jeudi 31 janvier 2019

Compte rendu de « La part d'ombre du chercheur de lumière » de Debbie Ford (sixième partie, « John, auteur-compositeur-interprète »).




Debbie Ford.

Beaucoup de chercheurs ont travaillé sur la partie de notre esprit qu’on peut appeler part d’ombre. Jean-Louis Bernard dans Les archives de l’insolite décrit l’ombre comme un moi caricatural, anarchique et brouillon, un mime, un domestique peu fidèle. Chez la majorité, l’ombre est inconsistante, mal centrée, un peu folle. C’est Debbie Ford qui a pour moi (bien que son livre La part d’ombre du chercheur de lumière soit difficile d’abord) le mieux abordé ce sujet important.


Cet article est la suite de celui-ci.  

John, auteur-compositeur-interprète

Debbie Ford nous raconte le cas de son ami John pour nous montrer à quel point, par de mauvais raisonnements, on peut gâcher une vocation et rater une carrière.

Mon ami John est un auteur-compositeur-interprète de 36 ans, doué d'un talent musical extraordinaire. Lorsque je lui ai parlé pour la première fois de ses dons musicaux, il ne m'écoutait même pas. « S'il te plaît, arrête, disait-il, je ne veux pas penser à cela. » Cela a pris beaucoup de temps avant que John n'admette qu'il avait fantasmé sur le fait de gagner un Grammy et d'avoir un auditoire se comptant par millions. Après quelque temps, cependant, chaque fois qu'il parlait de sa musique et de ses rêves, son visage entier s'éclairait. Quand il interprétait ses chansons, sa passion irradiait du plus profond de lui-même. Il apparaissait tellement clair que sa musique constituait son vrai désir, issu du cœur. À mesure qu'il s'en apercevait, il n'avait plus qu'à le manifester.

Un soir que j'étais assise avec John, nous nous sommes mis à examiner les engagements intérieurs sous-jacents qui l'empêchaient de devenir un chanteur et auteur-compositeur renommé. Nous avons pris une feuille, et avons rédigé au recto son engagement à devenir un auteur-compositeur-interprète célèbre ; au verso, nous avons détaillé les croyances qui lui interdisaient de réaliser son rêve. Voilà à peu près ce que cela donnait :

ENGAGEMENTS SOUS-JACENTS :

Moi, John Palmer, je ne peux le faire parce que je n'ai pas le talent suffisant.
Ce n'est pas un objectif réaliste.
Pour un bon Italien, ce n’est pas convenable.
Je n'ai pas suffisamment étudié quand je prenais des leçons de piano.
J'ai passé les cinq dernières années à essayer quelque chose de semblable et cela n'a rien donné. Alors, pourquoi ça marcherait maintenant ?
Je n'ai pas assez de maturité pour faire face à cela.
Je n'ai pas de temps à perdre avec des fantasmes. Je dois me trouver un vrai travail.

Toutes ces prises de position et ces croyances avaient empêché John de pouvoir sérieusement envisager de faire de sa musique une carrière. En tant que simple témoin, je ne comprenais pas comment John ne pouvait se rendre compte de son talent, de la même manière que je le percevais. Mais, lorsque nous avons donné la parole à chacune de ses peurs, il devint aisé de voir pourquoi il n'avait jamais poursuivi une carrière dans le domaine de la musique. Inconsciemment, les engagements intérieurs de John étaient davantage orientés sur les obstacles que sur la découverte du bien-fondé de sa vision.

Il nous faut débusquer toutes les croyances qui nous empêchent d'atteindre nos rêves. Je les appelle des engagements sous-jacents, parce que ce sont des pactes que nous avons contractés avec nous-mêmes pour ne pas réaliser nos vrais objectifs. Que vous décidiez de poursuivre vos rêves ou non, il est primordial de questionner vos motivations tout autant que les obstacles rencontrés sur la voie de vos vrais désirs. 

Si l'on ne se pose pas de questions, on continuera de sous-estimer sa vie. Que votre objectif soit de maigrir, de gagner plus d'argent, ou d'améliorer vos relations personnelles, il vous faut faire une introspection et découvrir vos croyances et engagements sous-jacents. Vous n'avez pas à les supprimer. Vous devez leur permettre d'exister, afin de pouvoir retenir ceux qui vous donnent de la force et laisser tomber les autres.

