jeudi 22 mars 2018

Pause dans le blog avec Osho et son ouvrage « Mon chemin, le chemin des nuages blancs », douzième matin. Devons-nous suivre le maître à la lettre ou agir parfois comme bon nous semble ? (douzième partie)






  
Le livre en question



Osho au départ ne s’appelait pas Osho. Il est né sous le nom de Rajneesh Chandra Mohan Jain. Puis il s’est fait connaître dans les années 70 et 80 en se présentant comme Bhagwan Shree Rajneesh. Il publie en 1974 The book of secrets (Le livre des secrets), un livre au titre mystérieux mais au contenu passionnant. Osho est pour moi un des écrivains qui a le mieux parlé de la spiritualité et de la méditation. Il était mystique mais ne croyait à aucun dieu. Il a fait scandale avec la révélation de sa grande fortune personnelle (il possédait plusieurs voitures de luxe). Il y a plusieurs ouvrages de lui que j’ai beaucoup aimés (par exemple Être en pleine conscience, une présence à la vie et Autobiographie d’un mystique spirituellement incorrect). Cet article est la suite de celui-ci.

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un ouvrage d’Osho que je ne connaissais pas, Mon chemin, le chemin des nuages blancs. C’est le formidable magicien cartomane Mickaël Stutzinger  qui m’a signalé la présence de ce livre qui est sans doute un des premiers d’Osho Rajneesh.

Osho,
Devons-nous suivre le maître à la lettre ou agir parfois comme bon nous semble ?

Voici donc la suggestion que je vous fais : restez unifié, indivisé. Décidez. Si c'est à vous de décider, alors décidez : je vais être mon propre disciple — alors, pas d'abandon. Ce n'est pas nécessaire, d'ailleurs !

C'est ce que Krishnamurti ne cesse de dire depuis quarante ou cinquante ans : ne soyez un disciple ! On peut atteindre la Réalisation sans suivre personne, mais le chemin est ardu et très long, car vous n'êtes pas disposé à accepter la moindre aide qui pourrait vous être offerte ; rien pour vous guider — alors que c'est possible et que cela peut supprimer nombre de difficultés superflues sur le chemin.

C'est ce qu'a toujours dit Krishnamurti — personne ne l'a fait ; c'est tout le problème du mental. Le mental peut accepter : « Ne suivez personne » — non parce qu'il a atteint la compréhension, mais parce qu'il est très satisfaisant pour l'ego de ne suivre personne. Personne ne veut suivre personne. Tout au fond, l'ego résiste.

Tous les égoïstes se sont donc rassemblés autour de Krishnamurti. Ils se piègent à nouveau eux-mêmes. Ils pensent qu'ils ne suivent personne parce qu'ils ont compris les aspects trompeurs du fait d'être un disciple, ils ont compris que le chemin doit être fait seul, ils ont compris qu'aucune aide n'est possible, que personne ne peut vous aider, que personne ne peut vous guider — il vous faut faire le chemin tout seul. Ils pensent qu'ils l'ont compris : c'est pourquoi ils ne suivent personne. Ce n'est pas la réalité — ils s'abusent eux-mêmes. Ils ne suivent pas parce que leur ego ne le leur permet pas.

Et pourtant, ils continuent d'écouter Krishnamurti. Depuis des années, ils continuent ensemble, encore et toujours. Si aucune aide n'est possible, pourquoi retournez-vous toujours auprès de Krishnamurti ? Si personne ne peut vous guider, quel sens cela a-t-il de retourner sans cesse l'écouter ? Cela ne rime à rien. Et l'idée elle-même qu’il vaut faire le chemin seul, ce n'est pas vous qui l'avez découverte —  elle vous a été révélée par Krishnamurti. Tout au fond, il est devenu votre maître, mais vous continuez à dire que vous ne suivez personne. C’est une tromperie.

La même tromperie peut se faire en sens inverse. Vous venez à moi, vous croyez que vous vous êtes abandonné à moi et vous continuez cependant de choisir. Si je dis quelque chose qui vous convient — c'est-à-dire qui convient à votre ego — vous le suivez. Si je dis quelque chose qui ne convient pas à votre ego, vous vous mettez à raisonner : ce n'est peut-être pas pour moi... Vous avez ainsi le sentiment de vous être abandonné, et vous ne vous êtes pas abandonné.

