Voilà. C’est
tout pour aujourd’hui. Je traiterai deux autres paragraphes de ce sutra dans un
prochain article. Amitiés à tous.
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