samedi 26 mai 2018

Vingt notions de base en Gestalt-thérapie (neuvième partie) (Le droit à la différence, l’originalité de chacun).




Arnold Beissier 

Des amis m’ont dit que certains concepts de la Gestalt-thérapie étaient pour eux difficiles à comprendre. C’est pourquoi j’ai décidé d’entamer une suite d’articles définissant 20 notions de base de la Gestalt-thérapie selon la classification adoptée par Serge Ginger dans son livre « La Gestalt, l’art du contact ».

Cet article est la suite de celui-ci


Concept 13 : Le droit à la différence, l’originalité de chacun.

La Gestalt souligne donc le droit à la différence et valorise la spécificité de chacun dans une optique résolument existentialiste et non conformiste. Les Gestaltistes d'aujourd'hui ne sont plus guère des militants anarchistes — comme l'étaient Perls ou Goodman — mais ils ont maintenu le culte de l'expression libre de chacun, du respect vigilant des rythmes et des besoins diversifiés de leurs clients, de la croissance spécifique de chaque être humain — qui conserve son espace de liberté malgré le double conditionnement, historique et géographique, de son passé et de son environnement.

En effet, « L'important n'est pas ce qu'on a fait de moi, mais ce que je fais moi-même de ce qu'on a fait de moi. » Paraphrase de Sartre, 1966.

C'est mon abord original personnel de mon propre vécu qui fait ma dignité humaine.

C'est moi qui confère un sens à chaque acte de ma vie et si je désire changer, c'est en restant moi-même, moi-même autrement et non un autre que moi-même : c'est la fameuse « théorie paradoxale du changement » du Gestaltiste Arnold Beisser (1970). Cette « navigation dans le sens du courant » est préconisée par la Gestalt qui suggère par exemple, le cas échéant, l'amplification du symptôme et non sa sédation immédiate.

Ainsi, par exemple, les manifestations psychosomatiques d'angoisse peuvent être encouragées pour « donner la parole à l'inconscient corporel » et ainsi mieux l'entendre — et même le voir — par un effet de loupe. Il s'agit là de combiner l'effet cathartique de l'expression émotionnelle et l'émergence de pistes d'associations personnelles, évitant à tout prix de plaquer des interprétations, proposées de l'extérieur par le thérapeute. Ce respect de l'originalité du fonctionnement psychique de chacun est une des pierres de touche de l'approche gestaltiste. On la retrouve de même dans le travail des rêves — où toute référence systématique à un symbolisme archétypique général (du type «clé des songes ») est exclue.


Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.