Ceux qui entourent Krishnamurti pensent qu'ils ne suivent personne, et ils suivent quelqu'un. Vous qui m'entourez, vous pensez que vous me suivez et vous ne me suivez pas. Le mental est toujours un tricheur. Où que vous alliez, il peut vous tromper. Aussi, soyez vigilant.

Je vous le dis : vous pouvez atteindre la Réalisation sans être un disciple, mais le chemin sera très, très solitaire, très long. C'est forcé qu'il en soit ainsi. Mais on peut y arriver. Ce n'est pas impossible — il y en a qui ont réussi. J'ai moi-même atteint la Réalisation sans avoir suivi personne. Vous pouvez aussi y arriver. Mais rappelez-vous que le fait de ne suivre personne ne peut devenir un accomplissement de l'ego — autrement, vous ne vous réaliserez jamais.

Voilà. C’est tout pour le moment. La suite au prochain numéro. Amitiés à tous.


La torture de la pensée négative et comment lâcher prise.



Sans commentaire.


Ce texte est la traduction d’un article du site « Rincon del Tibet »

Il est la suite de celui-ci.

Nous vivons dans nos pensées toute la journée : elles vont, sans trop de logique d'une branche à l’autre, comme un singe sauvage. La plupart du temps, nous nous soumettons à elles et nous croyons qu’elles constituent notre identité et, quand nous cédons tout le pouvoir à notre esprit, il peut faire de notre vie un tourbillon complet du fait de la génération continuelle des pensées, qui malheureusement peut être désagréable pour nous.

Comment pouvons-nous identifier une pensée négative ?

Notre corps réagit à une pensée en exprimant des émotions, des sensations qui peuvent être positives ou négatives : si ces pensées sont négatives, nous ressentirons des sensations  désagréables, froid aux mains, oppression sur la poitrine, agitation, peur, anxiété, tristesse, tremblements. En bref... nous remarquerons que notre corps nous donne une réponse sans que nous remarquions que nous avons pensé.

Quand nous sommes attentifs à ce qui se passe dans notre esprit, il est un peu plus probable que nous pourrons  en tirer de l'expérience, nous pourrons établir un contrôle et ne pas laisser les pensées négatives s’enchaîner les unes à la suite des autres et nous pousser dans une impasse.

Notre esprit est très créatif, on peut même dire qu’il est un peu paranoïaque, toujours à la recherche d'un problème et probablement de sa solution, mais avec sa part caractéristique et nécessaire de peur, d’instinct de survie et de drame. Le monde n'est pas contre nous, comme il veut souvent nous prouver, nous avons de nombreuses alternatives, qui n'ont pas besoin d’être liées à une catastrophe.

Quand nous donnons à notre esprit la position qui doit être la sienne,  qui est celle de notre assistant, tout commence à avoir une signification différente. Nous commençons à le domestiquer, à lui montrer un côté plus aimable où il peut se reposer. Nous ne sommes ni notre esprit, ni nos pensées, ni même nos émotions. Nous sommes l'observateur de tout ce film et nous pouvons prendre le rôle de directeurs de notre conscience (de réalisateurs du film de notre vie) quand nous voyons l'interprétation depuis le centre de contrôle.

« Ton pire ennemi ne peut pas te nuire autant que tes propres pensées. Ni ton père, ni ta mère, ni ton plus cher ami ne peuvent t'aider autant que ton propre esprit discipliné. »
 Bouddha Gautama

Comprenez que nous ne devrions pas nous identifier à nos pensées, c’est la seule chose qui nous maintient hors de la marée. Nous devons les observer, les découvrir : c’est à nouveau la pensée qui parle de façon catastrophique... mais il ne faut pas nous accrocher, il faut laisser passer, comme lorsque l’on voit un avion dans le ciel : nous remarquons sa présence et nous le laissons passer, nous ne le laissons pas atterrir sur nous, il y a un aéroport privé pour tous les avions similaires.

Lorsque nous apprenons à garder le calme, à ne pas prétendre que rien ne se passe, mais en étant conscient de nos pensées sans leur donner une grande importance, elles cessent d'essayer d'attirer notre attention, elles décident d'arrêter de se manifester et nous pouvons filtrer toutes celles qui n'apportent rien pour les solutions que nous cherchons, et garder celles qui travaillent en notre faveur.

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. Amitiés à tous.