mardi 3 septembre 2019

Se libérer progressivement de ses sentiments de culpabilité.





Le livre d'Alexandre Thalmann.


Cet article est inspiré du livre « Responsable Oui ! Coupable Non ! » d’Alexandre Thalmann. Il est la suite de cet celui-ci.

  
Les sentiments de culpabilité contaminent notre esprit et peuvent nous gâcher la vie alors qu’on ne sait pas toujours pourquoi ils sont là. Lorsqu’on est en proie à ces sentiments, il faut s’interroger sur leur nature, et faire le point sur ce qui est ou non de l’ordre de la culpabilité.


I.1. Différencier les émotions des sentiments

On ne traite pas l’émotion de la même manière que le sentiment. Un sentiment ne peut durer que parce que nous l’alimentons, nous avons ainsi le choix de le faire cesser. Le sentiment peut apparaître sans déclencheur précis.
Quant à l’émotion, c’est une réaction passagère qui affecte le corps (rougeur, pâleur, le cœur bat vite, etc.) et l’esprit. L’émotion ne dure qu’une dizaine de minutes et finit par céder le pas au sentiment.

I.2. Distinguer la culpabilité de la honte

Il ne faut pas confondre honte et culpabilité. Certaines situations génèrent de la honte, comme par exemple se faire surprendre dans une situation délicate, perdre son emploi, recevoir des allocations, ou encore avoir honte de ses origines, de sa religion, de sa couleur de peau. La honte a toujours trait aux normes, « ce qui se fait ou ne se fait pas ».
La culpabilité elle, n’est pas liée aux normes, c’est une question de faute ressentie lorsqu’on enfreint une règle, quand on occasionne un tort à autrui.
La culpabilité a donc une utilité sociale très importante car elle permet à chacun de respecter les règles en vigueur dans la société.
La honte, par anticipation, nous invite à nous comporter au mieux.

I.3. Distinguer la culpabilité saine de la culpabilité morbide

Tous les types de culpabilité ne sont pas équivalents. Il y a la culpabilité saine et la seconde morbide.
Elle est dite « saine » lorsqu’elle a une utilité sociale et est le garant de ce bon équilibre social. Elle nous permet de respecter les règles de la société dans laquelle nous vivons.
On peut cependant continuer à ressentir de la culpabilité alors que plus aucune faute n’a été commise. Les fautes ont des natures différentes : religieuses, liées à des us et coutumes, législatives. Parfois, il y a faute avérée mais pas de culpabilité ressentie, comme par exemple « esquiver » un contrôle de sécurité ou entrer dans un concert ou en discothèque sans payer. Il ne suffit donc pas de se convaincre qu’il n’y a pas de faute pour se libérer de la culpabilité.


II. COMPRENDRE LES MECANISMES DE LA CULPABILISATION

II.1.        Déterminer à qui incombe la responsabilité des choix posés

Nous bénéficions tous du libre arbitre. Cette liberté nous permet de faire des choix et cela nous amène à assumer nos responsabilités. Lorsqu’il s’agit de déterminer à qui incombe la responsabilité de nos émotions, un même déclencheur peut entraîner des réactions différentes (toute cause amène la même conséquence, mais la cause n’est pas le déclencheur). Nous sommes responsables de nos réactions émotionnelles, c’est le cœur de l’intelligence émotionnelle.
Par contre, nous ne sommes pas responsables des actes d’autrui, de ce qu’il dit, pense ou ressent. Si on en ressent la moindre part de culpabilité provenant de l’action d’une tierce personne, c’est la porte ouverte à la culpabilité morbide.

II.2. Comprendre l’auto-culpabilisation

Le sentiment de culpabilité est une sorte de punition pour celui qui a nui à autrui. On se punit nous-mêmes, parfois à répétition, et ce, contrairement à la vraie justice « sociale » qui finit par nous acquitter. Ensuite, elle agit comme une sorte de bouclier, elle nous protège de quelque chose de pire que la culpabilité : l’angoisse.
La culpabilité est toujours associée au pouvoir qu’on croit avoir sur les choses. Pire encore, elle traduit un sentiment de toute-puissance par rapport aux autres car elle nie le libre-arbitre de l’autre.


