Raymond Lulle.
J’ai déjà évoqué dans une
conférence l’histoire de la mnémotechnie dans l’Antiquité mais je voudrais rajouter certaines précisions sur l’histoire de la
mnémotechnie dans la période suivante, le Moyen Âge.
On sait que les scolastiques,
continuateurs d’Aristote, (Albert le Grand et son disciple Saint Thomas d’Aquin
au XIII ème siècle) faisaient usage de tables mnémotechniques et le Grand art (1272) de Raymond Lulle
contient des tables synoptiques fondées sur les principes de cet art qui prit,
à cette époque, le nom d'Ars Lulliana. Cependant, si la mnémotechnie ne fut pas
entièrement négligée dans le Moyen Âge, elle fit peu de
progrès jusqu'au XIV ème siècle.
Ce fut Thomas Bradwardine,
chancelier de l'université d'Oxford et confesseur d'Édouard III, qui conçut le
premier chez les modernes, l'idée de construire un système mnémotechnique sur
les principes des anciens. Son Ars memorativa (1325) n'a jamais été livré à l'impression mais on a publié l'Ars memorativa de
Publicius qui, pour soulager la mémoire,
rattache les idées non seulement aux lieux mais encore à des images. Cet
ouvrage, qui vit vraisemblablement le jour vers 1482, fut une source d'inspiration importante pour tous ceux qui, après lui, s'occupèrent de mnémotechnie.
De ceux-ci fut
Pierre de Ravenne, professeur de droit-canon à Padoue ; dans son Foenix publié en 1491, il recommande, comme excellent moyen mnémotechnique, un
alphabet où les lettres sont remplacées par de belles jeunes filles, en assurant
qu'il l'avait employé lui-même avec le plus grand succès (vous pouvez voir sa
biographie dans cet article de mon blog).
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous.
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