samedi 11 mars 2017

Compte rendu de « Les secrets d’un mentaliste, tome 2 » de John Bastardi Daumont, (quatorzième partie).





Le professeur Arthur Aron

Celui qui a le mieux décrit les rapports entre mentalisme et séduction est le mentaliste John Bastardi Daumont dans Les secrets d’un mentaliste, tome 2. Cet article est la suite de celui-ci. Il existe un autre très bon livre sur le sujet mentionné par John Bastardi Daumont et écrit par Florence Escaravage.

Florence Escaravage nous décrit une expérience scientifique réalisée en 1991 par Arthur Aron, professeur à l’université de Stony Brook, où il a montré les trois facteurs clés de la naissance de l’attraction entre deux êtres :

1) La capacité à se dévoiler à l’autre sans détour.

2) La force de l’échange.

3) La volonté de partager ce qui nous est le plus intime.

Dans les conditions de l’expérience, deux parfaits inconnus pouvaient tomber amoureux en 90 minutes, un résultat obtenu pour 75 % des couples tests.

Voici comment s’est déroulée l’expérience du professeur Aron. Des paires de « cobayes », un homme et une femme célibataires qui ne se connaissent pas, sont isolés face à face dans une pièce.

1) Ils commencent en essayant de se dévoiler à l’autre sans détour.

Tour à tour, chacun des deux individus doit évoquer des pensées personnelles, intimes, en présence de cet autre, pourtant inconnu. L’idée est de dévoiler sur des thèmes très personnels, comme un évènement particulièrement difficile ou le moment le plus embarrassant de leur vie…

Cet échange permet ainsi à chacun d’apprendre sur la nature profonde de l’autre. D’accord, dans la réalité, ce ne sont pas des révélations que l’on peut faire dès les premières minutes  d’une rencontre mais il existe certaines techniques permettant de faire glisser la conversation vers ce niveau d’intimité. Le but de cet échange est la naissance de l’empathie, l’abaissement des barrières naturelles de méfiance. Prendre le risque de se dévoiler provoque le déclic qui lance le processus de l’attraction.

Bien plus efficace qu’une suite de blagues, une conversation qui glisse doucement vers la confidence est un moyen de troubler la personne que vous désirez séduire. Sans virer dans le grandiose, demandez à celle-ci de vous raconter un moment embarrassant de sa vie. C’est un premier pas, qui est souvent drôle, mais aussi peut être le point de départ d’une conversation de plus en plus intime. Soyez vous aussi, bien entendu, prêt à raconter votre histoire embarrassante.

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

Compte rendu de « Les secrets d’un mentaliste, tome 2 » de John Bastardi Daumont, Suite de l’Histoire de l’hypnose 4 (treizième partie).




Milton Erickson, une hypnose bienveillante.

Je me suis rendu compte en relisant mon blog que mon histoire de l’hypnose était trop succincte  et que, notamment, elle ne parlait pas assez du phénomène Mesmer au dix-huitième siècle, de James Braid au dix-neuvième siècle et de Milton Erickson au vingtième. Celui qui a le mieux décrit cette chronologie est John Bastardi Daumont dans Les secrets d’un mentaliste, tome 2.

L’hypnotiseur le plus connu du dix-neuvième siècle est sans doute le médecin écossais James Braid. Mais on lui reproche principalement d’avoir propagé le phréno-hypnotisme, technique permettant de générer des sensations ou des actes en pressant fortement certaines zones du crâne du sujet.

En voici un exemple, très dangereux mais pourtant utilisé encore par quelques hypnotiseurs de spectacle sans scrupules. En maintenant la tête du sujet de la main gauche, on exerce une pression avec le pouce et l’index de l’autre main sur les carotides, ce qui va provoquer quasi instantanément une anorexie cérébrale temporaire. Si l’expérience est poursuivie plus de 15 secondes, le sujet meurt. Cette technique de neutralisation instantanée a été modernisée par le major Fairbairn dans son livre Scientific Self-Defense.

Dans le même temps, des travaux sur la suggestion ont été réalisé par un chercheur, Baker. D’après lui, il demeure de nombreuses zones d’ombre sur ce processus de l’hypnose. Il y a en gros deux attitudes du sujet qui veut être hypnotisé : il désire être anesthésié ou guéri d’une perturbation psychique  (hypnose thérapeutique) ; il désire participer à une expérience où il sera le centre de l’attention (hypnose de scène).

