Abraham Maslow, le psychologue auteur de "Devenir le meilleur de soi-même : besoins fondamentaux, motivation et personnalité".
Je viens de lire un livre que
j’ai trouvé à la fois formidablement bien écrit, original et passionnant. Je voudrais
vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit de « La
thérapie adaptative » de Michel Lamy.
L’auteur y décrit une méthode pour progresser dans différents domaines de la
vie, non pas en imitant les autres mais en devenant la meilleure version de
soi-même.
Cet article est la suite de
celui-ci.
L’action.
Il faut toujours être en état
d’action. C’est la condition essentielle de la réussite. Naturellement, quelque
repos est nécessaire de temps en temps mais pas autant que l’on croit. J’ai une
définition très large de l’action : ce peut être écrire, jouer à la bourse, pratiquer
un sport, aller au cinéma. L’inverse de l’action, c’est quand vous n’êtes pas
maître de votre vie, quand vous ne créez pas. Regarder la télévision est typiquement
l’inverse de l’action. Dans le cas présent, c’est quelqu’un qui agit sur vous
et non vous qui agissez sur quelqu’un ou sur quelque chose. Pensez à l’énorme masse de vos
écrits si vous écriviez seulement une page par jour. 365 jours, 365 pages.
La vie ne progresse que par des
actions. Elles entraînent des réactions. Sans cela, rien ne se produit. C’est
le passage du mental, de la pensée, à la réalité. Vous pouvez discuter avec
quelqu’un tous les jours pendant un an, ou alors aller vous promener, ou même
comme mentionné plus tôt, regarder la télévision, vous n’aurez rien créé. Vous
serez toujours le même et les gens vous regarderont toujours de la même façon.
Tandis que, si vous avez écrit votre page chaque jour, les gens vous
regarderont comme quelqu’un qui a produit un livre. Et il s’ensuivra une
immédiate réaction. Vous rencontrerez les gens que vous désirez connaître, vous
écrirez un autre livre, vous gagnerez de l’argent.
Le seul problème est que pour agir, il ne faut
pas avoir peur de déranger, ni du ridicule. Pour le ridicule, je n’ai trouvé
qu’une seule solution, celle que j’appelle celle du « secret messianique ». Dans
les Évangiles, Jésus Christ est toujours très réticent quand ses disciples
veulent révéler qu’il est le Christ. Il leur demande de garder le secret. Il en
est de même dans la vie quotidienne : si vous voulez devenir écrivain ou
peintre, ne parlez pas de vos efforts, des manuscrits rejetés par l’éditeur,
des tableaux refusés par les galeries.
Vous seriez en butte à des moqueries ou à des critiques qui vous
détruirez. En fait, les autres sont naturellement jaloux de ce qui pourrait
être votre éventuel succès et le détruiraient à la base.
Il y a un deuxième secret dans
l’Evangile « Nul n'est prophète en son pays ». Quand Jésus arrive dans son
village, il n’arrive à produire aucun miracle. Il ne faut surtout pas parler de
vos œuvres à votre famille qui s’empresserait de les dévaloriser. Il faut voir
que pour eux vous êtes resté un enfant incompétent et il y a aussi par rapport
au père ce fameux complexe d’Œdipe qui joue dans les deux sens. Votre père veut
être le mâle dominant dans sa famille et votre réussite littéraire
l’incommoderait. Quand j’ai écrit mes essais, j’ai gardé mes textes pour moi.
Seuls quelques amis les ont lus et corrigés, pas ma famille.
Il faut aussi pour dépasser la
peur d’une action ridicule penser à l’anecdote de Sidney Rosen dans son livre
sur Milton Erickson.
Erickson arrive dans une université américaine et on lui dit qu’on l’a programmé
pour un séminaire avec les étudiants l’après-midi ; mais il n’a rien
préparé. Cependant, il déclare qu’il ne s’est pas angoissé parce qu’au cours
des années, « il avait tant appris ». Erickson n’a pas peur du ridicule car il
a confiance en ses ressources internes emmagasinées par l’inconscient. Chacun
de nous devrait en tenir compte dans ses actions : nous avons tant appris au
fil des temps qu’il n’y a plus lieu de paniquer ou d’avoir peur du ridicule.
La deuxième question est de
savoir comment ne pas déranger. Les éditeurs ne sont pas perturbés de recevoir
plusieurs fois le même manuscrit, le fait de l’envoyer à cinquante ne gêne
personne. A part cela, nos actions peuvent gêner. Il faut donc procéder à une
politique des petits pas. Moyennement vexer les gens par nos écrits,
moyennement incommoder les tiers par nos actions. Se dire aussi qu’on ne peut
pas ne pas déranger. Toute action perturbe quelqu’un. En marchant, on écrase
forcément un insecte. Il faudrait alors comme les jaïnistes, afin de ne rien
tuer, rien déranger, marcher pieds nus et être couvert de poux.
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