jeudi 21 juin 2018

Compte rendu du livre « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans » de Fritz Perls (dix-septième partie).





Cycle d'une Gestalt.


Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois formidablement bien écrit, original et passionnant. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit de « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans »  de Fritz Perls.

Cet article est la suite de celui-ci. 

Voici le résumé de ce livre.

Mon dernier gourou a été Mitzie, une magnifique chatte blanche, qui m'a appris la sagesse de l'animal.

Deux fois dans ma vie, j'ai été furieux de rater une photo. La première fois quand un membre de mon groupe fit une expérience de déjà vu avec transes et petit mal (une crise épileptique mineure). La vidéo fonctionnait et je jouissais d'être le seul peut-être à posséder l'enregistrement unique de ce symptôme. Bien que j'eusse clairement marqué « Ne pas effacer », la bande fut effacée et réutilisée.

L'autre événement concerne Mitzie. Un matin, en m'éveillant, je vis mon sombrero (70 centimètres de diamètre) s'avancer vers mon lit. Je le soulevai et trouvai dessous Mitzie qui berçait un oiseau entre ses pattes de devant. Cela me fit un choc. Trois semaines auparavant, j'avais trouvé mon salon parsemé de plumes, ce qui signifiait clairement que Mitzie avait attrapé et mangé un oiseau. Je lui pris l'oiseau, elle avait le regard triste. L'oiseau n'avait aucun mal et put s'envoler au bout de dix minutes après avoir recouvré ses forces. Comment aurais-je pu supposer que Mitzie était simplement affectueuse ? Qui a jamais entendu parler d'un chat qui cajole un oiseau ? Sans mon émotion, j'aurais pu prendre une photo et montrer avec orgueil un événement aussi rare.

Je sais comment j'ai eu Mitzie. Je me rappelle le regard gentiment critique de Selig lors de nos premières rencontres. Mais Friedlander, lui, est plutôt noyé dans la brume. Le jour où ma mère me parla des colis de nourriture que je lui avais envoyés, j'en fus surpris. J'avais totalement oublié. Ces colis, c'était en 1922.

La dévaluation du mark allemand s'accélérait, bien qu'il ne fût pas encore tombé. La nourriture, surtout la viande, était rare. Ma capacité de voir les choses en perspective était un atout à l'époque, de même que plus tard, lorsque je sus éviter les dangers du camp de concentration et le tumulte de la Seconde Guerre mondiale, de même je fus plus fort que l'inflation.

La trouille que provoquent les dangers actuels d'inflation aux États-Unis me fait sourire. L'inflation ! Vous n'avez pas idée de ce que ça signifie ! Si l'argent porte un intérêt, disons de quatre pour cent, cela veut dire, en vertu de la loi de l'équilibre, qu'il perd par an le même pourcentage de sa valeur. C'est à peu près le niveau de votre inflation.

J'ignore si l'inflation allemande était artificiellement créée afin d'éponger les dettes de guerre, mais j'y crois assez. Le fait est que le dollar est passé rapidement de 4 marks à 20, puis à 100, puis à 1 000 et finalement à pas mal de fois 1 000, pour grimper à plusieurs millions avant d'atteindre plusieurs milliards de marks. La valeur du mark tendit vers zéro. J'ai une collection historique de timbres allemands, de l'époque des royaumes éparpillés à l'empire en passant par le Troisième Reich jusqu'à la division du pays en trois : Allemagne de l'Ouest, Berlin et Allemagne de l'Est. Les timbres du temps de l'inflation couvrent plusieurs pages.

Il fallait transporter les billets de banque dans des sacs. Les gens couraient le soir acheter quelque chose avec l'argent qu'ils avaient gagné le jour même, parce que le lendemain matin il était déjà dévalué de cinquante pour cent. Les hypothèques ne valaient pas le papier sur lequel elles étaient inscrites.

Deux malades me sauvèrent alors... ainsi que ma présence d'esprit, de cette situation critique. L'un était banquier. Je ne savais rien de ce qu'étaient la Bourse et ses manipulations. Un jour, le banquier me suggéra d'acheter des actions qui représentaient près de cent fois le montant de mes revenus mensuels. Je lui dis qu'il était fou, mais il se contenta de sourire : « Vous pouvez me faire confiance ! Je vais prendre le risque moi-même. Vous achetez les actions maintenant et les payez dans quatre semaines. » Ce que je fis, ne les payant au bout d'un mois que le cinquième de leur valeur. Je recommençai ; puis cela devint inutile. Le salut était venu d'une autre source, un patient qui était boucher à Bremerhaven.

Voilà. C’est tout pour le moment comme dans les séries télé américaines ou les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle. Amitiés à tous.


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