III SE LIBERER DE LA CULPABILITE

III.1. Traverser la culpabilité

Il faut affronter la situation, la formaliser, s’exprimer en toute franchise. Il faut accepter qu’il s’agisse d’un sentiment qu’on doit vivre pour pouvoir s’en sortir. Mieux vaut vivre avec que lutter contre.

III.2. Renoncer au pouvoir

Dès que je renonce, je laisse l’autre prendre ses responsabilités. Exemple : penser que l’on vole du temps aux autres en racontant sa vie et culpabiliser parce que autrui n’a pas osé se dérober. Il est important de renoncer à ce pouvoir, donc de faire confiance aux autres.

III.3.Prendre ses responsabilités et rejeter celles des autres

Dans les situations où je me sens coupable, je vais me poser la question de la liberté que chacun a manifestée lors de sa prise de décision.

III.4. Réparer et tourner la page

Si les sentiments de culpabilité saine existent bien, réparer ou du moins s’excuser est nécessaire. Les survivants de génocide ont besoin que le responsable assume, ils ont besoin d’être reconnus en tant que victimes.
S’excuser est en effet une façon de dire « J’ai pris conscience que ce que j’ai fait était mal, que j’en suis responsable et que je n’aurais pas dû le faire ». S’il est possible de réparer, il faut le faire.
Cette situation nous invite à régler des affaires inachevées. La culpabilité saine, nous l’avons déjà dit, est donc utile. Excusez-vous et réparez.
Les sentiments de culpabilité morbide sont eux destructeurs et inutiles. La clé pour s’en débarrasser est de revoir sa part de responsabilité.



Voilà. C'est tout pour le moment. Amitiés à tous !

Ce qui nous manque, c’est l’amour.



Sans commentaire.



Cet article est inspiré du livre « Savoir aimer en des temps difficiles, les trois combats » de Charles Rojzman et Nicole Rothenbühler.

« Ce qui nous manque dans ce quartier, c'est l'amour! » Cette phrase, entendue dans un quartier de la banlieue parisienne, nous a permis de comprendre que l'amour ne se limitait pas à la sphère privée de nos vies, que le manque d’amour détruit aussi le sentiment de fraternité si cruellement absent de la vie sociale. Mais de quel amour parle-t-on? Que recouvre ce lien?

Il y a bien sûr toutes sortes d'amour. Les Grecs en évoquaient quatre: Agapè, l'amour «divin » et «inconditionnel », Eros, l'amour physique ; Philia, l'amitié, le lien social ; Storgê, l'amour familial. Ce que ces formes d'amour ont en commun, c'est l'affection, le plaisir d'être ensemble, l'absence de peur. C'est être dans un contact réel avec l'autre. Le voir tel qu'il est et non tel que nous aimerions qu'il soit. Ne pas vouloir le changer. Ne pas avoir peur d'entrer en conflit avec lui. Dans cet amour véritable, il n'y a ni ressentiment ni besoin de revanche.

Dans ce livre, nous parlerons à la fois de l'amour tel qu'il devrait se vivre dans les relations de couple et de famille, mais aussi au sein des groupes et des collectivités, sous une autre forme qui serait plutôt celle du lien fraternel qui pourrait et devrait unir les êtres humains entre eux, au cœur des entreprises, des quartiers, des villes et des campagnes. Parce qu'en réalité, malgré les apparences et les différences de situations, il s'agit du même amour. Il s'agit du lien qui donne et reçoit, qui pardonne quand il est nécessaire et qui combat quand il le faut.

« Et jamais le changement ne cesse son perpétuel devenir, soit que l'Attraction amène tout à l'unité, soit que la Répulsion disloque et dissocie ce que l'Attraction a uni.

Ainsi dans la mesure où l'un est toujours né du multiple et où, de l'unité disloquée, le multiple toujours s'est constitué.

Les êtres et les choses naissent et disparaissent car leur temps n'est pas sans limites.

Mais dans la mesure où jamais le changement n'arrête son perpétuel devenir, tout existe perpétuellement immuable dans le cycle du temps. »

Héraclite

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.