jeudi 30 novembre 2017

Synthèse sur la Kabbale.


Un livre sur la kabbale par un de ses plus grands spécialistes.



Cet article est inspiré par le livre de Mircea Eliade et Ioan Peter Couliano, Dictionnaire des religions.


J’ai conscience que certains lecteurs, après plusieurs articles très détaillés sur la kabbale peuvent avoir besoin d’une synthèse, d’une vue d’ensemble sur ce phénomène mystique. La voici.

La kabbale est une forme du mysticisme juif dont les racines plongent, d'une part, dans ces anciennes spéculations grammatologiques et numérologiques dont le produit fut le Sefer Yetsirah ou Livre de la Création (4 ème siècle), et de l'autre dans la littérature des hekhalot (mystiques juifs). Moshe Idel distingue dans la kabbale une formule « théosophico-théurgique » d'une formule « extatique ».

Le Sefer Yetsirah élabore déjà ce schéma cosmologique qui sera caractéristique de la kabbale : les 10 sephirot, correspondant probablement aux dix commandements, et les 22 voies qui les réunissent, correspondant aux 22 lettres de l'alphabet hébreu. C'est ainsi que la création a lieu à partir de ces 32 éléments primordiaux. Le Sefer Yetsirah et la littérature hekhalotique (mystique juive) sont au centre de la pensée du « piétisme des Juifs allemands » (Hasidei Ashkenaz).

Toutefois, la kabbale ne surgit pas parmi les ashkénazes, mais parmi les séfarades de Provence, auteurs du Sefer ha-Bahir (Livre de la Clarté, 12 ème siècle), dans lequel les sefirot assument pour la première fois l'aspect d'attributs divins. Le premier mystique juif provençal à avoir développé la notion de Bahir fût Isaac l'Aveugle (1160-1235), fils du rabbin Abraham ben David de Posquières (1120-1198). De Provence, la kabbale se propagea en Catalogne, où elle fleurit dans le cercle de Gérone, dont les représentants furent les rabbins Ezra ben Solomon, Azriel et — le plus fameux — Moïse ben Nahman (ou Nahmanides, 1195-1270). En Castille, les précurseurs immédiats de l'auteur du Zohar furent les frères Jacob et Isaac Cohen. Les kabbalistes de cette période mettent au point les techniques de permutation et combinaison des lettres de l'alphabet et de numérologie mystique (temurah, gematria et notarikon), dont les prototypes semblent hellénistiques.

Abraham ben Samuel Abulafia, le grand mystique séfarade du 13 ème siècle, est le représentant le plus marquant de la kabbale extatique, dont le but est le dveqouth, l'union mystique avec Dieu. Sa génération compte deux autres figures majeures de la kabbale classique : Joseph ben Abraham Gikatilla (I 248-1305) et Moïse de Léon (1250-1305), l'auteur du Sefer ha-Zohar (Livre de la Splendeur), attribué au maitre Siméon bar Yochai (II siècle).

La kabbale classique intègre la cosmologie mystique dans l'un des quatre univers spirituels qui se prolongent l'un l'autre du haut en bas : atsilut, beriyah, yetzirah et asiyah. L'univers atsilut (émanation) comprend les dix sefirot (Keter, Hokhmah, Binah, Gedullah, Hesed, Geburah, Tiferet, Netsah, Hod, Yesod, Malkhut) qui forment Adam Kadmon, l'homme primordial. L'univers beriyah (création) comprend les sept hekhalot (palais célestes) et la merkabah (char céleste). L'univers yetzirah (formation) comprend les armées angéliques. L'univers asiyah (fabrication) est l'archétype du monde visible. Dans celui-ci, la présence des dix sefirot se manifeste dans l'arc-en-ciel, les vagues de la mer, l'aurore, l'herbe et les arbres. Mais le kabbaliste développe de nombreux autres procédés mystiques (par exemple, la visualisation de couleurs, etc.) pour parvenir au monde atsilut. 

L'accès est difficile à cause de la présence du mal — dit « sitra ahara », « l'autre côté » — dans asiyah. Il est cependant très important de comprendre que la kabbale ne partage pas systématiquement le dualisme platonicien âme/corps et le mépris du monde physique. Toutes les actions du kabbaliste relèvent d'un de ces trois buts : tiqoun ou restauration d'une harmonie et d’une unité primordiales dans la personne du pratiquant et dans le monde ; kavanah ou méditation contemplative ; enfin, dveqouth ou union mystique avec Dieu.

