dimanche 20 août 2017

« Le Théâtre de la Mémoire » de Giulio Camillo (cinquième partie).


Les sephiroth, l'arbre de la vie.

Je me suis rendu compte, plusieurs semaines après avoir écrit mon article « Histoire de la Mnémotechnie : Moyen Age, Renaissance & Dix-Septième siècle » (http://www.virtualmagie.com/articles/autres/dossiers/histoire-de-la-mnemotechnie-moyen-age-renaissance-dix-septieme-siecle/) que j’avais oublié de mentionner le travail de Giulio Camillo (1480-1544), un érudit italien, qui a consacré toute sa vie à la fabrication d’un édifice qu’il appela le Théâtre de la Mémoire et qui était un gigantesque théâtre décoré d’images, conçu afin de mémoriser l’ensemble des connaissances de l’époque.
Vers la fin de sa vie, Camillo consacra sept matinées à dicter à Girolamo Muzio une esquisse de son Théâtre. Après sa mort, le manuscrit passa entre d’autres mains et il fut publié à Florence et à Venise en 1550 sous le titre L'Idea del Theatro dell' eccellen. M. Giulio Camillo. C'est cet ouvrage qui nous permet de reconstruire le Théâtre dans une certaine mesure. Il a été traduit en français sous le titre Le Théâtre de la Mémoire de Giulio Camillo aux éditons Allia et comporte sept chapitres. Je vais vous donner un résumé du texte de chacun de ceux-ci avec des commentaires explicatifs par rapport aux croyances de l’époque et de l’auteur.
Cet article est la suite de celui-ci.
Le texte du chapitre d’ouverture « Le premier degré » se poursuit de cette façon : 
« Dans le neuvième de ses Proverbes, Salomon dit que la sagesse s'est édifiée une maison reposant sur sept colonnes (Pr 9, 1). Il  nous faut comprendre que ces colonnes, qui signifient la très stable éternité, sont les sept Sephiroth du monde supracéleste, les sept mesures de la fabrique des mondes céleste et inférieur qui contiennent les idées de tout ce qui se trouve en ces mondes ; c’est pourquoi il nous est impossible d’imaginer aucune chose hors de ce nombre. »

Commentaire :
Sephiroth est le nom donné par la Cabale aux dix attributs de Dieu (qui sont donc dans le monde supracéleste) ou degrés de la création divine. Les trois premières Sephiroth, Kether (Couronne), Bina (Intelligence) et Hokhma (Sagesse) appartiennent au monde de l'émanation, sublime et inconcevable. Les sept autres sont Chased (Grâce), Gabiarah (Force), Tipheret (Beauté) constituant le monde de création, Nisach (Triomphe), Hod (Gloire), Iesod (Fondement), constituant le monde de formation et Marcut (Règne), le monde d'action. Cette doctrine a été développée dans le Sepher Ha-Zohar ou "Livre de la Splendeur", pièce maîtresse de la Cabale écrite au XIII e siècle par Moïse de Léon et longtemps attribué au prestigieux Rabbi Siméon ben Yhoai.
Les sept mesures de la fabrique des mondes céleste et inférieur sont les sept planètes qui sont au monde céleste ce que les sept Sephiroth sont au monde supra-céleste.


Voilà. C’est tout pour le moment. La suite au prochain numéro.