Faites une pause maintenant et prenez une feuille. Décrivez un objectif que vous n'avez pas été capable de rencontrer. Énumérez toutes vos croyances et engagements intérieurs reliés à cet objectif. Écrivez rapidement, sans essayer de trop penser, en laissant simplement couler ce qui vient. Puis, mettez-vous à questionner chacune de ces prises de position. Est-ce que cette croyance relève du domaine du fait tangible ou du jugement ? C'est une question d'une importance capitale. Lorsque nous avons repassé la liste de John, voilà ce que cela donnait :

ENGAGEMENTS SOUS-JACENTS :

Jugement : Moi, John Palmer, je ne peux le faire parce que je n'ai pas le talent suffisant.
Jugement : Ce n'est pas un objectif réaliste.
Jugement : Pour un bon Italien, ce n'est pas convenable.
Jugement : Je n'ai pas suffisamment étudié quand je prenais des leçons de piano.
Jugement : J'ai passé les cinq dernières années à essayer quelque chose de semblable et cela n'a rien donné. Alors, pourquoi ça marcherait maintenant ?
Jugement : Je n'ai pas assez de maturité pour faire face à cela.
Jugement : Je n'ai pas de temps à perdre avec des fantasmes. Je dois me trouver un vrai travail.

Tout, d'après John, relevait d'un jugement, le sien propre, ou celui d'un ami ou d'un membre de sa famille. Et c'étaient ces jugements qui dirigeaient sa vie. Malheureusement, nous sommes tous pour la plupart dans la même situation. Nous permettons à nos croyances intérieures de contrôler notre vie. Il est intéressant de découvrir que nos amis ou notre famille se trouvent habituellement à reproduire les mêmes prises de position que nous avons adoptées.

Ils viennent nous convaincre - ou c'est nous qui venons les convaincre - que ces jugements sont fondés. J'assistais récemment à une fête en compagnie de plusieurs amis de John et, lorsque j'ai abordé le sujet de sa carrière musicale, trois personnes différentes m'ont répété, presque mot pour mot, les mêmes arguments selon lesquels cela ne pouvait pas marcher pour lui. Est-ce que John avait pris chez ses amis ses jugements limitatifs, ou bien avait-il amené ceux-ci à partager ses propres jugements ? D'une façon ou d'une autre, John ne se trouvait pas engagé sur la voie de ses vrais désirs.

La décision de transformer votre vie est sérieuse. J'ai découvert, après des années de travail avec les gens, que beaucoup aiment parler de changement, tout en refusant de lâcher prise à l'égard d'attitudes qui les tiennent prisonniers de schémas négatifs. Demandez-vous si votre quête de paix, de bonheur et d'intégralité relève purement du théâtre, ou si vous êtes vraiment décidé à prendre le contrôle et à façonner vous-même vos expériences. Personne ici-bas ne peut vous sauver. Vous-même, cependant, pouvez le faire. En vous, et en vous seul, résident le pouvoir, les réponses et la capacité de transformer votre vie.

La suite au prochain numéro comme dans les romans-feuilletons. Amitiés.

mercredi 30 janvier 2019

Remerciements et gratitude pour tous ceux que j’ai rencontrés dans mon parcours en magie (et mentalisme) et en hypnose, mais aussi compte rendu de certains livres que j’ai lus et étudiés (d’avance pardon à ceux que j’oublie, il y en a tant !). (troisième partie).



Une photographie qui rassemble différents livres importants dans mon parcours de magicien mentaliste.



Je ne sais pas pourquoi j’ai eu beaucoup de mal à me décider à écrire cet article. Je l’ai reporté constamment de lendemain en lendemain dans un typique système de procrastination.

Pourquoi ? Touchait-il à des zones sensibles de mon passé ou alors était-il trop long, trop difficile à écrire. Ou peut-être était-ce un peu des deux !

Un philosophe a eu l’idée de faire une liste de gratitude, la liste de toutes les personnes qui l’avaient aidé, encouragé, supporté dans sa vie.

J’ai tenté de réaliser, plutôt que de dispenser de banals veux de Nouvelle année, une liste de gratitude des personnes qui m’ont aidé, encouragé, supporté dans ma vie en général, en magie et en mentalisme. Mais en relisant mes deux articles, je me suis rendu compte que j'avais oublié énormément de gens, beaucoup trop. J'ai donc décidé de rédiger une troisième partie avec des personnes qui ont été pour moi des rencontres enrichissantes. Je vais sans doute encore oublier des dizaines de gens qu’il me faudrait mentionner et auprès desquelles je m’excuse d’avance. Cette liste de gratitude numéro 3 montre, ce qui est plutôt bon signe, qu’il y a quand même beaucoup de personnes sympas et enrichissantes que l’on rencontre dans notre vie.

Les psychologues, depuis quelques temps, se sont penchés sur les bienfaits que peut avoir un individu à dire merci, à exprimer sa gratitude et je crois qu’ils ont tout à fait raison. Pour le psychiatre et psychothérapeute, spécialiste de la méditation, Christophe André, la gratitude est « bénéfique à l’estime de soi, car elle augmente le sentiment d’appartenance à un groupe, à une lignée, à une collectivité humaine ».

