dimanche 1 mai 2016

Parole parfaite (dans "Vision et transformation" de Sangharakshita) (première partie)




Le noble sentier octuple du Bouddha



Je continue ma série d’articles sur le livre Vision et transformation de Sangharakshita qui est fondamental (vous pouvez vous le procurer au Centre bouddhiste Triratna de Paris) car il décrit en détail la pratique du noble chemin octuple proposé par le Bouddha. Dans le troisième chapitre « L’idéal de la communication humaine, la parole parfaite», il aborde cette troisième partie du noble sentier octuple. C’est le point sur lequel j’ai toujours « coincé » depuis que je pratique le bouddhisme, en l’occurrence celui de La communauté bouddhiste Triratna, je n’arrive pas du tout à avoir une parole parfaite. J’ai par exemple très souvent des propos agressifs, surtout sous le coup d’une émotion ou alors quand je pense avoir raison (je me réfère alors pour me calmer à la phrase de Communication non violente de Thomas d’Ansembourg : « Dans la vie, il vaut mieux être heureux qu’avoir raison. » que j'ai lue dans Cessez d’être gentil, soyez vrai !). En plus, je trouve le chapitre qu’a écrit Sangharakshita sur le sujet dans Vision et transformation très complexe et pas très abordable.

Du fait de raisons de lisibilité sur Internet, cet article sera divisé en plusieurs parties.

J’ai retenu cependant sur ce thème un point fondamental : la parole juste est aussi un des cinq préceptes du bouddhiste laïc (donc fondamentale), le quatrième en l’occurrence : « J’entreprends de m’abstenir de parole fausse », ce qui se traduit en précepte positif par : « Avec une communication véritable, je purifie ma parole. »

Il y a dans le chapitre deux passages qui m’ont beaucoup plu dès l'abord et que je vous livre à l’état brut :

1) On peut étudier la parole parfaite selon quatre niveaux: a) Le niveau de véracité, b) Le niveau d’affection, c) Le niveau d’utilité, d) Le niveau de promotion de la concorde, de l’harmonie et de l’unité. 

Dans le niveau d’utilité, Sangharakshita nous explique que nous devons dire des choses utiles de façon à promouvoir le développement, et particulièrement le développement spirituel de la personne à qui nous parlons. Il faut dire des choses positives et appréciatives. La plupart des gens sont très négatifs : vous leur parlez de quelque chose de bien, de quelque chose d’heureux, et ils prennent un visage triste, ou bien ils déprécient cette chose ou bien ils essaient de vous amoindrir. En fin de compte, vous pouvez vous sentir assez coupable d’avoir pris plaisir à cette chose particulière, ou de l’avoir aimée ou apprécié. Nous devons donc être au moins positifs et appréciatifs, en réalisant que, quand nous avons ce genre d’attitude, l’autre personne est aidée à se développer et que ce n’est pas le cas quand nous sommes négatifs, critiques ou destructifs (de manière subtile, la critique constructive, basée sur la positivité émotionnelle et sur un véritable souci de l’autre personne, n’est bien entendu pas exclue, selon Sangharakshita. Une telle critique, d’après lui, qui peut être réciproque, promeut le développement spirituel !).

Une histoire illustre bien ce point de la parole utile et positive. Elle provient des évangiles apocryphes (aux premiers temps de la Chrétienté, il n’y avait pas que les quatre évangiles de la Bible, mais de très nombreux, voire des centaines d’évangiles. Certains d’entre eux nous sont parvenus (Evangile selon Thomas, Evangile de Philippe, etc.) et contiennent des proverbes et des anecdotes qui ne se trouvent pas dans la Bible). Selon une de ces histoires, Jésus marchait sur une route de Galilée avec ses disciples lorsqu’ils tombèrent sur un chien mort. Nous ne voyons en général pas de chiens morts dans les rues de Paris, mais, en Orient, c’est une chose fréquente, même de nos jours, et comme le réaliseront ceux d’entre vous qui ont lu Une charogne, célèbre poème de Baudelaire, un chien mort n’est pas beau à voir. Ce chien devait avoir été laissé là depuis plusieurs semaines, puisque, lorsqu’ils le virent, les disciples réagirent avec des expressions de dégoût et d’horreur. Jésus, cependant, sourit et dit : « Quelles belles dents ! ». Il vit ce qui était beau même chez un chien mort. C’est ce genre d’attitude que ce niveau de la parole parfaite demande. Nous devons voir le côté bon, radieux, positif des choses et des êtres et ne pas concentrer notre attention sur leur côté négatif.

Personnellement, j’ai essayé de développer depuis des années cette pratique : me forcer à voir le côté positif des gens que je côtoie et leur dire (ce n’est pas du tout évident !). Cela m’a donné des satisfactions qui m’ont impressionné au point de vue spirituel et pratique.

Je parlerai du deuxième passage qui m’a accroché dans ce chapitre sur la parole lors d’un prochain article.

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui.
La suite au prochain numéro comme dans les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle ou dans les séries télévisées américaines actuelles.
Amitiés à tous.

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