mercredi 11 juillet 2018

Compte rendu du livre « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans » de Fritz Perls (trente-quatrième partie).



  
Le rêve.


Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois passionnant, précis et instructif sur la création de la Gestalt-thérapie. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit de « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans »  de Fritz Perls.

Cet article est la suite de celui-ci.

Voici le résumé de ce livre.

Je me suis réveillé ce matin abruti et lourd. Assis sur mon lit, engourdi, en état d'hypnose, comme ces malades que j'ai vus si souvent, dans les asiles, en proie à leurs ruminations. Des fantômes, des victimes de Hitler, des parents de Lore ou de moi pour la plupart, venaient me voir et me montraient du doigt : « Tu aurais pu me sauver », acharnés à faire naître en moi un sentiment de culpabilité et de responsabilité à leur égard.

Mais moi, je m'accroche à ma devise : « Je ne suis responsable que de moi-même. Vous êtes responsables de vous-mêmes. Vous exigez beaucoup trop de moi et je m'en offense, comme je m'offense de toute ingérence dans ma façon d'être. »

Je sais que je m'y accroche un tantinet trop fort.

Je me sens frustré et je sais en même temps que c'est « moi » qui « me » frustre. La cible, Esalen, semble s'éloigner de plus en plus. Même Eilat, où (Kyoto mis à part) je concevais l'autre possibilité de m'installer, semble hors d'atteinte.

Cependant, je me sens authentique et satisfait. Je suis en contact avec les trois zones. Je sais que je suis assis à mon bureau. Je sens la plume courir sur le papier, je vois mon bureau encombré. La lampe, au-dessus de moi, projette l'ombre de ma main sur les mots qui se forment.

Je suis aussi en contact avec ma zone intérieure, la sensation de satisfaction et de fatigue après une journée de négociations avec une commission venue de Washington à propos d'une subvention pour le futur Centre, et l'ardeur à poursuivre ce livre.

Je suis aussi en contact avec la zone intermédiaire, souvent appelée l'esprit. Dans cette zone, j'imagine, je parle en silence, ce qu'on nomme souvent la pensée ; je me souviens, fais des projets, passe en revue. Je sais que je suis en train d'imaginer, d'évoquer des événements passés. Je sais qu'ils ne sont pas réels, que ce sont des images. Si je les croyais réels, je ferais des hallucinations, c'est-à-dire que je serais incapable de distinguer la réalité de l'imagination. Ce qui est le symptôme principal de la psychose.

Une personne saine d'esprit, en jouant à des jeux, en revenant sur des événements passés, en rêvant éveillée à des satisfactions ou à des catastrophes futures, sait bien qu'elle est dans un état de « comme si » d'où elle peut revenir rapidement à la réalité concrète.

Il y a une exception qui, dans un sens plus profond, n'en est pas une — le rêve. Tout rêve possède la qualité d'être réel. Tout rêve est hallucination. Tout rêve semble naturel. En rêvant, on n'est pas conscient de l'absurdité souvent extrême des situations et des événements.

Tout rêve apparaît comme réel et cela est justifié parce que le rêve est une réalité. C'est un message existentiel bien que codé en un langage chiffré.

Tout rêve est un événement spontané. L'imagination, en revanche, peut être délibérée à un très haut degré. Il ne semble pas y avoir de limites aux pouvoirs de l'imagination, à condition de ne pas procéder à des vérifications et à des comparaisons avec les possibilités limitées de la réalité.

  
Voilà. C’est tout pour le moment comme dans les séries télé américaines ou les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle. Amitiés à tous.