Dans une puja (cérémonie) bouddhiste en sept parties, la première partie est toujours consacrée à la gratitude. 

Selon l’écrivain de développement personnel Wayne Dyer, il y a neuf habitudes du génie créatif que vous pouvez cultiver dans votre vie quotidienne. Les qualités de la créativité et du génie sont déjà en vous, maintenant vous devez vous adonner à 9 habitudes pour les développer.
La cinquième habitude est « Cultivez la Gratitude, Soyez un appréciateur de la vie ».
Refusez d’avoir des pensées de haine, d’anxiété, de colère ou de jugement.
Chaque jour, dites merci à la vie.


Cet article est la suite de celui-ci. 

A) La magie et le mentalisme

1) Rencontre magique et premiers livres de prestidigitation lus et travaillés

a) La première rencontre que j’ai connue avec la magie s’est produite à mon école primaire, l’école Turenne à Angoulême, en 1969, alors que j’avais huit ans. Un prestidigitateur avait été invité pour le spectacle de fin d’année. Je ne me souviens que d’un de ses tours, mais qui m’a scotché pour la vie et qui a engendré chez moi une éternelle passion pour la prestidigitation. Ce magicien a présenté une sorte de grande casserole et y a mis le feu. Puis il l’a recouverte d’un couvercle. Une seconde après, il l’a rouverte et, à la place des flammes, se trouvaient des colombes. Ce fut un miracle pour l’enfant que j’étais mais ce miracle se perpétue en moi encore aujourd’hui.


b) On ne s’en rend pas compte mais quand on se trouve au fin fond de la province et qu’on n’a pas trop d’argent, c’est difficile de pratiquer la magie.
A la bibliothèque de ma ville, il n’y avait qu’un seul livre sur la prestidigitation, c’était le « Manuel pratique d’illusionnisme et de prestidigitation »  de Rémi Ceillier (et encore, ce n’était que le tome 1 sur les généralités et les tours de cartes). Je me souviens de l’avoir emprunté maintes fois. A l’époque, je ne m’en étais pas rendu compte mais j’avais un trésor dans les mains. Rémi Ceillier commençait par une histoire abrégée de l’illusionnisme qui, je m’en aperçois maintenant, était très bien détaillée, à la fois exacte et précise et enchaînait avec une bibliographie par thèmes presque complète.
J’y ai appris à effectuer mon premier saut de coupe, j’ai su pour la première fois ce qu’était un chapelet et surtout je me suis entraîné pendant des heures, des semaines, des mois à un mouvement que je trouvais fascinant, le double empalmage (back and front hand palm).
Vous pouvez voir ce livre en haut à droite de l’assemblage de photos.


Comme vous le voyez, le titre de ce livre était un peu long, un peu confus, mais le corps de l’ouvrage m’a révélé des multitudes de mystères magiques. Je vous en donne quelques détails en suivant l’ordre des parties :

1ère partie : L'ancienne et la nouvelle collection des tours d'escamotage de prestidigitation et d'adresse. 100 p.

a) Onze observations préliminaires (qui étaient très pertinentes)
b) « Amusements et récréations ayant rapport à l’adresse des mains », Tours de gibecière, jeu des gobelets
c) « Tours d’adresse, subtilité, combinaisons récréatives, prestidigitation »

2ème partie : L'ancienne et la nouvelle collection des tours de cartes. 108 p.
« Manières diverses d’opérer les faux mélanges »
« Procédés divers pour faire sauter la coupe »
« Procédés pour glisser la carte, pour filer la carte, pour enlever, et pour poser la carte, pour faire tirer une carte forcée. Usage des cartes longues, des cartes larges, des cartes biseautées »
« Faire paraître fixée sur la muraille la carte qu’un spectateur aura tirée du jeu »
Une forme de de mémorisation de cartes «  mutus nomen dedit cocis » (« Le muet a donné un nom au cuisinier » )
« L’hôtesse et les ivrognes »

3 ème partie : renferme les tours de physique les plus amusants sur la chimie, le magnétisme, l'électricité, la double-vue dévoilée, la fantasmagorie, etc. mis à la portée de tous les amateurs pour être exécutés dans les sociétés et réunions les plus nombreuses.

