lundi 13 mars 2017

Compte rendu de « Les secrets d’un mentaliste, tome 2 » de John Bastardi Daumont, (quinzième partie).




Le début des 36 questions du professeur Arthur Aron.

Celui qui a le mieux décrit les rapports entre mentalisme et séduction est le mentaliste John Bastardi Daumont dans Les secrets d’un mentaliste, tome 2. Cet article est la suite de celui-ci. Il existe un autre très bon livre sur le sujet mentionné par John Bastardi Daumont et écrit par Florence Escaravage.

Florence Escaravage nous décrit une expérience scientifique réalisée en 1991 par Arthur Aron, professeur à l’université de Stony Brook. Des paires de « cobayes », un homme et une femme célibataires qui ne se connaissent pas, sont isolées face à face dans une pièce. La première étape est la capacité à se dévoiler à l’autre sans détour : par exemple, les deux participants racontent à l’autre le moment le plus embarrassant de leur vie. La deuxième est l’aveu de la séduction. Les deux participants doivent à un moment évoquer ce qui leur plaît chez l’interlocuteur. Chacun se sent ainsi valorisé par cette séquence, se sent aimé et apprécié, ce qui le porte à en apprécier l’autre d’autant plus. Cette étape est cruciale dans la réussite de l’expérience : 90 % des volontaires qui ont ressenti quelque chose pour leur partenaire ont ainsi déclaré que le fait de découvrir qu’ils étaient séduisants pour l’autre a été le moment déclencheur de leurs sentiments. S’entendre dire qu’on est charmant pour telle ou telle raison déclenche une bouffée d’endorphine, une hormone qui décuple le sentiment de bien-être.

L’expérience dure 90 minutes. A la fin de celles-ci, les deux personnes doivent se regarder dans les yeux, sans sourciller, sans parler pendant deux minutes. Un échange profond de regards amène ainsi l’homme et la femme à se sentir plus proches, liés dans l’échange. Les « cobayes » se quittent sans obligation de se revoir, liberté symbolisée par la sortie des deux participants par des portes séparées.

Cette expérience a été une révélation : 75 % des couples se sont déclarés « profondément attirés » et se sentaient exceptionnellement proches de l’autre à la suite de cette rencontre peu banale. L’un de ces couples s’est même marié six mois après cette rencontre !

Ce qu’on peut retenir de l’expérience, c’est que se sentir proche de quelqu’un conditionne notre attirance bien plus que la simple apparence physique ou l’admiration intellectuelle. En 90 minutes, si vous parvenez à créer de l’intimité, l’attraction s’établit comme par magie. Dès qu’on se livre, qu’on se confie l’un à l’autre, que l’on se raconte de manière sincère, profonde et non superficielle, et surtout qu’on invite l’autre à faire de même, on « ouvre » tout, en soi et en l’autre, et les émotions et sentiments peuvent circuler librement.

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

Compte rendu de « La dynamique mentale» de Christian H. Godefroy, Suite de l’Histoire de l’hypnose 7 (troisième partie).




Un livre d'un médecin qui parle de l'histoire de l'hypnose.

Je me suis rendu compte en relisant mon blog que mon histoire de l’hypnose était trop succincte et que notamment elle ne parlait pas du neurologue du dix-neuvième siècle, Jean-Martin Charcot, qui a créé ce qu’on appelle l’école de la Salpêtrière. Celui qui a le mieux décrit cette période, avec John Bastardi Daumont dans Les secrets d’un mentaliste, tome 2, est Christian Godefroy dans son livre La dynamique mentale.

L’école de la Salpêtrière.

En 1878, un neurologue alors au faîte de la gloire, le docteur Charcot, s’intéressa à l’hypnose. Celui qu’on appelait le « César de la Salpêtrière » organisa dans cet hôpital des expériences qui devaient être à la source d’une nouvelle psychologie « renforcée par des études pathologiques ». Il fit, en fait, de nombreuses erreurs. Il laissait le soin d’hypnotiser les sujets à ses chefs de clinique, à ses internes, et venait ensuite pontifier devant un public aussi nombreux que néophyte.

Néanmoins, son étude de l’hystérie, ses essais de guérison par la suggestion en font un précurseur de la psychologie moderne.

Grisé par son succès, il fit des expériences sur le magnétisme et la métallothérapie. Une sommité médicale spécialiste de l’hypnose, le docteur Bernheim, montra que ces expériences étaient erronées et que les résultats obtenus provenaient en fait de la suggestion. Charcot devait douter, vers la fin de sa vie, du bien-fondé de ses travaux, mais la mort l’emporta avant qu’il ne les reprenne sur d’autres bases.

Des manifestations surprenantes chez les personnes magnétisées.