Selon Milton Erickson, le plus grand hypnothérapeute du vingtième siècle, surnommé The Wizard par ses confrères, en raison des résultats exceptionnels qu’il obtenait dans le soin de ses patients, l’inconscient, qu'il contactait en pratiquant sa méthode hypnotique, est une puissance bienveillante qui ne demande qu’à coopérer dans l’équilibre des forces psychologiques d’une victime de névrose ou d’addiction. C’est pourquoi au lieu d’être directif comme Braid, Erickson privilégiait l’adaptation en fonction de chaque sujet. Il analysait ce que le patient lui apportait, c’est-à-dire son caractère, son humeur du jour, les mots qu’il employait, son système de perception, et calibrait les suggestions qu’il émettait en fonction de ces données. Il guidait le patient de façon que ce dernier se guérisse lui-même de ses troubles par une réassociations d’idées et d’énergies puisées dans l’inconscient, qu’il considérait  comme un gigantesque réservoir où se trouve la solution de presque tous nos problèmes.

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

Compte rendu de « Les secrets d’un mentaliste, tome 2 » de John Bastardi Daumont, Suite de l’Histoire de l’hypnose 3 (douzième partie).




L'expérience du verre en spiritisme.

Je me suis rendu compte en relisant mon blog que mon histoire de l’hypnose était trop succincte et que notamment elle ne parlait pas assez du phénomène Mesmer au dix-huitième siècle (pas le Messmer actuel). Celui qui a le mieux décrit cette période est John Bastardi Daumont dans Les secrets d’un mentaliste, tome 2 (cet article est la suite de celui-ci ).

Le magnétisme animal de Mesmer est seulement un conditionnement mental de groupe semblable à une séance de spiritisme où un verre, sur lequel les doigts des participants sont posés, bouge grâce aux micromouvements de l’ensemble de ceux-ci qui veulent que l’esprit apparaisse. 

Très vite, Mesmer multiplie à Paris des démonstrations, principalement en compagnie de femmes qu’il fascine d’abord, puis guérit ensuite. Guéries de troubles nerveux car principalement fascinées par le charisme personnel de Mesmer et l’originalité de ses techniques, ces patientes lui font une telle publicité que la communauté scientifique se mobilise entièrement contre lui. Car, en plus de ses judicieuses associations sémantiques sur le magnétisme, Mesmer avait compris une autre leçon majeure en matière de séduction et de charisme : posséder des référents positifs, des personnes qui feront votre publicité à votre place. Des fidèles. Il avait également intégré une donnée majeure : la confiance en soi. Optimale. Malgré les railleries, les revues satiriques le prenant pour cible, Mesmer s’est toujours considéré comme un praticien d’avant-garde, confronté à des conservateurs de la vieille école complètement attardée.

Son impact fut si rapide et si important que le gouvernement dut créer spécialement une commission scientifique composée de sommités (Condorcet, Bailly, Franklin, Lavoisier) afin de prouver ou d’infirmer la validité de ses méthodes de guérison. Cette commission conclut qu’il n’existait aucune preuve de l’existence du fluide magnétique et que le succès de certaines cures tenait au pouvoir de l’imagination dans l’esprit des patients, généralement de sexe féminin (ce qui est un raisonnement sexiste ! ).

Par l’effet désastreux de ce rapport officiel, Mesmer fut conduit de nouveau à s’exiler, cette fois-ci en Suisse, où il mourut paisiblement en 1815, riche, vieux et célèbre.

Si nous devions retenir une seule chose de l’utilité du mesmérisme, c’est la suivante, la conclusion de Bailly à la fin de l’étude de la commission scientifique :

« L’imagination sans magnétisme produit des convulsions, le magnétisme sans imagination ne produit rien. Les expériences sont uniformes et sont également décisives ; elles autorisent à conclure que l’imagination est la véritable cause des effets attribués au magnétisme. »

Mais alors par quel procédé enclenche-t-on le processus de l’imagination ? Par quel moyen le maîtrise-t-on ? Les hypnotiseurs répondent que c’est par la suggestion. 

Toutefois, il ne faut pas croire que l’hypnose est le résultat de la supériorité d’un esprit fort sur un esprit faible. J’ai personnellement hypnotisé des personnes ayant une grande volonté ou très rationnelles. L’hypnose repose simplement sur le consensus de la personne qui va être hypnotisée. Une personne qui paraît faible moralement, si elle le refuse, ne sera jamais hypnotisée. 

Il y a bien entendu les techniques de covert hypnosis, hypnose cachée, (voir Wikipédia  et les articles du mentaliste Philippe Peytroux sur le site influence-hypnotique) face à un interlocuteur qui en ignore l’existence. Cependant, il ne s’agit pas de supériorité de la personne mais de connaissances non dévoilées.

La vision moderne de l’hypnose selon laquelle celle-ci est un état de dé-vigilance progressive, de sommeil artificiel obtenu par la suggestion, est apparue depuis le médecin hypnotiseur James Braid qui a inventé le terme au milieu du dix-neuvième siècle.

Voilà. C’est tout pour le moment. Si vous voulez en savoir plus sur l’hypnose, écoutez l’émission que j‘ai enregistrée sur BTLV, la radio-télévision Internet de l’inexpliqué, ou achetez mon livre Introduction au mentalisme, à l’hypnose et à la mnémotechnie sur le site Virtual Magie.

Amitiés à tous.