C’est un ouvrage qui a été déterminant pour moi. Non seulement, j’y ai beaucoup appris sur la magie des cartes mais j’ai aussi travaillé pendant des jours et des jours les passes du jeu des gobelets. Le plus important a été dans mon parcours de magie ma première découverte de tours de mentalisme, particulièrement dans la troisième partie avec « La double vue dévoilée ». De la page 65 à la page 80, les auteurs révèlent une méthode de télépathie truquée (mais je me suis aperçu plus tard qu’elle avait quelques similitudes avec celle d’Antoine François Gandon, « La seconde vue dévoilée » (1849)  qui lui-même avait débiné la méthode de Robert-Houdin.)
Vous pouvez voir cet ouvrage tout en bas à droite de l’assemblage des photos.

d) Une autre manière d’apprendre la magie quand on résidait en province, c’était, quand on se rendait à Paris, de fréquenter assidûment les magasins de prestidigitation. Personnellement, j’allais chez Mayette Magie Moderne au 8 rue des Carmes dans le cinquième arrondissement quand il appartenait encore à Michel Hatte. C’est là que j’ai acheté dans les années 70 le livre de Robert Veno « Cours Magica, la prestidigitation pour tous » , un ouvrage que Michel Hatte avait publié en 1954. Il abordait les différentes parties de la prestidigitation en douze leçons, la première portant sur les cartes et la dernière (qui elle aussi a contribué à ma vocation de mentaliste) traitant des sujets suivants « Magnétisme, spiritisme, divination et transmission de pensée ».
Le « cours Magica » se trouve en bas à gauche de l’assemblage de photos.

e) « Mille et un tours de magie, un grand livre d’or » de Clayton Rawson 

C’est un livre que j’ai acheté quand j’étais enfant. Il ne m’a pas appris grand-chose, à part le concept de carte-clé. Sa partie « Comment lire la pensée d’autrui »  est très faible. J’ai su plus tard qui était l’auteur, Clayton Rawson, à la fois un magicien, un écrivain de romans policiers baignant dans le monde de la prestidigitation, et un grand vulgarisateur de la Reine des arts.
Vous pouvez voir ce livre en haut à gauche de l’assemblage de photos.


2) Reprise de la magie

En arrivant à Paris en 1992, j’ai rencontré différents prestidigitateurs, Ratcekou, Jean-Guy Davril, Cocodenoix du club des Amis de la magie. 
Puis j’ai échangé des idées et des trucs avec le magicien Cédric Milano qui m’a fait connaître le magasin de prestidigitation « Magic Passion » situé à côté de la porte dorée, rue Ernest  Lacoste. J’y ai pris des cours en 2003 avec le magicien propriétaire des lieux, Claude. La boutique a depuis malheureusement fermé.

3) Le Musée de la Magie

J’ai hanté le Musée de la Magie au 11 rue Saint-Paul à partir de l’année 2005, surtout le dimanche, où je pouvais avoir des conversations sans fin sur la prestidigitation avec le vendeur de l’époque de la boutique, Michel Pont. Je me passionnais alors pour les grandes illusions et notamment pour celles de David Copperfield.

Il existait à l’époque deux livres allemands un peu underground (Vous pouvez les voir en bas à droite dans l’assemblage de photos) qui révélaient les secrets de ses tours, « Copperfield & Co - Die besten Tricks der großen Zauberer » ( Copperfield et compagnie, Les meilleurs tours du grand magicien) du prestidigitateur allemand Robert Rau et « David CopperfieldsTricks - Top Secret ! »  (sans nom d’auteur). Un site lui aussi allemand avait rendu compte de la parution du premier livre, celui du prestidigitateur Tilman Hausherr . Un autre était également exceptionnellement bavard sur la magie de ce grand prestidigitateur, n’allez surtout pas le regarder ! 

Pendant l’année scolaire 2011-2012, j’ai pris des cours à l’académie de magie avec le prestidigitateur Jean-Claude Brosset. Il m’a appris énormément de techniques et de tours. C’était un professeur passionnant et très pédagogue.


B) L’hypnose

J’ai débuté l’hypnose en 1983 pendant mon service militaire à partir d’une méthode de Marcel Rouet, « Techniques et pratiques de l'hypnotisme »  mais je n’ai effectué mon stage de technicien en hypnose ericksonienne qu’en juillet 2012 à l’Institut Français d’hypnose ericksonienne.

J’ai enchaîné en 2013 avec un stage d’hypnose de rue à l’ARCHE (Académie pour la Recherche et la Connaissance en Hypnose Ericksonienne) avec Bertrand Millet  qui est vraiment un formateur remarquable.

Je pourrais continuer ainsi pendant des heures. J’ai oublié des dizaines de personnes qui m’ont aidé et éclairé, qui ont été résilients pour moi selon la théorie de Boris Cyrulnik. Je m’en excuse d’avance auprès d’eux. Mais peut-être écrirai-je un prochain jour une liste de gratitude, quatrième partie !

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. La suite donc au prochain numéro comme dans les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle ou dans les séries télévisées américaines contemporaines.


mercredi 23 janvier 2019

Compte rendu de « La part d'ombre du chercheur de lumière » de Debbie Ford (cinquième partie, « Une vie digne d’être vécue »).




