lundi 14 mars 2016

Vision parfaite (dans "Vision et transformation" de Sangharakshita) (deuxième partie)






L'image du pic enneigé au lointain comme étant celle de la vision parfaite est pour moi la plus parlante.



Je continue ma série d’articles sur le livre Vision et transformation de Sangharakshita qui est fondamental car il décrit en détail la pratique quotidienne du noble chemin octuple proposé par le Bouddha. Dans le premier chapitre « La nature de l’existence,vision parfaite », il nous montre que la « vision » dans sa perfection est indispensable pour suivre le reste du chemin. En bref, le chemin a deux parties, le chemin de la vision qui est la première étape et le chemin de la transformation qui correspond aux sept étapes restantes. La vision parfaite est la phase de vue pénétrante et d’expérience spirituelle initiale alors que le reste du chemin octuple représente la transformation de la totalité de notre être dans tous ses aspects en accord avec cette vue pénétrante et cette expérience initiale.

Je relaterai dans les prochains articles plus de détails sur ce chapitre dans lequel j’ai vu six développements :

1) Les deux parties du chemin
2) Les différentes manières de connaître cette vision parfaite
3) Ce que la vision parfaite n’est pas
4) 3 images qui expriment la vision parfaite
5) 4 concepts aboutissant à la vision parfaite
6) La métaphore du pic enneigé

Mais ce qui m’a le plus aidé à la fois à comprendre et à ressentir ce qu’est la vision parfaite, c’est cette métaphore du pic enneigé (qui je le pense, mais n’en suis pas à cent pour cent certain, est propre à Sangharakshita). Je vous la donne ici intégralement mais vous pourrez la trouver sur le site du Centre bouddhiste Triratna de Paris.

Voici ce que dit Sangharakshita :

 « Imaginez que nous voulions faire un voyage pour escalader une montagne imposante. Que faisons-nous ? Tout d'abord nous étudions une carte du terrain, des contreforts de la montagne et de la montagne elle-même. Cette étude de la carte correspond à l'étude théorique de la doctrine bouddhique, pour tout savoir des Madhyamikas, des Yogacarins, des Sarvastivadins, etc.

 Mais nous devons vraiment commencer notre voyage, nous devons nous mettre en marche, nous devons au moins arriver au camp de base. Ceci correspond à notre pratique initiale de l'enseignement du Bouddha. Enfin, après plusieurs jours, semaines ou mois de voyage, nous entrevoyons le pic encore distant qui est l'objet de notre voyage. Nous n'avons fait qu'une petite partie du chemin, et sommes toujours loin du pied de la montagne, mais là, au loin, nous voyons briller le pic enneigé. Nous en avons une perception directe - une vision - quoiqu'il soit encore très éloigné.

Cette vision du pic correspond à la Vision parfaite, et elle nous inspire et nous encourage à continuer notre voyage. Nous pouvons continuer, à partir de là, gardant les yeux fixés sur le pic, sans jamais le perdre de vue, du moins pas plus de quelques minutes à la fois. Nous pouvons ne pas nous soucier de la longueur du voyage, du nombre de nuits que nous passons en chemin, de la difficulté du terrain, de la chaleur ou du froid. Nous pouvons même ne pas nous soucier d'être affamé, tant que nous gardons les yeux fermement fixés sur le pic. Nous sommes contents de savoir que chaque jour nous nous en rapprochons, et qu'un jour nous nous trouverons à son pied.

 Le fait de voyager avec le pic toujours en vue correspond à la traversée des autres étapes du Noble chemin octuple. Finalement, nous pouvons nous trouver sur le bas des pentes de la montagne. Nous pouvons même nous trouver sur les neiges vierges du pic… et trouver que nous avons atteint l'Éveil, la Bouddhéité. »

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui.
La suite au prochain numéro comme dans les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle ou dans les séries télévisées américaines actuelles.
Amitiés à tous.