mercredi 2 mars 2016

Méditation et sagesse






 Tout dans notre vie est impermanence





Malheureusement, beaucoup de personnes qui s’essayent à la méditation se découragent et abandonnent. Malgré leurs efforts, elles ont l’impression d’être envahies par les pensées errantes. Erik Sablé nous explique dans son livre Les 7 clés de la méditation que la première clé, début indispensable dans cette pratique, est celle de la sagesse. Moi-même, si je n’avais pas eu les enseignements du centre bouddhiste Triratna de Paris, ce que l’on appelle le Dharma, je n’aurais pas continué. Pour le bouddhisme, la sagesse (prajna) est une pratique, non une morale, elle est une réflexion qui nous donne peu à peu un regard plus juste sur la vie.

Il y a une dialectique entre méditation et sagesse. La pratique de la méditation et la sagesse croissent l’une et l’autre parallèlement, l’une grâce à l’autre, l’une par l’autre. Le développement de la sagesse permet une meilleure pratique de la méditation et la méditation accroît le détachement.

Qu’est-ce qu’une pratique de sagesse ? C’est une réflexion ou plutôt une prise de conscience qui nous permet d’avoir une certaine distance avec notre existence, de ne plus être autant absorbés par nos problèmes, nos ambitions, nos désirs.

Dans le bouddhisme, la pratique de la sagesse consiste à méditer sur l’impermanence universelle. Au premier abord, cette vision de l’impermanence n’est pas évidente. Car elle est voilée, cachée. L’homme est trop impliqué, trop identifié au courant du devenir pour en prendre conscience. L’impermanence se voile derrière les multiples divertissements, les préoccupations, car, mis à part de rares moments où nous sommes confrontés à la mort d’un proche ou à notre propre mort, nous nous vivons comme éternels. Le travail du méditant consiste à « réaliser » cette mort inéluctable, à vivre cette impermanence.

D’un autre côté, nous attendons toujours le bonheur d’un quelconque arrangement futur, de la satisfaction d’une ambition ou d’un désir. Nous ne sommes plus dans le présent. La méditation de la sagesse amène le réflexe de « se tirer en arrière », de trouver un élément stable qui échappe à ce flux, ce mouvement, cette mort universelle. Nous nous tournons vers « cela » qui veille au fond de nous, la Présence demeurant stable au cœur de l’océan du devenir. Dans ce refuge réside la paix à laquelle nous aspirons secrètement derrière chacun de nos désirs, chacune de nos actions. La prise du refuge dans « l’être qui demeure », le « Soi » est la seconde phase de la méditation sur l’impermanence. Elle doit être vécue le plus intensément possible.

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui.
La suite au prochain numéro comme dans les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle ou dans les séries télévisées américaines actuelles.
Amitiés à tous.