Debbie Ford.



Beaucoup de chercheurs ont travaillé sur la partie de notre esprit qu’on peut appeler part d’ombre. Jean-Louis Bernard dans Les archives de l’insolite décrit l’ombre comme un moi caricatural, anarchique et brouillon, un mime, un domestique peu fidèle. Chez la majorité, l’ombre est inconsistante, mal centrée, un peu folle. C’est Debbie Ford qui a pour moi (bien que son livre La part d’ombre du chercheur de lumière soit difficile d’abord) le mieux abordé ce sujet important.


Cet article est la suite de celui-ci.


Une vie digne d’être vécue (suite)


Malheureusement, la plupart d'entre nous ne prennent pas cet engagement à l'égard de ce qu'ils désirent vraiment. Le soir, allongés dans notre lit, nous prions pour une vie meilleure, un corps en meilleure santé, un travail plus enrichissant, mais rien ne change. C'est parce que nous nous mentons à nous-mêmes. Nos aspirations et nos implications actuelles se situent souvent aux antipodes. Nous aspirons à un mode de vie plus sain, mais nous nous cantonnons à des activités sédentaires. Nous prions pour connaître une relation gratifiante, mais nous nous contentons de rester à la maison. Nous nous sentons très à l'aise dans le statu quo. Pourtant, lorsque nous nous rendons compte que personne ne vient nous sauver, ou faire le travail pour nous, et que nos anciennes blessures sont toujours là - qu'on les aime ou qu'on les déteste -, alors nous prenons conscience que c'est nous-mêmes qui devons réaliser notre potentiel. Il est plus facile de blâmer les autres que de prendre ses responsabilités. « Que va-t-il se passer si j'échoue ? » « Cela va-t-il me faire souffrir ? » « Qu’est-ce que les autres vont penser de moi ? »

Je tiens à vous préciser que je suis loin de ce que vous pourriez considérer comme une personne parfaite. Ma mission ne consiste plus à être parfaite. C'est désormais d'être complète et intégrale, parfaite et imparfaite tout à la fois. Ma mission, c'est désormais d'être à l’écoute de ma sagesse intérieure et de vivre ma vie aussi totalement que possible. Mon engagement, c'est désormais de m'aimer moi-même autant qu'il est humainement possible, car je sais que, lorsque je le fais, je suis en retour capable d'aimer mes semblables. Ce que je partage maintenant avec vous, ce sont les démarches et processus qui ont mis un terme à ma souffrance et m'ont procuré la sagesse et le courage de me guérir moi-même intégralement. Cet engagement m'a conduite à explorer des centaines de procédés de guérison différents. Il m'a guidée intuitivement vers des gens, des lieux et des expériences qui m'ont enseigné les leçons dont j'avais besoin.

Ne paniquez pas si vous ne savez pas ce que vous voulez. Prenez simplement l'engagement de vivre au niveau de votre plein potentiel. Vivez dans l'instant, et l'univers vous révélera vos talents uniques. Votre engagement vous mènera vers les endroits où vous avez besoin d'aller, les livres que vous avez besoin de lire et les personnes qui vont vous instruire et vous aider. Selon un ancien dicton bouddhiste, « Lorsque l'élève est prêt, le maître apparaît ». J'ai eu des centaines de maîtres qui sont apparus dans ma vie depuis les quatorze dernières années. Ils se sont manifestés sous la forme d'amies, d'amoureux et de collègues de travail. Quelques-uns sont apparus sous les traits de voleurs ou de menteurs. Toutes les personnes avec lesquelles j'ai pu établir une relation, positive autant que négative, se sont manifestées dans ma vie pour m'instruire, me guider et m'aider à réaliser mon engagement. Selon mon amie Annimika, « chaque personne qui se présente à votre porte vient pour vous guérir ». Même les gens qui participent à mes séminaires sont là pour me guérir. Cette compréhension des choses a changé toute interaction que j'ai avec les autres.

Soyez un guerrier quand vient le temps de réaliser vos rêves. Tant de personnes que je rencontre parlent de leurs passions comme si c'étaient des pièces de collection  enfermées au musée sous des vitrines de sécurité. La nuit venue, elfes prient en silence pour que leurs rêves deviennent réalité, mais leurs peurs et leur résignation les rendent passives. Savez-vous à qui reviennent effectivement ces trésors ? À la personne qui établit un plan d'action ; à celle qui rédige une déclaration de mission ; à celle qui prend un engagement personnel Telle est la voie d'une vie marquée par l'illumination, une vie de vérité.

