mardi 7 novembre 2017

La Qabale, l’alphabet hébraïque et les dix noms divins (première partie).



Le 3 ème nom mystérieux : IEVE ou YAHWE.


Cet article est la suite de celui-ci .

N’oubliez pas de vous procurer mon livre sur Borges qui a si bien parlé de la Kabale ! 

Le temps, l'espace et la matière.

Ce sont les dix noms divins qui les ont constitués.

Le 1 er nom: EHIEH

Il signifie « J'étais, je suis, je serai » ou « le toujours ». La base de ce nom est la lettre Yod qui exprime le commencement et la fin de toutes choses. Certains occultistes dupliquent le Yod ou le rendent triple et le disposent en triangle  comme on développe une figure géométrique. Réunis, les trois Yod représentent les principaux attributs de la divinité :

—           le premier Yod exprime l'éternité qui crée le Temps (le passé, le présent, le futur);

—           le deuxième Yod exprime l'infini qui crée l'Espace (la longueur, la largeur, la profondeur);

—           le troisième Yod exprime la substance qui crée la Matière (solide, liquide, gazeuse).


Le 2 ème nom: IAH

Il a une influence sur les chérubins, le ciel et les étoiles. Il crée des figures, des motifs, des structures comme on dit en physique moderne, qui mettent en ordre le chaos originel. L'agent de la divinité en cette affaire est l'ange Raziel qui fut le guide spirituel d'Adam, l'homme primordial.


Le nom mystérieux

Le 3 ème nom: IEVE ou YAHWE

C'est le nom le plus mystérieux de la Bible. D'après la tradition juive, celui qui sait le prononcer comme il convient met en branle des forces qui le rendent maître de toutes les sciences. Ce mot n'est jamais prononcé par les juifs, car même si presque personne ne sait comment il faut le dire, il est tellement sacré qu'il ne doit jamais encourir une profanation éventuelle due seulement au hasard. Seul le grand prêtre de Jérusalem, s'enfermant dans le saint des saints, c'est-à-dire dans l'enceinte la plus secrète du temple de Salomon, le proférait une fois l'an pour faire descendre la bénédiction divine promise par l'Alliance qui liait le peuple juif à son dieu. Ce nom était jadis inscrit au portail des cathédrales et on le lit encore de nos jours sur l'une des tours de l'église Saint-Sulpice à Paris. C'est le mot secret du plus haut grade de la franc-maçonnerie, c'est-à-dire du 33 ème degré.

« Ce nom, écrit Fabre d'Olivet, offre d'abord le signe indicateur de la vie, doublé, et formant la racine essentiellement vivante (EE). Cette racine n'est jamais employée comme nom et c'est la seule qui jouisse de cette prérogative. Elle est non seulement un verbe, mais un verbe unique dont tous les autres ne sont que des dérivés. » Nom de lumière, racine de vie et de mystère, ce nom signifie en fait le Verbe. Mais comme nous sommes en Kabbale, il ne s'agit pas d'un simple verbe symbolique mais d'un Verbe au sens originel du terme, d'un Verbe qui représente réellement la parole (divine) qui a créé le monde et que l'initiation recueille pour conduire l'Adepte vers la connaissance suprême.

Ce nom est formé des quatre lettres: Yod, Hé, Vau, Hé (la lettre Hé est donc répétée). Or, comme chaque lettre de l'alphabet est aussi un nombre, nous avons :

Yod = 10,

Hé = 5,

Vau (ou Waw) = 6,

La valeur numérique totale de IEVE est donc de 10+5+6+5 = 26.

Or, le 10 représente, symbolise d'après les principes de la numérologie, le Principe-Tout, comme Pythagore le savait déjà. En effet, le 10 est composé de 1 (c'est-à-dire de l'Unité) et de 0 (c'est-à-dire du Néant). Lorsque l'unité rencontre le Néant, c'est pour le féconder, donc pour créer l'univers.

Le 5, de son côté, est la moitié de 10 ; il symbolise donc la dualité. Et Hé, la seconde lettre du nom sacré qui vaut 5, est un élément passif (féminin) par rapport au Yod qui est masculin. Hé, c'est la femme par rapport à l'homme, la substance par rapport à l'essence, la vie par rapport à l'âme. Le Vau (ou Waw), lui, 6 ème lettre de l'alphabet est produit par 10 (Yod) +5 (Hé), c'est-à-dire les lettres qui l'ont précédé dans la formation du nom divin.

En effet: 10 + 5 = 15 et 15 = 1 + 5, d'après des calculs théosophiques donc 10 = 6 ; c'est donc le rapport entre 10 et 5. Quant au second Hé, c'est une répétition qui signifie un passage du monde métaphysique (celui du créateur) à un monde physique (celui de la création).

