dimanche 6 novembre 2016

Compte rendu de « Vouloir sa vie, la Gestalt-thérapie aujourd’hui » de Gonzaque Masquelier, septième partie, la responsabilité.



Le premier livre de Fritz Perls


J’ai déjà évoqué dans ce blog deux types de méthodes psychologiques récentes, les thérapies comportementales et cognitives et la programmation neuro linguistique. Je vais aborder à présent une des méthodes les plus actuelles, la Gestalt-thérapie, à travers le livre de Gonzague Masquelier, Vouloir sa vie, la Gestalt-thérapieaujourd’hui

Les cinq pressions principales définies par les existentialistes sont 1) la finitude, 2) la solitude, 3) la responsabilité, 4) l’imperfection et 5) la quête de sens. Pour chacun de ces thèmes je vais aborder les manifestations psychiques qu’il engendre et comment la Gestalt-thérapie peut nous aider à trouver nos propres réponses.

3) La responsabilité

Ce thème a été développé en particulier par Sartre et Camus. Être responsable, c’est se reconnaître l’auteur incontesté d’un évènement. La pression existentielle de la responsabilité est la conséquence de notre liberté. C’est donc à la fois une chance, mais aussi une source d’angoisse, car en cas d’échec par exemple, l’individu ne peut s’abriter derrière une autre personne ou une cause extérieure. Dès 1947, dans son premier livre, Perls insiste sur l’emploi de la première personne du singulier et suggère de dire « J’ai lâché la tasse » plutôt que « la tasse m’a glissé des mains. » 
 
Notre responsabilité est mise en jeu lorsque nous avons la liberté d’un choix, c’est-à-dire lorsqu’un désir nous mobilise. Le processus se déroule en trois étapes : nous avons un désir ou un besoin, nous avons la liberté de dire oui ou non, nous choisissons de le mettre en œuvre ou non.

Nous avons de multiples stratégies pour biaiser cette donnée existentielle :

a) Nous pouvons éteindre notre désir, pour ne plus nous confronter à la difficulté de la décision.

b) Nous pouvons abdiquer notre liberté, en la confiant à d’autres. Il est souvent plus simple pour nous que l’on nous dicte notre conduite, que l’on nous dise ce qui est bien ou mal, afin de nous éviter les questions angoissantes (partis politiques, religions, toutes sortes de groupes idéologiques).

c) Nous pouvons éviter de mettre en œuvre nos désirs, c’est-à-dire choisir la voie de l’immobilisme, pour éviter le risque de l’échec (mais parfois cela peut provoquer de la dépression).

La responsabilité génère souvent de la culpabilité : par exemple, une personne peut se sentir coupable de ne pas mieux réussir sa vie sentimentale, de ne pas élever ses enfants comme elle l’avait rêvé, etc. Cette culpabilité peut être fondée (elle a la responsabilité de tel échec) ou névrotique (elle se culpabilise d’échecs dont elle n’est pas responsable ou… de toute la misère du monde !).

En Gestalt, le thérapeute intervient différemment si la personne se sent coupable de manière fondée ou si elle utilise une des trois stratégies développées précédemment. 

 S’il y a culpabilité réelle, il cherche ce qu’il est nécessaire de mettre en action pour « réparer » les actes commis.

a) Le thérapeute peut aussi se centrer sur le désir et chercher à le remobiliser. Le travail corporel : « qu’est-ce que je sens ? que me dit mon corps en ce moment ? sont des questionnements souvent très bénéfiques (ceci afin de ne pas éteindre nos désirs qui peuvent être salutaires).

b) Le thérapeute peut aussi remobiliser la faculté de choisir. La vigilance à dire « je » à la place du « nous » ou du « on » va aider le client à se situer, à prendre conscience de ses véritables besoins (et permettre d'échapper à la loi castratrice d'un groupe).

c) Il peut travailler aussi sur la « mise en action » : face à une situation bloquée, il peut explorer comment passer de « je ne peux pas » à « je ne veux pas », ce qui, par le changement d’une seule lettre dans la formulation, réintroduit la responsabilité. Puis envisager d’enlever la négation pour oser un « je veux », et enfin prendre la décision d’un « je vais » (ce qui permettra peut-être d'éviter une dépression).

Voilà. C’est tout pour le moment. La suite au prochain numéro. Amitiés à tous.

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