La suite au prochain numéro comme dans les romans-feuilletons. Amitiés à tous.

mardi 15 janvier 2019

Compte rendu de « La part d'ombre du chercheur de lumière » de Debbie Ford (quatrième partie, « Comment vivre une vie digne d’être vécue »).





Debbie Ford.


Beaucoup de chercheurs ont travaillé sur la partie de notre esprit qu’on peut appeler part d’ombre. Jean-Louis Bernard dans Les archives de l’insolite décrit l’ombre comme un moi caricatural, anarchique et brouillon, un mime, un domestique peu fidèle. Chez la majorité, l’ombre est inconsistante, mal centrée, un peu folle. C’est Debbie Ford qui a pour moi (bien que son livre La part d’ombre du chercheur de lumière soit difficile d’abord) le mieux abordé ce sujet important.
  
Cet article est la suite de celui-ci. 

Comment vivre une vie digne d’être vécue.

Pour vivre une vie digne d'être vécue, il faut d'abord parvenir à manifester ses rêves. Manifester ses rêves, cela commence avec la rude tâche de découvrir ce qu'ils sont véritablement. Enfants, nous avons suivi les pas de nos parents et de nos professeurs. Pour la majorité d'entre nous, c'est volontiers que nous avons accepté d'être dirigés et conseillés par eux en tout ce qui concernait notre scolarité. Ils ont influencé nos choix de loisirs, de sports, d'associations qui ont occupé nos temps libres. Lorsque nous devenons adultes, nous choisissons souvent notre profession ainsi que nos compagnons de vie d'après des critères et des idéaux établis par nos aînés. Mais à quel moment cessons-nous d'écouter ces voix extérieures pour s'ajuster à celles de nos guides intérieurs ? Quand décidons-nous que, peut-être, le chemin que nous avons pris n'est pas vraiment le nôtre ? Cela pourrait-il expliquer le sentiment de vide et d'incomplétude qui marque notre vie ?

C'est là le genre de questions que nous craignons le plus, parce qu'elles exigent de nous que nous critiquions ce qu'on nous a enseigné. Avez-vous déjà remis en question votre croyance en Dieu ? Pour certains, il s'agit d'un péché mortel de questionner les Saintes Écritures. Pourtant, si nous refusons tout doute au sujet de nos croyances les plus fondamentales, nous ne pourrons pas évoluer spirituellement. Nos vies vont se borner à suivre des lignes établies par nos parents, et nous n'irons jamais au-delà de ces frontières érigées durant notre enfance. Il s’agira ici de sortie en territoire inconnu. Les théories et exercices pratiques de Debbie Ford vous conduiront à manifester une vie d'amplitude et de sérénité. Au lieu de dire « Je ne peux pas faire cela », il vous faut poser la question : « Pourquoi ne devrais-je pas faire cela ? De quoi ai-je peur ? » Vous mettrez ainsi en lumière les liens qui vous emprisonnent, et serez en mesure de les dissoudre. Il faut absolument pour vous découvrir votre mission de vie.

Il peut sembler facile de s'interroger pour savoir si l'on est sur le bon chemin. Ce qui est moins évident, par contre, c'est de percevoir la réponse issue du cœur. Votre tête peut avancer une réponse, mais votre cœur peut très bien en avoir une tout autre. La peur peut vous pousser à maintenir votre direction actuelle ; cependant, l'amour peut vous exhorter à prendre un nouveau virage. Il vous faut apaiser votre conscience mentale afin d'écouter l'appel de votre moi supérieur. Vous devez ouvrir votre cœur pour trouver où demeure l'amour. Si vous décidez de suivre la voix de votre passion et de votre désir, alors vous devez être assez tranquille pour entendre les réponses provenant de votre âme. Contentez-vous de marcher aussi longtemps que faire se peut, la tête hors de l'eau, et vous pouvez être sûr que le paysage ne changera jamais. Osez-vous aventurer dans les eaux profondes, et c'est un monde magique qui vous attend.

Mais nous avons peur de nous noyer ; peur de faire fausse route ; peur d'échouer. Est-ce que vos désirs sont assez importants pour vous rendre capable d'affronter vos peurs ? Y tenez-vous mordicus ? Le choix vous revient. Vous pouvez décider de transformer votre attitude, et passer de la résignation à l'engagement personnel, du domaine de la peur à celui de l'amour. La première étape consiste à vous remettre en question, littéralement retourner vos affirmations internes en questions. Changer « Ma vie est un échec » pour « Est-ce que ma vie pourrait être un succès ? » ; « Je suis dégoûté de la vie » pour « Est-ce que je pourrais vivre dans l'euphorie ? » ; « Ma vie est insignifiante » pour « Est-ce que je peux jouer un rôle déterminant dans le monde ? ».

