Je viens de lire un livre que
j’ai trouvé à la fois formidablement bien écrit, original et passionnant. Je
voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit
de « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans » de Fritz Perls.
Cet article est la suite de
celui-ci.
Voici le résumé de l’ouvrage.
Je suis sûr qu'en dépit de toutes
mes vantardises, je n'ai pas une très haute idée de moi-même. Mon second prénom est Salomon. Le sage roi Salomon
disait : « Vanité, tout est vanité ! »
Je ne peux même pas dire que je
sois particulièrement vaniteux. Je suis cependant certain que la majeure partie
de mon exhibitionnisme provient d'une surcompensation. Non seulement pour
compenser mon manque d'assurance, mais pour surcompenser, pour vous éblouir,
afin de vous faire croire que je suis quelqu’un d'extraordinaire. Et n'allez
pas en douter !
Pendant de longues années, ma
femme et moi avons joué au jeu : « Je ne vous épate pas ? Y a-t-il plus fort
que cela ? » Jusqu'au jour où je m'aperçus que je perdais à tous les coups et
que, en aucun cas, je ne pouvais gagner. A cette époque, je croyais encore en
cette sottise répandue dans le monde : il est absolument indispensable de
gagner.
Tout cela est réduit en somme au
phénomène de l'estime de soi, de l'amour de soi et de sa propre image. Comme
tout phénomène psychologique, l'estime de soi est vécue comme une polarité. Un
amour-propre bien développé, l'orgueil, la gloire, le sentiment d'avoir trois
mètres de haut, s'oppose au manque d'amour-propre : se sentir abattu, sans
valeur, abject, petit. Le héros s'oppose au moine.
Cela nous amène directement au
domaine de la philosophie existentielle. Une clarification du problème
existentiel jettera, je le crois, une lumière considérable sur la question de
la vanité qui s'oppose à l'existence authentique, et nous montrera peut-être
même comment combler le fossé qui sépare notre être social et notre être
biologique.
En tant qu'êtres biologiques,
nous sommes des animaux ; en tant qu'êtres sociaux, nous tenons des rôles et
jouons à des jeux. En tant qu'animaux, nous tuons pour survivre ; en tant
qu'êtres sociaux, nous tuons pour la gloire, par avidité ou vengeance. En tant
qu'êtres biologiques, nous menons une vie en relation avec la nature et
profondément ancrée en elle ; en tant qu'êtres sociaux, nous poursuivons une
existence fondée sur le « comme si » dans laquelle se mêlent confusément la
réalité, l'imagination et le faux-semblant.
« Potentiel » et « réalisation »
sont deux termes qui s’opposent. Un grain de blé a le potentiel de devenir une
plante, et l’épi de blé est sa réalisation.
Alors « réalisation du moi »
signifie que le grain de blé se réalisera en tant qu'épi de blé et jamais en
tant qu'épi de seigle.
Je dois m'interrompre ici. Si ce
texte est jamais édité, le directeur littéraire fera sauter le passage qui va
suivre, ou bien le remettra dans le contexte approprié.
En ce qui me concerne, un de mes
deux « problèmes » relève de la tendance à « plastronner ». L'autre, celui de
trop fumer et de m'intoxiquer à la nicotine, peut attendre. Quant au premier,
le fait que je m'ennuie souvent est lié à mon besoin d'épater le monde. Comment
s'établit cette corrélation ? J'espère le découvrir en écrivant ce livre. Je
sollicite souvent l'approbation, l'estime et l'admiration au cours de mes
entretiens. En fait, je me mets souvent en avant ou j'amène la conversation sur
des sujets non afin de briller, mais pour faire étalage de la considération
dont moi-même — ou la Gestalt-thérapie, ce qui pour moi revient au même — bénéficie.
J'ai trouvé dernièrement un palliatif
plus créateur à mon ennui : m'installer et écrire. Sans la sensation d’ennui,
je serais certainement incapable de m'asseoir ici et d'aligner des phrases sur
le papier.
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous.
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