jeudi 12 avril 2018

Compte rendu du livre « Pourquoi trop penser rend manipulable, Protégez votre mental de l’emprise » de Christel Petitcollin (onzième partie) (troisième chapitre, «Qui sont les manipulateurs ?», « Les manipulateurs peuvent-ils changer ? »).






  
Un autre livre de Christel Petitcollin



Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois formidablement bien écrit, original et passionnant. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit de « Pourquoi trop penser rend manipulable, Protégez votre mental de l’emprise » de Christel Petitcollin. L’auteur y prend le contrepied des thèses habituelles selon lesquelles on ne manipule que les naïfs et les imbéciles. En fait, elle pense que, plus on est intelligent, plus on est manipulable.

Cet article est la suite de celui-ci

Le troisième chapitre s’intitule  « Qui sont les manipulateurs ? ». En voici le résumé.

Les manipulateurs peuvent-ils changer ?

« Les manipulateurs peuvent-ils changer ? » demande-t-on à Christel Peitcollin à chaque conférence. Son « non » catégorique réjouit certains et scandalise les autres.  Un manipulateur ne peut pas changer, pour trois raisons objectives :

1. La première condition pour que quelqu'un change, c'est qu'il ressente lui-même le besoin de changer. Or un manipulateur n'est pas demandeur de changement. Il est très fier et très content de ce qu'il est, même s'il joue les malheureux quand ça l'arrange. Écoutez-le se vanter de ses petites manigances mesquines. Il se croit très fort et très malin.

Il étale triomphalement ses vengeances et ses traquenards. Il expose complaisamment sa philosophie de vie : tout le monde est bête et faible, sauf lui, à qui « on ne la fait pas», car il a « tout compris de la vie »! II faut écraser les autres, parce que personne ne vous fera de cadeau, etc. En phase « Rendors-toi », il jure qu'il a compris et il promet de changer. Mais ses victimes sont bien placées pour savoir qu'en guise de changement il se contente de se tenir tranquille un moment. En moins de deux semaines, il redevient égal à lui-même.

2. Le système de pensée d'un manipulateur est verrouillé face à l'autocritique. Or on ne peut pas faire travailler quelqu'un sur lui-même, s'il n'est pas capable de se remettre un tant soit peu en question. Là encore, il suffit de l'écouter parler : rien  n'est jamais de sa faute à lui. C'est toujours les autres qui ont commencé, et, lui, il est pur et innocent. Il prétend n'agir qu'en réaction aux comportements des autres. Un manipulateur peut aller jusqu'à 'expliquer qu'il est « obligé » de faire du mal à ses enfants pour punir sa femme d'être partie. Il n'en démordra pas : c'est de sa faute à elle. Il faut bien qu'elle voie sur les enfants le mal qu'elle lui a fait en divorçant.

3. Le manipulateur vous a déjà dit cent fois que les psys, c'est pour les fous, et qu'en plus, en général, les psys sont plus fous que leurs patients. Vous savez donc ce  qu'il pense de la thérapie. Il n'ira voir un psy que s'il y est obligé, par la justice par exemple, ou pour vous rendormir. Comme un manipulateur ne sait que manipuler, il manipulera son psy, avec ses ficelles habituelles. Il commencera par flatter le psy « dont il a eu de si bons échos ». Ensuite, il se victimisera, se prétendant aux prises avec des gens « tellement méchants ». Puis il se fera un plaisir d'inquiéter le psy en se disant « au bout du rouleau » et en suggérant qu'il pourrait se foutre en l'air. Et, finalement, il accusera le psy de mal faire son boulot de thérapeute. Soit le psy est manipulable et le manipulateur va jouer avec son psy comme un chat avec une souris, en jubilant intérieurement d'être plus malin qu'un psy. Soit le psy n'est pas manipulable et le manipulateur va se sentir en danger. Personne ne doit voir derrière son masque. À la première question dérangeante, il arrêtera les séances, posant à son psy un superbe lapin en cadeau d'adieu.

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.