Le marquis de Puységur (1751-1825) montre que certains sujets magnétisés possèdent des facultés de clairvoyance étonnantes, notamment celle du « diagnostic psychique ». L’académie de médecine confie alors la rédaction d’un rapport à une commission officielle présidée par un scientifique célèbre, le docteur Husson, pour réétudier le magnétisme animal.

Le 28 juin 1831, après six ans de travail, Husson peut enfin lire les conclusions de sa commission. Devant l’assemblée de l’Académie réunie au grand complet, la conclusion générale affirme que le magnétisme animal et tous ses phénomènes sont réels et utiles pour la médecine et qu’on devrait encourager les recherches dans ce domaine. Malgré les précautions oratoires, c’est le scandale. Mais l’assemblée ne peut pas se révolter ouvertement contre ses pairs, et rejeter un rapport qu’ils ont contresigné. Le rapport Husson est alors enterré à la sauvette, sa diffusion n’est pas autorisée ce qui le condamne à dormir dans les tiroirs de l'Académie.

Une nouvelle enquête est ensuite confiée au docteur Dubois, un adversaire acharné du magnétisme, qui nie tout en bloc, y compris l’existence d’un état de somnambulisme provoqué.

Le rapport de Husson manquait-il de sérieux ? Ce n’est pas l’avis de la commission désignée en 1953 par la British Medical Association afin d’examiner l’hypnose. Elle s’inspira beaucoup du rapport de Husson, allant même jusqu’à dire que « les conclusions de ce rapport sont d’une prévoyance remarquable et sont, en majeure partie, encore applicables aujourd’hui. »

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

Compte rendu de « La dynamique mentale» de Christian H. Godefroy, Suite de l’Histoire de l’hypnose 6 (deuxième partie).





Le docteur Liébeault.

Je me suis rendu compte en relisant mon blog que mon histoire de l’hypnose était trop succincte et que notamment elle ne parlait pas assez du phénomène Mesmer au dix-huitième siècle (pas le Messmer actuel) et de ses continuateurs. Celui qui a le mieux décrit cette période, avec John Bastardi Daumont dans Les secrets d’un mentaliste, tome 2, est Christian Godefroy dans son livre La dynamique mentale.

L’homme qui a créé véritablement ce qu’on appelle l’hypnose est le chirurgien anglais James Braid qui fait cette découverte vers 1840. Il était allé assister à la représentation du magnétiseur Charles La Fontaine qui produisait des « effets » et soignait des malades. Venu dénoncer l’imposture, le sceptique Braid, qui ne croyait pas au fluide ni à la transe, remarqua pourtant l’impossibilité dans laquelle étaient les sujets d’ouvrir les yeux. Il avait cru discerner que le magnétiseur, en faisant des passes, regardait fixement dans les yeux la personne à influencer. Braid émit donc l’hypothèse que, si le sommeil était réel, l’œil en était peut-être la cause, mais non comme source de magnétisme : comme objet brillant.

Rentré chez lui, il vérifia son hypothèse. Il pria sa bonne de regarder fixement la lame de sa lancette. Elle s’endormit rapidement. Ravi et enthousiaste, Braid réveilla sa femme et fit la même expérience. Il obtint le même résultat.

Braid pensait que le fatigue nerveuse qu’entraînait une concentration soutenue provoquait le sommeil, d’où le nom qu’il donna au phénomène : hypnose ou hypnotisme du grec « hypnos », le dieu du sommeil. Il publia ses recherches (Neuro-hypnology, 1843) mais elles tombèrent dans l’oubli.

L’école de Nancy.

En 1859, un médecin des environs de Nancy, le docteur Liébeault, décide, à la suite d’une communication sur une opération réalisée sous hypnose, de reprendre les travaux de Braid. Il obtient rapidement des résultats. Sa méthode évolue peu à peu vers la suggestion verbale. Tout en gardant la concentration oculaire préconisée par Braid, il suggère les symptômes du sommeil : paupières lourdes, membres engourdis, fléchissement des sens. Un jour, il guérit ainsi la malade d’un de ses collègues, une sommité médicale, le docteur Bernheim. Ce dernier va le voir et doit se rendre à l’évidence : l’hypnose existe. Il va faire connaître Liébeault au monde médical.

Si Liébeault, tout en utilisant la suggestion, croit aussi un peu au magnétisme, Bernheim, lui réfute les théories fluidiques. Ils seront tous les deux dépassés par un nouveau venu dans ce domaine, le neurologue Jean-Martin Charcot qui réalisera de nombreuses expériences d’hypnose à l’hôpital de la Salpêtrière.

Voilà. C’est tout pour le moment. Si vous voulez en savoir plus sur l’hypnose, écoutez l’émission que j‘ai enregistrée sur BTLV, la radio-télévision Internet de l’inexpliqué ou achetez mon livre Introduction au mentalisme, à l’hypnose et à la mnémotechnie sur le site Virtual Magie.

Amitiés à tous.