Merci à l'historien de la magie Fanch Guillemin qui m'a fait découvrir le Congestorium artificiosae memoriae de Romberch de Kyrspe et qui m'en a fait cadeau !
J’ai déjà évoqué dans une
conférence l’histoire de la mnémotechnie dans l’Antiquité et au Moyen Âge mais je voudrais rajouter certaines précisions sur l’histoire de la
mnémotechnie pendant la période de la Renaissance. Cet article est la suite de
celui-ci.
Le Congestorium artificiosae memoriae de Romberch de Kyrspe, qui vivait vers
1533, tente une synthèse des sources antiques et médiévales mais propose aussi de nouvelles applications comme retenir l'ordre des cartes à jouer pendant une partie de cartes. On y trouve plusieurs alphabets, dont l'un
est emprunté aux différentes parties du corps humain. Guillaume Grataroli de
Bergame revient, au contraire, au système topologique des anciens, dans son ouvrage
intitulé Le Castel de mémoire,
composé en 1554. Ce traité a été traduit en français par Estienne Coppé et
publié à Lyon en 1586.
En 1591, cinq ans plus tard paraît
à Francfort le livre de Giordano Bruno, De imaginum, signorum et idearum compositione (avec une partie dédiée à la mémoire). Un autre Italien, le prêtre Maraforti, publie, en 1602, un Ars memoriae, où il copie le système de
Romberch, tout en le simplifiant beaucoup. La même année, est imprimé à Naples l'Ars reminiscendi de Baptiste Porta
qui invente un alphabet tiré des différentes postures du corps humain. Son
système a moins de succès que celui de Lambert Schenckel, fils d'un apothicaire
de Bois-le-Duc, qui publie en 1610 son Gazophylacium
artis memoriae, où il explique sa méthode, une méthode très complexe. Le Magazin des sciences ou le vrai art de mémoire édité à Paris en 1623 par Le Cuirot est en
fait une traduction de cet ouvrage de Schenckel.
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous !
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