mercredi 28 septembre 2016

Comptes rendus croisés de « Derrière la Magie, la Programmation Neuro Linguistique » d’Alain Cayrol et Josiane de Saint Paul et de « Le chemin le moins fréquenté » de Scott Peck. Les modélisations : la généralisation et la sélection




Sans commentaire


Derrière la Magie, la Programmation Neuro Linguistique d’Alain Cayrol et Josiane de Saint Paul et Le chemin le moins fréquenté  de  Scott Peck.

Pourquoi faire un compte rendu croisé de ces deux livres ? Parce qu’ils parlent tous les deux d’un concept fondamental de A. Korzybski en science des systèmes : « La carte ne fait pas le territoire ». Richard Bandler, un des fondateurs de la Programmation Neuro Linguistique, disait que, s’il ne fallait garder qu’un seul principe de sa méthode, ce serait celui-là. Mais qu’est-ce qu’il signifie ? Cela veut dire que nous ne sommes pas en contact direct avec le monde. Bien que le monde soit réel, nous n’opérons pas directement sur cette réalité. De celle-ci, chacun a son idée propre et comme l’enseigne le proverbe « chacun voit midi à sa porte ».

Pour constituer cette carte, nous disposons de trois facultés humaines de modélisation (fabrication de modèles) : la généralisation, la sélection et la distorsion (que je traiterai dans un prochain article). 

1) La généralisation.

La généralisation est le processus par lequel des éléments des parties du modèle du monde d’une personne sont détachés de l’expérience d’origine et en viennent à représenter la catégorie entière dont l’expérience en question n’était qu’un exemple.

C’est cette capacité qui rend possibles nos expériences d’apprentissage. L’enfant qui réussit à ouvrir une fois une porte en tournant la poignée pourra appliquer cette découverte aux autres portes qu’il rencontrera plus tard. Sans cette faculté, nous serions obligés de réapprendre comment ouvrir une porte chaque fois que nous sommes en présence d’une nouvelle porte. Cette aptitude peut même être vitale : si on a reçu de l’électricité en mettant petit les mains dans une prise de courant, on ne le refait plus et ainsi on évite un danger mortel.

Toutefois cette faculté est à double tranchant. Tout comme un comportement utile peut être généralisé à de nouvelles situations, des comportements et des sentiments pénibles et inappropriés mis en place dans notre passé peuvent persister dans notre vie actuelle. Un individu auquel sa mère a dit pendant toute son existence que les voyages étaient dangereux (serpents venimeux, pickpockets, vols de valise, de portefeuille, etc.)  et qui par hasard perd son porte-monnaie dans un aéroport peut en déduire que tout voyage est concrètement  dangereux  et ne plus pouvoir aller dans des lieux touristiques tellement cette idée est ancrée dans son esprit comme une réalité et tellement il a peur.
Ces généralisations peuvent être faites à tout âge. Le point important est que la même généralisation peut être profitable ou non en fonction du contexte. Une grande partie de la psychopathologie et des préjugés reposent sur ce mécanisme.

2) La sélection.

C’est le processus par lequel nous ne prêtons attention qu’à certains aspects notre expérience et en excluons d’autres. Grâce à cette faculté, nous pouvons nous orienter dans le monde et résoudre les problèmes en sélectionnant les informations qui nous sont utiles. Nous évitons ainsi d’être submergés par la masse des stimuli externes non pertinents qui sont captés en permanence par nos sens.

Cependant, ce processus externe peut présenter une très grave limite quand nous sélectionnons seulement les évènements négatifs qui peuvent, bien sûr, arriver à chacun de nous chaque jour.

Par exemple, nous repensons à un incident grave survenu au travail avec une personne et nous pensons que le travail est une chose impossible à vivre. Nous ne nous souvenons plus du grand merci que nous a donné une autre personne dans ce même travail  pour un service que nous lui avons rendu. En sélectionnant ainsi dans notre réalité un certain type d’évènements malheureux, nous ne nous sortons pas du cercle vicieux de la pensée de la difficulté de notre travail et, de plus, nous sommes incapables de résoudre notre problème.

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. Je parlerai de la troisième modélisation, la distorsion, dans un prochain article.