Notre besoin de rectitude et de sécurité vient entraver cet engagement que nous prenons à l'égard de la vie. Nous éprouvons une insécurité à mettre en question nos mobiles. Préférez-vous avoir raison en ce qui concerne votre impuissance, ou avoir tort en ce qui a trait à votre propre grandeur ? Aimez-vous mieux avoir le contrôle d'un faible montant d'argent, ou être incertain de la façon de gérer un gros compte en banque ? Préférez-vous conserver un emploi qui vous déplaît, ou prendre le risque de vous lancer dans une entreprise conforme à vos goûts ? Êtes-vous heureux ? Est-ce que vous suivez vos vrais désirs, ceux du cœur ? Si vous appreniez que vous n'aviez qu'une seule année à vivre, feriez-vous ce que vous faites actuellement ?

Fermez les yeux et concentrez votre attention sur un lieu situé profondément en vous, où vous vous sentez à l'aise et en sécurité. Demandez-vous ce que vous aimeriez faire dans votre vie, là, maintenant. Cherchez pourquoi vous n'êtes pas en train d'accomplir ce rêve. De quoi avez-vous peur ? Posez-vous la question que je viens juste de formuler : « Si vous n'aviez qu'une seule année à vivre, que feriez-vous ? Qu’est-ce que vous changeriez ? » En gardant les réponses dans la quiétude de votre cœur, prenez l'engagement de modifier votre vie de façon à pouvoir manifester vos rêves. Prononcez le serment de toujours écouter et suivre votre vérité propre. Prenez l'engagement de laisser l'univers vous guider vers votre vrai désir. Le seul fait de poser ces engagements transformera votre vie. En faisant cela, vous proclamerez à vous-même et à l'univers : « Je suis digne d'obtenir ce que je désire et je suis prêt à faire tout ce qu'il faut pour réaliser ce désir. »

Voici ce que W. H. Murray écrivait à ce sujet :

« Dans la période précédant l'engagement, on constate de l'hésitation, la possibilité de recul et, toujours, de l'inefficacité. Pour tout ce qui a trait aux actes d'initiative personnelle (et de création), il y a une vérité fondamentale, dont l'ignorance fait avorter nombre d'idées et de projets splendides : c'est qu'à partir du moment où l'on s'engage délibérément, la Providence se met également à l'œuvre. Toutes sortes de choses se produisent pour nous venir en aide, qui ne seraient autrement jamais arrivées. Une succession ininterrompue d'événements surgit de la décision, apportant des circonstances, des rencontres et de l'aide matérielle à un point qu'on n'aurait jamais pu prévoir ou rêver. Quel que soit ce que vous pouvez faire ou rêver, allez-y ! L'audace possède le génie, le pouvoir et la magie. »

Sans l'engagement personnel, l'univers ne peut générer ces circonstances dont nous avons besoin pour accomplir nos désirs.


La suite au prochain numéro comme dans les romans-feuilletons. Amitiés.


lundi 14 janvier 2019

Compte rendu de « La part d'ombre du chercheur de lumière » de Debbie Ford (troisième partie).





Le livre de Neale Donald Walsh, Conversations avec Dieu



Beaucoup de chercheurs ont travaillé sur la partie de notre esprit qu’on peut appeler part d’ombre. Jean-Louis Bernard dans Les archives de l’insolite décrit l’ombre comme un moi caricatural, anarchique et brouillon, un mime, un domestique peu fidèle. Chez la majorité, l’ombre est inconsistante, mal centrée, un peu folle. C’est Debbie Ford qui a pour moi (bien que son livre La part d’ombre du chercheur de lumière soit difficile d’abord) le mieux abordé ce sujet important.

Cet article est la suite de celui-ci.  

La préface du livre par Neale Donald Walsh, l’auteur de Conversations avec Dieu est pour moi déterminante et passionnante.
  
Je n'étais pas bien dans ma peau lorsque j'étais enfant. En fait, il y avait des fois où je détestais franchement la personne que j'étais. Je pensais que j'étais le seul au monde à être aussi stupide, aussi inapte à se faire des amis, et aussi ridiculisé par la confrérie des garçons dont j'essayais désespérément - et sans succès - de faire partie.

Cela ne changea pas beaucoup lorsque je devins un jeune adulte. Oh ! Je pensais bien arriver à repartir sur un nouveau pied. J'ai même déménagé dans une autre ville, là où personne ne me connaissait ; là où personne n'était au courant de la propension que j'avais eue dans mon enfance de toujours me vanter, en compensation du manque d'estime que j'avais de moi-même. Personne n'aurait vu ce que les adultes autour de moi appelaient mon « insignifiance ». Et nul ne connaîtrait mon habitude « d'en faire trop », imposant ma présence à un point tel que personne d'autre ne se sentait assez d'espace pour se manifester. Mes inaptitudes sociales ne seraient jamais découvertes.

