dimanche 1 mai 2016

Osho : "Si vous acceptez les problèmes, ils disparaissent."






 Osho, un des grands mystiques du vingtième siècle



Je vous propose une traduction de l'espagnol d'un article du blog bouddhiste "Rincon del Tibet", un texte d'Osho sur la peur.

"Si vous sentez la peur, vous sentez la peur. Pourquoi convertir cette affaire en problème? Reconnaissez que vous avez peur, comme vous possédez deux mains. Pourquoi créer un problème ? C’est comme si vous vous demandiez pourquoi vous avez un nez au lieu de deux. 
La peur est présente et tout ce que vous avez à faire, c’est d’en prendre note et de l’accepter. Acceptez-la et ne vous inquiétez pas. Vous verrez qu’elle va disparaître soudainement. 

C'est l'alchimie intérieure : les problèmes disparaissent dès qu'ils sont acceptés, mais sont agrandis et compliqués dès que l’on est en conflit avec eux. Bien sûr, il y a la souffrance qui vient avec la peur. Mais acceptez-la parce qu'il n'y a rien que vous pouvez faire à ce sujet. Ne pensez pas que je suis pessimiste en disant que vous ne pouvez pas faire quoi que ce soit à ce sujet. Quand je dis qu'il n'y a rien que vous pouvez faire, je vous donne la clé pour résoudre le problème. 

La souffrance fait partie de la vie et du développement spirituel et il n'y a rien de mal en elle. La souffrance devient mauvaise seulement quand elle est destructrice et pas utilisée pour créer. La souffrance devient mauvaise seulement quand la personne souffre et n’apprend rien de sa souffrance. Je veux juste dire que, quand la souffrance donne des leçons, elle est une force créatrice. 

L'obscurité est belle quand elle annonce l'apparition précoce de l'aube ; l'obscurité est dangereuse quand elle est sans fin et ne prédit pas un lever de soleil. Elle est dangereuse quand elle se perpétue simplement et que la personne continue à se déplacer comme un automate dans la routine de son cercle vicieux. 

Cela peut se produire si vous n'êtes pas vigilant : à vouloir quitter la souffrance, vous finissez en en créant une autre, et pour échapper encore à celle-ci,  vous vous en créez une autre, puis une autre, et ainsi de suite. Et toutes ces souffrances qui n'ont pas été vécues continuent à vous attendre. Vous leur avez échappé, certes, mais juste pour tomber dans une autre souffrance, parce que le même esprit qui a créé la première souffrance crée également les suivantes. La souffrance sera toujours présente parce qu'elle est une création de l'esprit. 

Accepte la souffrance et vis-la. Elle est une dimension complètement différente dans laquelle tu dois travailler. 

La souffrance est là ; sors pour la rencontrer, ose. La souffrance est là, donc je l'accepte. Vous tremblez ? Et alors tremblez ! Pourquoi faire semblant de ne pas trembler, de ne pas avoir peur ? Si tu es lâche, accepte-le. 

Toutes les personnes sont lâches. Ceux qui font semblant d’être courageux jouent un rôle car au fond ils sont aussi lâches que le reste du monde. En effet, ils sont peut-être encore plus lâches parce que, pour cacher leur lâcheté, ils se sont fait un masque de bravoure et tentent de faire en sorte que personne ne pense qu'ils sont des lâches. Leur bravoure est juste de façade. 

Comment pouvons-nous être courageux? La mort est là. Comment pouvons-nous être courageux si nous ne sommes que des feuilles secouées par le vent ? Comment une feuille peut-elle ne pas trembler ? Quand le vent souffle, la feuille tremble. Mais nous n'accusons pas la feuille de lâcheté. Nous savons seulement qu'elle est en vie. Ainsi, lorsque vous tremblez et que la peur s’empare de vous, vous êtes comme une feuille dans le vent - magnifique! Pourquoi voir en elle un problème ? 

Mais la société a tout converti en problèmes. 

Quand un enfant a peur de l'obscurité, nous disons: « N’aie pas peur, sois courageux. » Pourquoi? L'enfant est innocent ; il est naturel d'avoir peur dans l'obscurité. Mais nous l'avons forcé à être courageux et à chercher à l’être. Ensuite, il est bourré de tensions et se contente de supporter l'obscurité; tout son être est tendu et prêt à trembler, mais l'enfant se contient. Ce tremblement réprimé le poursuivra tout au long de sa vie. Il aurait été bien pour lui de frissonner dans l'obscurité ; il n'y aurait rien de mal à cela. Il aurait été bien pour lui de courir se réfugier dans les bras de ses parents, il n'y avait rien de mal à cela.
Cet enfant serait ensuite sorti de l'obscurité avec plus d'expérience et plus de connaissances. Après avoir tremblé et sangloté dans l'obscurité, il se serait rendu compte qu'il n'y avait vraiment rien à craindre. A vouloir réprimer cette peur, vous ferez qu’il ne parviendra jamais à expérimenter ce phénomène dans son ensemble et à tirer de celui-ci de nécessaires leçons. 

La sagesse vient avec la souffrance par l'acceptation. Quelle que soit la situation, sentez-vous à l'aise avec elle...
Tu es magnifique !  Accepte cette situation  et, peu importe ce qui se passe, laisse-le passer et vis la situation.
La souffrance ne tarde pas à se convertir en apprentissage, auquel cas elle devient une force créatrice.
La peur te rendra intrépide et la colère te rendra compatissant. Par la compréhension de la haine, l’amour naîtra en toi.
Mais cela ne se produit pas quand tu crées un conflit, mais quand tu vis avec une conscience en éveil.
Accepte donc et vis la situation !"

