mardi 5 juin 2018

Vingt notions de base en Gestalt-thérapie (treizième partie) (L’agressivité, La créativité et l’imaginaire).


 

Un autre ouvrage de Gestalt-thérapie.

Des amis m’ont dit que certains concepts de la Gestalt-thérapie étaient pour eux difficiles à comprendre. C’est pourquoi j’ai décidé d’entamer une suite d’articles définissant 20 notions de base de la Gestalt-thérapie selon la classification adoptée par Serge Ginger dans son livre « La Gestalt, l’art du contact ».

Cet article est la suite de celui-ci.
  

Concept 18 : L’agressivité.

Fritz Perls, comme Konrad Lorenz (célèbre éthologiste allemand qui a étudié le comportement animal en liberté) et beaucoup d'autres, considère l'agressivité comme une « pulsion de vie », au même titre que la sexualité. Il prône le développement harmonieux et responsable de l'une et l'autre, soulignant qu'elles permettent la survie de l'individu et de l'espèce.

Pour lui, comme pour Mélanie Klein, psychanalyste d'enfants anglaise, il s'agit de pulsions archaïques apparaissant dès le stade oral : avant même d'avoir des dents, le nourrisson mord, et c'est par l'agression qu'il assimile son environnement. Tout au long de sa vie, l'homme continue « d'agresser » pour progresser : l'air qu'il respire, la nourriture qu'il mastique, détruit, avale et digère.

Comme on le sait, ce thème de l'agressivité orale a constitué l'un des prétextes de la brouille de Perls avec Freud — qui rattachait l'agressivité au stade anal, puis à la pulsion de mort.

Aujourd'hui, les Gestaltistes valorisent toujours l'agressivité vitale et n'hésitent pas à utiliser, le cas échéant, la provocation ou la confrontation thérapeutique pour mobiliser les ressources énergétiques du client, évitant ainsi à la fois la surprotection aliénante d'un thérapeute trop « maternant », et la frustration excessive ou prolongée d'un thérapeute distant, qui ne répond jamais aux sollicitations — deux attitudes qui peuvent décourager le patient et l'installer dans un sentiment d'abandon ou de passivité.

Ils restent en cela fidèles à l'étymologie du terme, puisque ad-gressere signifie « aller à la rencontre de l'autre » (comme pro-gressere : progresser, aller vers l'avant), s'opposant ainsi à re-gressere (régresser, marcher vers l'arrière).


Concept 19 : La créativité et l’imaginaire.

En fin de compte, parmi les principes fondamentaux de la Gestalt-thérapie, la plupart tournent autour de la liberté d'être soi-même et de s'exprimer à son gré sous une forme active et créative, laissant la parole au langage symbolique et métaphorique du cerveau droit. Le thérapeute devient alors un interprète du symbolique unificateur, s'opposant ainsi aux forces « diaboliques » destructrices et séparatrices.

L'aspect créatif de la Gestalt a été souligné d'emblée par les précurseurs et les pionniers (Otto Rank, Paul Goodman, Joseph Zinker, etc.) et ne s'est pas terni depuis. La Gestalt s'enorgueillit toujours d'être davantage un art qu'une science.

  
Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.