samedi 9 juin 2018

Vingt notions de base en Gestalt-thérapie (quatorzième partie) (L’individu dans le groupe).



Un autre ouvrage de Gestalt-thérapie.

Des amis m’ont dit que certains concepts de la Gestalt-thérapie étaient pour eux difficiles à comprendre. C’est pourquoi j’ai décidé d’entamer une suite d’articles définissant 20 notions de base de la Gestalt-thérapie selon la classification adoptée par Serge Ginger dans son livre « La Gestalt, l’art du contact ». 

Cet article est la suite de celui-ci.



Concept 20 : L’individu dans le groupe.

Cette valorisation de l’originalité existentielle et de la créativité de chaque être humain prend sa pleine mesure lorsque chacun est confronté aux autres ; elle prend tout son relief à la frontière entre l’individu et son environnement.

Lorsqu'elle est pratiquée en groupe thérapeutique, la Gestalt vise non pas à intégrer l'individu à un sous-groupe social, mais au contraire à lui permettre de mieux définir sa spécificité. Ainsi la Gestalt ne se présente pas alors comme une thérapie de groupe, mais plutôt comme une « thérapie individuelle en groupe ». Les participants sont les témoins du travail individuel de chacun : ils n'interviennent généralement qu'à la demande du thérapeute ou du client ; et lors d'un « feed-back » éventuel, c'est d'eux-mêmes qu'ils parlent et non de leur interprétation d'autrui. Le groupe constitue alors une sorte de caisse de résonance de la problématique de chacun ; il peut aider à la définir plus clairement ainsi qu'à la dédramatiser.

Fritz Perls était un génie créateur instable et turbulent, surtout après qu'il eut quitté New York, à 63 ans, entamant une longue vie d'errance pendant quatorze ans. Il a sillonné alors les États-Unis et le monde, présentant sa méthode à travers des conférences et des démonstrations. Il a donc délaissé peu à peu la notion de psychothérapie individuelle approfondie au profit de groupes thérapeutiques, voire de groupes ponctuels de courte durée, ouverts à un large public. En cohérence avec sa propre pratique, il a, vers la fin de sa vie, valorisé les thérapies de groupe par rapport aux thérapies individuelles, puis prôné la thérapie communautaire (« Gestalt-Kibboutz ») qu'il a brièvement tenté de mettre en place lors de sa retraite dans l'île de Vancouver, expérience interrompue au bout de quelques mois par sa mort, le 14 mars 1970.

Vingt ans plus tard, les praticiens français actuels conjuguent pour la plupart plusieurs types d'activité :

·1) thérapie individuelle en situation duelle (généralement, une séance par semaine pendant plusieurs années);

· 2) thérapie individuelle en situation de groupe (par exemple, une soirée par semaine, ou un week-end par mois, pendant une ou deux années). Ces deux approches thérapeutiques sont souvent combinées et se potentialisent mutuellement — notamment lorsqu'elles sont pratiquées par le même thérapeute, déjouant ainsi les évitements éventuels du client ;

· 3) mais, se souvenant que « la Gestalt est trop bonne pour être réservée aux seuls malades » (Perls), plusieurs praticiens organisent, par ailleurs, des groupes ponctuels de développement des ressources personnelles (par exemple, trois à cinq jours, une ou plusieurs fois par an). D'autres encore utilisent la Gestalt comme méthode d'appoint dans une pratique psychologique, pédagogique ou sociale (par exemple, en institution pour enfants inadaptés ou en hôpital psychiatrique), ainsi que dans les entreprises du secteur industriel ou commercial, comme formateurs ou consultants.


Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

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