Eh bien, j'ai trouvé qu'un déménagement n'aidait en rien. Je m'étais emporté, moi aussi, avec mes bagages.

Puis, un jour, je me suis retrouvé dans un séminaire de développement personnel proposé par le service des ressources humaines de l'entreprise où je travaillais. L'animatrice, dans sa présentation de l'atelier, a dit quelque chose que je n'oublierais jamais :

« Tous vos prétendus défauts, tout ce que vous n'aimez pas en vous, constituent vos plus précieux actifs. Ils sont simplement amplifiés de façon excessive. Le volume a été ajusté un petit peu trop fort, c'est tout. Baissez-le juste un peu. Et bientôt, vous - ainsi que tous les autres - percevrez vos points faibles comme des forces, vos "moins", comme des "plus". Ils deviendront de merveilleux outils, prêts à travailler pour vous, plutôt que contre vous. Tout ce que vous avez à faire est de laisser ces aspects de votre personnalité se manifester dans la mesure appropriée au moment présent. À vous de juger ce qu'il convient d'exprimer de ces merveilleuses valeurs que vous possédez ; n'en donnez pas plus qu'il ne faut. »

C'était comme si j'avais été frappé par la foudre. Je n'avais jamais rien entendu de tel auparavant. Pourtant, je savais instinctivement que c'était la vérité. Mon côté vantard n'était rien d'autre que de la confiance amplifiée à l'excès. Ce que les gens qualifiaient de comportement « insignifiant » ou « inconsidéré » dans ma jeunesse n'était rien d'autre que de la spontanéité et une façon de penser positive, là encore, intensifiées à l'excès. Et ma tendance à en faire trop, ce n'était que mon aptitude à diriger, mon habileté verbale et ma bonne volonté à prendre les devants - tout cela, trois tons trop haut.

Je me suis rendu compte que tous ces aspects de moi-même étaient des qualités pour lesquelles j'avais aussi reçu des éloges à un moment ou un autre. Il y avait de quoi être désorienté !

C'est alors seulement que, lorsque j'ai regardé mon « côté sombre » et vu clairement pourquoi les autres appelaient cela mes comportements « négatifs », j'ai vu aussi le cadeau qu'il y avait en chacun d'eux. Tout ce que j'avais à faire, c'était d'utiliser ces comportements différemment. Ne pas les réprimer. Ne pas les renier. Simplement, les utiliser autrement.

J'en suis alors venu à comprendre toute l'importance de mener une vie intégrale. C'est-à-dire, de me permettre en premier lieu d'identifier tous les aspects de la personne que je suis — autant ceux que les autres et moi-même appelons « positifs » que les « négatifs » —, puis de les allier ensemble dans un plus grand Tout.

A travers cette démarche, je me suis enfin réconcilié avec moi-même. Mais, oh ! quel temps cela a pris pour en arriver là ! Et combien le processus aurait été raccourci, si j'avais pu prendre connaissance des vues pénétrantes et de la merveilleuse sagesse contenues dans cet ouvrage de Debbie Ford !

Lisez ce livre attentivement. Lisez-le une fois, et relisez-le ensuite. Puis relisez-le une troisième fois, cela vaut la peine. Et faites les exercices suggérés. Je vous mets au défi de les faire. Et deux fois plutôt qu'une.

Mais ne lisez pas ce livre, et ne faites pas les exercices, si vous n'avez pas l'intention de changer votre vie. Lâchez le livre tout de suite. Allez le percher sur la tablette supérieure de votre bibliothèque, là où vous n'irez jamais l'atteindre. Ou donnez-le à un ami. Parce qu'il sera fort probablement impossible de faire l'expérience de ce livre sans expérimenter aussi des transformations dans votre vie.

Je crois dans le fait de vivre une vie en complète visibilité. Cela signifie une transparence absolue. Rien de caché, rien de renié. Même pas la partie de moi-même que je ne veux pas regarder, encore bien moins reconnaître. Si vous tombez d'accord avec moi que la visibilité est la clé de l'authenticité, et que l'authenticité est la porte donnant accès à votre Moi véritable, du plus profond de votre être vous remercierez Debbie Ford pour son livre. Car il vous conduira à cette porte précise, au-delà de laquelle vous trouverez la joie continuelle, la paix intérieure, et un lieu d'amour de soi si vaste que vous trouverez enfin l'espace pour aimer les autres de façon inconditionnelle.

Et, une fois que le cycle s'amorce, vous changerez non seulement votre vie, mais vous commencerez réellement à changer le monde.


La suite au prochain numéro comme dans les romans-feuilletons. Amitiés.