Voilà. C'est tout pour aujourd’hui. La suite au prochain numéro.
Amitiés à tous. 

Parole parfaite (dans "Vision et transformation" de Sangharakshita) (première partie)




Le noble sentier octuple du Bouddha



Je continue ma série d’articles sur le livre Vision et transformation de Sangharakshita qui est fondamental (vous pouvez vous le procurer au Centre bouddhiste Triratna de Paris) car il décrit en détail la pratique du noble chemin octuple proposé par le Bouddha. Dans le troisième chapitre « L’idéal de la communication humaine, la parole parfaite», il aborde cette troisième partie du noble sentier octuple. C’est le point sur lequel j’ai toujours « coincé » depuis que je pratique le bouddhisme, en l’occurrence celui de La communauté bouddhiste Triratna, je n’arrive pas du tout à avoir une parole parfaite. J’ai par exemple très souvent des propos agressifs, surtout sous le coup d’une émotion ou alors quand je pense avoir raison (je me réfère alors pour me calmer à la phrase de Communication non violente de Thomas d’Ansembourg : « Dans la vie, il vaut mieux être heureux qu’avoir raison. » que j'ai lue dans Cessez d’être gentil, soyez vrai !). En plus, je trouve le chapitre qu’a écrit Sangharakshita sur le sujet dans Vision et transformation très complexe et pas très abordable.

Du fait de raisons de lisibilité sur Internet, cet article sera divisé en plusieurs parties.

J’ai retenu cependant sur ce thème un point fondamental : la parole juste est aussi un des cinq préceptes du bouddhiste laïc (donc fondamentale), le quatrième en l’occurrence : « J’entreprends de m’abstenir de parole fausse », ce qui se traduit en précepte positif par : « Avec une communication véritable, je purifie ma parole. »

Il y a dans le chapitre deux passages qui m’ont beaucoup plu dès l'abord et que je vous livre à l’état brut :

1) On peut étudier la parole parfaite selon quatre niveaux: a) Le niveau de véracité, b) Le niveau d’affection, c) Le niveau d’utilité, d) Le niveau de promotion de la concorde, de l’harmonie et de l’unité. 

Dans le niveau d’utilité, Sangharakshita nous explique que nous devons dire des choses utiles de façon à promouvoir le développement, et particulièrement le développement spirituel de la personne à qui nous parlons. Il faut dire des choses positives et appréciatives. La plupart des gens sont très négatifs : vous leur parlez de quelque chose de bien, de quelque chose d’heureux, et ils prennent un visage triste, ou bien ils déprécient cette chose ou bien ils essaient de vous amoindrir. En fin de compte, vous pouvez vous sentir assez coupable d’avoir pris plaisir à cette chose particulière, ou de l’avoir aimée ou apprécié. Nous devons donc être au moins positifs et appréciatifs, en réalisant que, quand nous avons ce genre d’attitude, l’autre personne est aidée à se développer et que ce n’est pas le cas quand nous sommes négatifs, critiques ou destructifs (de manière subtile, la critique constructive, basée sur la positivité émotionnelle et sur un véritable souci de l’autre personne, n’est bien entendu pas exclue, selon Sangharakshita. Une telle critique, d’après lui, qui peut être réciproque, promeut le développement spirituel !).

Une histoire illustre bien ce point de la parole utile et positive. Elle provient des évangiles apocryphes (aux premiers temps de la Chrétienté, il n’y avait pas que les quatre évangiles de la Bible, mais de très nombreux, voire des centaines d’évangiles. Certains d’entre eux nous sont parvenus (Evangile selon Thomas, Evangile de Philippe, etc.) et contiennent des proverbes et des anecdotes qui ne se trouvent pas dans la Bible). Selon une de ces histoires, Jésus marchait sur une route de Galilée avec ses disciples lorsqu’ils tombèrent sur un chien mort. Nous ne voyons en général pas de chiens morts dans les rues de Paris, mais, en Orient, c’est une chose fréquente, même de nos jours, et comme le réaliseront ceux d’entre vous qui ont lu Une charogne, célèbre poème de Baudelaire, un chien mort n’est pas beau à voir. Ce chien devait avoir été laissé là depuis plusieurs semaines, puisque, lorsqu’ils le virent, les disciples réagirent avec des expressions de dégoût et d’horreur. Jésus, cependant, sourit et dit : « Quelles belles dents ! ». Il vit ce qui était beau même chez un chien mort. C’est ce genre d’attitude que ce niveau de la parole parfaite demande. Nous devons voir le côté bon, radieux, positif des choses et des êtres et ne pas concentrer notre attention sur leur côté négatif.

Personnellement, j’ai essayé de développer depuis des années cette pratique : me forcer à voir le côté positif des gens que je côtoie et leur dire (ce n’est pas du tout évident !). Cela m’a donné des satisfactions qui m’ont impressionné au point de vue spirituel et pratique.

Je parlerai du deuxième passage qui m’a accroché dans ce chapitre sur la parole lors d’un prochain article.

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui.
La suite au prochain numéro comme dans les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle ou dans les séries télévisées américaines actuelles.
Amitiés à tous.