jeudi 7 juin 2018

Compte rendu du livre « La thérapie adaptative » de Michel Lamy (troisième partie, l’action).




Abraham Maslow, le psychologue auteur de "Devenir le meilleur de soi-même : besoins fondamentaux, motivation et personnalité".



Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois formidablement bien écrit, original et passionnant. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit de « La thérapie adaptative »  de Michel Lamy. L’auteur y décrit une méthode pour progresser dans différents domaines de la vie, non pas en imitant les autres mais en devenant la meilleure version de soi-même.

Cet article est la suite de celui-ci. 

L’action.

Il faut toujours être en état d’action. C’est la condition essentielle de la réussite. Naturellement, quelque repos est nécessaire de temps en temps mais pas autant que l’on croit. J’ai une définition très large de l’action : ce peut être écrire, jouer à la bourse, pratiquer un sport, aller au cinéma. L’inverse de l’action, c’est quand vous n’êtes pas maître de votre vie, quand vous ne créez pas. Regarder la télévision est typiquement l’inverse de l’action. Dans le cas présent, c’est quelqu’un qui agit sur vous et non vous qui agissez sur quelqu’un ou sur  quelque chose. Pensez à l’énorme masse de vos écrits si vous écriviez seulement une page par jour. 365 jours, 365 pages.

La vie ne progresse que par des actions. Elles entraînent des réactions. Sans cela, rien ne se produit. C’est le passage du mental, de la pensée, à la réalité. Vous pouvez discuter avec quelqu’un tous les jours pendant un an, ou alors aller vous promener, ou même comme mentionné plus tôt, regarder la télévision, vous n’aurez rien créé. Vous serez toujours le même et les gens vous regarderont toujours de la même façon. Tandis que, si vous avez écrit votre page chaque jour, les gens vous regarderont comme quelqu’un qui a produit un livre. Et il s’ensuivra une immédiate réaction. Vous rencontrerez les gens que vous désirez connaître, vous écrirez un autre livre, vous gagnerez de l’argent.

Le seul problème est que pour agir, il ne faut pas avoir peur de déranger, ni du ridicule. Pour le ridicule, je n’ai trouvé qu’une seule solution, celle que j’appelle celle du « secret messianique ». Dans les Évangiles, Jésus Christ est toujours très réticent quand ses disciples veulent révéler qu’il est le Christ. Il leur demande de garder le secret. Il en est de même dans la vie quotidienne : si vous voulez devenir écrivain ou peintre, ne parlez pas de vos efforts, des manuscrits rejetés par l’éditeur, des tableaux refusés par les galeries.  Vous seriez en butte à des moqueries ou à des critiques qui vous détruirez. En fait, les autres sont naturellement jaloux de ce qui pourrait être votre éventuel succès et le détruiraient à la base.

Il y a un deuxième secret dans l’Evangile « Nul n'est prophète en son pays ». Quand Jésus arrive dans son village, il n’arrive à produire aucun miracle. Il ne faut surtout pas parler de vos œuvres à votre famille qui s’empresserait de les dévaloriser. Il faut voir que pour eux vous êtes resté un enfant incompétent et il y a aussi par rapport au père ce fameux complexe d’Œdipe qui joue dans les deux sens. Votre père veut être le mâle dominant dans sa famille et votre réussite littéraire l’incommoderait. Quand j’ai écrit mes essais, j’ai gardé mes textes pour moi. Seuls quelques amis les ont lus et corrigés, pas ma famille.

Il faut aussi pour dépasser la peur d’une action ridicule penser à l’anecdote de Sidney Rosen dans son livre sur Milton Erickson. Erickson arrive dans une université américaine et on lui dit qu’on l’a programmé pour un séminaire avec les étudiants l’après-midi ; mais il n’a rien préparé. Cependant, il déclare qu’il ne s’est pas angoissé parce qu’au cours des années, « il avait tant appris ». Erickson n’a pas peur du ridicule car il a confiance en ses ressources internes emmagasinées par l’inconscient. Chacun de nous devrait en tenir compte dans ses actions : nous avons tant appris au fil des temps qu’il n’y a plus lieu de paniquer ou d’avoir peur du ridicule.

La deuxième question est de savoir comment ne pas déranger. Les éditeurs ne sont pas perturbés de recevoir plusieurs fois le même manuscrit, le fait de l’envoyer à cinquante ne gêne personne. A part cela, nos actions peuvent gêner. Il faut donc procéder à une politique des petits pas. Moyennement vexer les gens par nos écrits, moyennement incommoder les tiers par nos actions. Se dire aussi qu’on ne peut pas ne pas déranger. Toute action perturbe quelqu’un. En marchant, on écrase forcément un insecte. Il faudrait alors comme les jaïnistes, afin de ne rien tuer, rien déranger, marcher pieds nus et être couvert de poux.

 Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.



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