Cet article est la suite de celui-ci.
Q : Je sais qu’une des questions qui te préoccupent le plus est le problème de la validation de l’astrologie, sur lequel tu as travaillé pendant des années. Il faut selon toi, à la différence de ce que pensent certains de tes collègues, établir la validation de l’astrologie de manière irréfutable. Sinon, beaucoup de gens sérieux n’accepteront pas d’y consacrer un temps adapté. Peux-tu nous détailler à ce sujet les recherches et l’expérience que tu as effectuées en choisissant un échantillon de 41 célébrités, les listes de mots biographiques et astrologiques leur correspondant, et en employant l’Estimateur de Proximité Sémantique que tu as créé dans Excel pour comparer des listes de mots ? Te serait-il possible de nous donner un résumé succinct de l’article que tu as écrit à ce sujet pour la revue astrologique Correlation (Vol. 32), An Automated Matching Test. Comparing astrological charts with biographies?
R : J’ai fait ce qu’on appelle un test
d'appariement automatisé c’est-à-dire une comparaison de thèmes astrologiques
avec des biographies. Voici en quoi cela consiste.
Pour vérifier la
validité de l’astrologie, il existe un type de tests qui est apprécié par les
chercheurs car ils sont conceptuellement simples, exempts d'artefacts
démographiques ou astronomiques et très faciles à évaluer statistiquement. Dans
ces tests, des astrologues expérimentés sont mis au défi de faire correspondre
à l’aveugle, un ensemble de thèmes astrologiques de naissance avec leurs
propriétaires respectifs en se basant soit sur leurs biographies, soit sur
leurs résultats à des tests de personnalité. Une expérience d'appariement de
thème natal, largement connue, qui utilisait des astrologues humains et des
résultats à des tests de personnalité, a été réalisée par Shawn Carlson (1985).
Elle s’est soldée par des résultats négatifs ; c’est l’expérience la plus
largement citée par les sceptiques à l’encontre de l’astrologie.
Plus récemment (2020),
j’ai obtenu des résultats significatifs en faveur de l’astrologie en utilisant le
système expert de Mastro.
J'ai fait une expérience
similaire à celle de Carlson mais plus difficile à réaliser ; pour ma
recherche, j'ai extrait 73 sujets d'un livre contenant 100 courts portraits
biographiques de célébrités contemporaines compilés par le célèbre journal
français Le Monde. Cette source est appropriée car elle
fournit des descriptions de la personnalité plutôt que de simples chroniques
d'histoires de vie comme on en trouve ailleurs comme dans Wikipédia par
exemple.
Quand on fait des recherches,
il faut être très précis dans la sélection des sujets sinon on se fera accuser,
à juste titre par les sceptiques, de faire de la sélection biaisée ("cherry picking") ou
encore de faire de la rétention éditoriale, c'est-à-dire d’exclure les sujets
pour qui ça ne fonctionne pas. Dans ce livre de 100 célébrités, je n'ai pu
utiliser que 73 personnes parce que l'heure de naissance des 27 autres n'était
pas disponible.
Comme dans l’étude de
Carlson, le but de ma recherche était de tester la correspondance entre les
mots-clés décrivant les traits de caractère tirés des biographies de célébrités
et les mots-clés tirés des thèmes astrologiques de ces célébrités. Ma recherche
utilise des processus automatisés qui rendent le test plus objectif que tous
les tests d'appariement précédents qui reposaient sur l'interprétation humaine.
J'ai commencé avec 42 sujets ;
puis, plus tard, j'ai fait une réplication avec les 31 autres sujets
disponibles. Pour chacun des 73 sujets, j'ai extrait du livre une liste de
mots-clés psychologiques descriptifs en m'interdisant de regarder ni son thème
astrologique ni sa liste de mots-clés générés par Mastro Expert.
Puis, par ailleurs, pour
chaque sujet, mon système expert astrologique trouve une liste de traits de
personnalité descriptifs uniquement basée sur ses coordonnées de naissance
; ainsi, en combinant mon étude et ma réplication, j'obtiens au total 73 listes
de mots-clés psychologiques descriptifs donnés par Mastro Expert.