La prochaine fois, nous terminerons l’évocation de ce nom mystérieux et évoquerons les sept autres noms.


Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

La suite sur la Qabale et la magie.




La lettre Mem.



Cet article est la continuation de celui-ci. Naturellement, vous pouvez aussi lire mon ouvrage sur Jorge Luis Borges qui était un grand admirateur de la Qabale et un véritable spécialiste de cette mystique magique.


Trois lettres mères, sept lettres doubles et douze lettres simples.

Œuvre philosophique, œuvre initiatique, œuvre mystique, la Kabbale est également une œuvre divinatoire et magique. C'est une œuvre à multiples dimensions. Le mieux est de commencer par le commencement et de suivre le cheminement d'un élève en Kabbale.

Le point de départ de la Kabbale, ce sont les lettres de l'alphabet hébraïque, langue sacrée comme l'est, sur un autre continent, le sanskrit. L'alphabet hébraïque comprend vingt-deux lettres qui ne sont pas placées par hasard les unes à la suite des autres. Chacune d'entre elles correspond à un nombre d'après son rang, à un hiéroglyphe d'après sa forme et à un symbole d'après ses rapports avec les autres lettres.

Les kabbalistes classent les lettres de la manière suivante dans les trois groupes des lettres mères, des lettres doubles ou des lettres simples.

1) Les trois lettres mères

a) Le A (Aleph)

b) Le M (Mem)

c) Le SH (Shin ou  Sin ).

2) Les sept lettres doubles
Ces lettres expriment, en effet, deux sons à la fois, l'un positif fort, l'autre doux négatif. Il suffit de la présence ou de l'absence d'un point au-dessus ou dedans pour passer d'un son à l'autre.

d) Le B (Beth ou Bét) (en grec bêta)

e) Le G (Ghimel ou Gimel) (en grec gamma)

f) Le D (Daleth) (en grec delta)

g) Le CH (Caph, Ceaphe ou Kaph) (en grec kappa)

h) Le PH (Phé ou Pé) (en grec pi)

i) Le R (Resch ou Resh) (en grec sigma)

j) Le T (Thau, Taw ou Thot) (en grec upsilon).
·
3) Douze lettres simples

k) Le He (en grec epsilon)

l) Le Waw (pas de correspondance en grec)

m) Le Zayin (en grec zêta)

n) Le Cheyth (en grec êta)

o) Le Teyth (en grec thêta)

p) Le Yod (en grec iota)

q) Le Lamed (en grec lambda)

r) Le Mem (en grec mu)

s) Le Nun (en grec nu)

t) Le Tsadey (ou Samek) (en grec xi)

u) La Ayin (en grec omicron)

v) Le Sin (en grec tau)


Combiner des nombres et des idées

Combiner les lettres de l'alphabet hébraïque, c'est avant tout combiner des nombres et des idées. Cela explique entre parenthèses la correspondance avec les vingt-deux lames majeures du tarot, chacune équivalent à une lettre.

Papus écrit : « Chaque lettre étant une puissance, est liée plus ou moins étroitement avec les forces créatrices de l'univers. Ces forces évoluant dans trois mondes, un physique, un astral et un psychique, chaque lettre est le point de départ et d'arrivée d’une foule de correspondances. Combiner des mots hébraïques, c'est par suite agir sur l'univers lui-même, de là les mots hébreux dans les cérémonies magiques. »

Chaque lettre est donc une puissance énergétique et la combinaison de ces lettres selon certaines règles ésotériques donne naissance à ces « centres actifs de force » qui sont susceptibles d'agir concrètement quand ils sont mis en action. Les sociétés secrètes, telle la franc-maçonnerie, connaissent bien ce qu'elles appellent « l'égrégore », c'est-à-dire l'esprit collectif de la loge ou du groupe humain qui est éveillé par le rituel. Et les méditations des cathares à Montségur avaient pour but de mettre en action un centre spirituel d'une très forte intensité.

Ce même principe se trouve à la base de la formulation de dix noms divins, c'est-à-dire, comme dit Papus, « dix lois actives de la nature et dix centres universels d'action ». Il faut bien comprendre à ce propos que tout dans l'univers est lié, que l'univers forme un seul et même organisme, que tout est traversé de flux et, qu'en conséquence, agir sur un centre spirituel peut mettre en branle un autre centre situé très loin. Cela explique notamment certaines actions des sociétés initiatiques qui, agissant (spirituellement ou magiquement) en un point de la planète, peuvent atteindre un autre point très éloigné.


Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.