jeudi 18 mai 2017

Histoire de la mnémotechnie (première partie).



Raymond Lulle.


J’ai déjà évoqué dans une conférence l’histoire de la mnémotechnie dans l’Antiquité mais je voudrais rajouter certaines précisions sur l’histoire de la mnémotechnie dans la période suivante, le Moyen Âge.

On sait que les scolastiques, continuateurs d’Aristote, (Albert le Grand et son disciple Saint Thomas d’Aquin au XIII ème siècle) faisaient usage de tables mnémotechniques et le Grand art (1272) de Raymond Lulle contient des tables synoptiques fondées sur les principes de cet art qui prit, à cette époque, le nom d'Ars Lulliana. Cependant, si la mnémotechnie ne fut pas entièrement négligée dans le Moyen Âge, elle fit peu de progrès jusqu'au XIV ème siècle.

Ce fut Thomas Bradwardine, chancelier de l'université d'Oxford et confesseur d'Édouard III, qui conçut le premier chez les modernes, l'idée de construire un système mnémotechnique sur les principes des anciens. Son Ars memorativa (1325) n'a jamais été livré à l'impression  mais on a publié l'Ars memorativa de Publicius qui, pour soulager la mémoire, rattache les idées non seulement aux lieux mais encore à des images. Cet ouvrage, qui vit vraisemblablement le jour vers 1482, fut une source d'inspiration importante pour tous ceux qui, après lui, s'occupèrent de mnémotechnie.

De ceux-ci fut Pierre de Ravenne, professeur de droit-canon à Padoue ; dans son Foenix publié en 1491, il recommande, comme excellent moyen mnémotechnique, un alphabet où les lettres sont remplacées par de belles jeunes filles, en assurant qu'il l'avait employé lui-même avec le plus grand succès (vous pouvez voir sa biographie dans cet article de mon blog).

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.