mardi 17 juillet 2018

Compte rendu du livre « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans » de Fritz Perls (trente-sixième partie).





Eilat.


Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois passionnant, précis et instructif sur la création de la Gestalt-thérapie. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit de « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans »  de Fritz Perls.

Cet article est la suite de celui-ci.


Voici le résumé de ce livre.

Je m'installe dans un hôtel situé derrière l'Eilat Hotel, un truc rupin. Je déteste les hôtels bien nickelés où le personnel est tout le temps aux petits soins. Je me sens des tendances paranoïdes dans ces petits hôtels élégants, avec femmes de chambre, garçons d'étage et d'ascenseur qui planent comme des vautours autour de moi et ne sont gracieux qu'en fonction des pourboires.

Tout cela me semblait bien terne, et je décidai qu'au bout de deux ou trois jours je retournerais à Ein Hod, une colonie d'artistes où je me sentais à l'aise. Mais...

Il y avait les vagabonds, et le pays, et la mer.

Au lieu de m'en tenir à ma résolution, j'y suis resté plus de quatre semaines. Nulle aventure amoureuse, pas la moindre attraction culturelle ; la plage était faite de galets plutôt que de beau sable fin, comme à Haifa, mais...

J'ai rencontré des vagabonds fascinants, pour la plupart américains. Aujourd'hui, on les appelle hippies et on les trouve par milliers. Certes, dans le milieu bohème où je vivais à Berlin, il y avait parfois un numéro dont le métier était de ne rien faire, mais la plupart étaient des bourreaux de travail qui désiraient devenir importants et faire quelque chose de leur vie, comme ce fut le cas pour beaucoup.

J'avais aussi rencontré des beatniks qui avaient tenté le coup et renoncé ; des gens en colère qui se cassaient la tête contre le règlement de fer de la société.

J'avais rencontré, quelques mois auparavant, des étudiants qui avaient renoncé sans colère et cherchaient leur salut dans le Zen. La rencontre de ces vagabonds fut un événement.

Trouver des gens qui étaient heureux d'en être, simplement, sans viser un but, sans accomplissement.

Et les trouver justement là, en Israël, où tout un chacun s'efforçait de se construire un foyer stable.

Trouver des gens qui n'étaient même pas occupés à prendre des vacances — vous voyez ce que je veux dire, tout ce mal qu'on se donne pour bronzer, s'huiler la peau, les lunettes noires, les invitations aux cocktails, ces bavardages sur les prix et les régimes amaigrissants ou les tentatives pour cesser de fumer.

De temps en temps, je prenais un de ces vagabonds comme modèle pour ma peinture. Peindre était devenu ma préoccupation majeure en Israël. Jusqu'à Eilat, je n'avais jamais peint avec tant d'enthousiasme, en m'y donnant aussi totalement. Les peintres comme Van Gogh, les paysages les stimulaient, et ils les recherchaient. Ce sont les vieilles filles paumées qui sont à la recherche de « sujets ». Ici, il y a de la couleur vivante, le bout du Néguev comme un museau sur la mer Rouge, flanquée des montagnes de Jordanie et d'Egypte ; le soleil éveille couleur après couleur sur les hauteurs des montagnes et pénètre la vie sous-marine des coraux et des poissons aux teintes somptueuses ; les yeux peuvent se régaler de couleurs et de formes qui varient à toute heure du jour.

Dans les profondeurs de la mer Rouge, il y avait une espèce d'anguille, de 1,20 m à 1,50 m de long et de 30 cm d'épaisseur, une sculpture vivante orange et carmin. Une vague ? Un tapis volant ? Une joie sereine incarnée ? Je ne l'ai vue qu'une fois, bien que je sois parti plusieurs fois à sa recherche avec un bateau à fond de verre.

Je n'ai pas osé peindre ces montagnes, mais, finalement, j'ai eu assez de courage pour me permettre des portraits. Le portier de mon motel aimait bien poser pour moi. J'ai encore deux de ses portraits. J'ai fait aussi quelques portraits à l'aquarelle. Avec les couleurs à l'huile, je pouvais toujours tricher et peindre par-dessus, mais avec l'aquarelle il me fallait m'abandonner à de subtiles expressions.


Voilà. C’est tout pour le moment comme dans les séries télé américaines ou les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle. Amitiés à tous.


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