En résumé, cela donne donc 73 listes
biographiques et 73 listes astrologiques générées par le système informatique.
Ensuite, il faut trouver les bonnes
correspondances, à l'aveugle, comme dans l'étude de Carlson. Pour y parvenir,
j'ai dû examiner toutes les correspondances possibles, en considérant 73 x 73 =
5329 combinaisons. Un être humain ne peut pas traiter une telle quantité
d'information. Mais heureusement, j'avais un système qui pouvait évaluer
quelles étaient les meilleures correspondances sémantiques entre les listes. En
effet, j'ai conçu un outil appelé "Estimateur de Proximité
Sémantique" qui permet d’évaluer automatiquement le niveau de ressemblance
entre deux listes de mots.
Un tel algorithme
machine ne peut simuler exactement l'expérience d'un astrologue professionnel
compétent. Mais, avec sa capacité surhumaine à apparier un très grand nombre de
thèmes astrologiques, cette approche automatisée laisse entrevoir une voie de
recherche plus prometteuse que celles utilisées précédemment.
Un autre
grand avantage à l’utilisation d’un ordinateur pour automatiser cette recherche
est que cela disqualifie l'argument selon lequel d’éventuels résultats positifs
pourraient être attribuables à la clairvoyance plutôt qu'à l'astrologie.
Les résultats de mon test
d’appariement sont extrêmement significatifs. Il y a une seule chance sur un
million qu'ils ne soient attribuables qu’au seul hasard.
Le fait d'avoir un
test d'appariement avec des résultats aussi bons permet d'étudier plus en
profondeur des questions techniques de l'astrologie. Par exemple, il n’y pas de
résultats significatifs lorsque le zodiaque tropical est remplacé par le
zodiaque sidéral. L'ajustement de la taille des orbes des aspects donne les
meilleurs résultats lorsqu'on utilise des tailles proches de celles
recommandées par la Faculté d'Études Astrologiques.
Une caractéristique
importante de ce système d’appariement est qu'il peut être reproduit à volonté,
pour des sujets différents. Actuellement, mon protocole est en attente d'une
réplication indépendante et Mastro Expert est disponible pour d’autres
chercheurs qui le souhaitent.
Q : Je sais que tu t’es
beaucoup intéressé à la cosmobiologie, une approche différente de l’astrologie.
Veux-tu nous résumer ton travail sur le sujet ? Je crois savoir que ta passion
pour cette discipline vient en grande partie de l’astrologue Reinhold Ebertin
et de son livre Combinaison des
influences astrales (avec l’importance donnée à la théorie des mi-points).
Si vous êtes un esprit scientifique, une de vos règles est le principe
de parcimonie, c'est-à-dire faire plus avec moins. Ce principe est généralement
négligé par les astrologues. Ebertin a été l'un des rares à utiliser le
principe de parcimonie. Une des principales raisons de cette négligence est
qu'une majorité d'astrologues font principalement des analyses astrologiques
après coup. Presque tous les livres d'astrologie présentent des analyses à
posteriori. Nous savons que quelque chose s'est passé, alors commentons-le. Nous
savons que c'est arrivé et nous voulons l'expliquer ; nous prétendons que
c'est très clair astrologiquement mais nous ne l'aurions jamais vu à l’avance
et, souvent pire, même en connaissant la date, nous n'aurions même pas su de
quoi il s’agissait. Mais tout cela ne nous empêche pas d’en arriver à prétendre
après coup que c'était évident. Avec la grande multiplicité de significateurs
en astrologie, qu'il les utilise ou non régulièrement, un astrologue peut
trouver une explication à n'importe quel événement après coup. Justement, dans son livre Applied Cosmobiology publié
en 1972, Ebertin écrit cette phrase capitale :
«Près de cinquante
ans d'expérience m'ont conduit au principe que :
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