samedi 17 juin 2017

Le chapelet, compte rendu du livre « Chaos, l’apparence du hasard » de Martin Joyal (douzième partie).


Un livre sur le principe de Gilbreath.


Pour moi, un des livres qui décrit au mieux les possibilités des chapelets d’une façon analytique est l’ouvrage d’un prestidigitateur de langue anglaise Martin Joyal, Chaos, l’apparence du hasard paru en France en 2010 (il est sorti en anglais sous le titre The Six-Hour Memorized Deck en 1997).

D’abord pour distinguer les différents chapelets existants, l’auteur nous propose une terminologie précise. Il les divise en « arrangements » (traités dans le chapitre 2), « systèmes » (présentés dans le chapitre 3) et « jeux mémorisés » (dont le chapitre 4 donne une vue d’ensemble : neuf jeux vus en détail qui correspondent à ce que nous appelons les jeux apériodiques).

Aujourd’hui, j’aborderai la suite des arrangements avec les arrangements rouge/noir et les arrangements de pointeurs.

LES ARRANGEMENTS ROUGE/NOIR

Dans ces arrangements, les cartes rouges et noires sont placées alternativement. Familles et valeurs sont sans importance. Plusieurs tours sont basés sur l'utilisation d'un arrangement rouge/noir. « Super Count Down », de Dai Vernon en est un exemple. Ce tour a été publié dans Super Card Subleties (1932) et plus tard dans Encyclopédie des tours de cartes (« Super-comptage », p. 221).

Les arrangements rouge/noir se prêtent bien au premier principe de Norman Gilbreath. Le principe de Gilbreath apparaît pour la première fois dans The Linking Ring, vol. 38, n° 5 (juillet 1958, p. 60). Il énonce que si un arrangement rouge/noir est coupé en deux paquets, et que si les faces des cartes du dessous de chacun des paquets sont de couleur opposée, alors, après un mélange américain de ces deux paquets, chaque paire de cartes consécutives dans l'arrangement résultant contiendra une carte rouge et une carte noire (sur ce principe voir ce site).

LES ARRANGEMENTS DE POINTEURS

Beaucoup de cartes dans un jeu ont une face asymétrique, c'est-à-dire que la moitié de leur face diffère de l'autre moitié. Ces cartes sont appelées des pointeurs.

Dans les jeux de marque Bicycle, et dans la plupart des jeux de marques traditionnelles, il y a vingt-deux pointeurs. Ce sont :

·              as, trois, cinq, six, sept, huit et neuf de trèfle ;
·              as, trois, cinq, six, sept, huit et neuf de cœur ;
·              as, trois, cinq, six, sept, huit et neuf de pique ;
·              sept de carreau.

Il aurait été tentant de classer les arrangements de pointeurs parmi les arrangements divisés. Cependant, ils sont utilisés dans des cadres différents. Dans un arrangement divisé, une carte est enlevée d'une partie du jeu et replacée dans l'autre partie, permettant ainsi au magicien de la retrouver. En ce qui concerne l'arrangement de pointeurs, les pointeurs sont habituellement placés au milieu du jeu. Une carte est enlevée du milieu du jeu, le jeu complet est alors subtilement inversé bout pour bout avant que la carte retirée ne soit remise n'importe où dans le jeu. Pour la repérer, le magicien doit simplement trouver le pointeur dont le sens est opposé à celui des autres.

« The Life Saver » de Jordan dans Encyclopédie des tours de cartes est un exemple de tour utilisant les arrangements de pointeurs.


Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.