Des savants comme Moshe Idel croient au caractère constant, inamovible, des doctrines centrales de la kabbale. Cependant, la synthèse d'Isaac Luria, Ari ha-Kadosh, le Saint Lion de Safed (Ari, Lion, est l'acronyme de « Ashkenazi Rabbi Ishaq ») et de ses disciples, parmi lesquels le plus important fut Hayyim Vital (1543-1620), est révolutionnaire en ce qu'elle envisage la création par un processus de contraction (tsimtsum) de Dieu en lui-même et le mal comme une présence active de résidus (« coquilles » ou qelippot) spirituels déchus à cause de la « rupture des vases » (ckhevirat hakelim) censés les contenir. Ce drame cosmique ressemble à l'événement connu comme la « chute de Sophia » dans le gnosticisme des premiers siècles chrétiens, preuve que Luria avait parcouru le même itinéraire intellectuel que les gnostiques. Comme certains groupes gnostiques, il donna une valorisation positive de la métensomatose (réincarnation de l'âme).

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.





Spectacle "Hypnofolies", Cyrille Arnaud, un des hypnotiseurs les plus brillants de sa génération.






L'affiche du spectacle.


J’ai vu hier soir le spectacle d’hypnose « Hypnofolies » de Cyrille Arnaud. Cyrille Arnaud est parfait quant à sa maîtrise des techniques de l’hypnose et aussi par rapport à sa gestion des hypnotisés sur la scène. Même, à certains moments, le spectacle devient tellement fort que le public a peine à y croire et se demande si l’hypnotiseur n’est pas de mèche avec les spectateurs hypnotisés. Donnons des exemples : une dame sur scène, pendant toute une partie de la soirée, téléphone… avec sa chaussure… à Céline Dion ; un monsieur se prend pour un homme invisible et vole des chaussures dans la salle ; un autre oublie son prénom et est persuadé qu’il s’appelle Maxime, etc. (je ne vous dévoilerai pas tout ; il faut absolument que vous veniez voir ce spectacle et votre vision sur l’hypnose, même si vous êtes très sceptique, si vous ne croyez pas à la réalité de l’hypnose, votre opinion pourrait totalement changer).

Cyrille Arnaud n’a pas seulement une grande maîtrise de son art mais il a aussi beaucoup d’humour et de sens de la répartie. C’est, à mon avis, indispensable pour un spectacle d’hypnose car, s’il n’est pas pimenté par des pointes de petit délire amusant, des blagues légères, il peut devenir ennuyeux, même s’il est très bon techniquement.

Il faut absolument le mentionner aussi : contrairement à certains hypnotiseurs, Cyrille Arnaud n’a pas de complice dans la salle. Et sa prestation en est d’autant plus exceptionnelle et bluffante.

L’avis que je vous donne n’est pas celui d'un novice. Je pratique moi-même l’hypnose depuis 1983 et je suis allé voir beaucoup des grands hypnotiseurs de notre temps afin de me perfectionner : Dominique Webb, André Revol, Jean Gontier, Danny Dan, Messmer, Hervé Barbereau, etc. J’ai eu aussi comme professeurs, dans des stages que j’ai effectués, deux hypnotiseurs de renom, Olivier Lockert et Bertrand Millet.

Le seul modèle auquel puisse être comparé Cyrille Arnaud  est celui du plus grand maître de l’hypnose du dix-neuvième siècle, le belge Donato, qui a hypnotisé à l’époque des milliers de personnes sur scène.

Je rappelle pour finir que Cyrille Arnaud est un hypnotiseur de spectacle, un très grand, mais que l’hypnose est un phénomène incroyablement puissant et utile dans la pratique médicale. Des centaines d’hypnothérapeutes en France guérissent des milliers de gens de leurs phobies, de leurs addictions, de leurs douleurs, etc. Elle est employée aussi par des dentistes pour les patients qui ne supportent pas l’anesthésie.

Si vous voulez en savoir voir plus sur le sujet, je vous conseille bien sûr mon livre Initiation au mentalisme, à l’hypnose et à la mnémotechnie mais aussi l’ouvrage d’Anthony Jacquin, L’art de l’hypnose impromptue  qui pour moi est la meilleure synthèse actuelle en français sur le sujet.


Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

mardi 28 novembre 2017

L’Echelle du Roi dans la qabale.



Les couleurs des sephiroth.



Il est la suite de celui-ci.

L'échelle du Roi représente la racine de la couleur dans le monde d'Atziluth. Cette échelle doit être aussi transparente que possible.

(1) Kether, Couronne    Pour la Torah, Dieu n'est nullement lumière ; celle-ci est au contraire sa première création. Dans le commentaire d'Azriel de Gérone sur les dix sephiroth (Le portique du questionneur13 ème siècle), la première sephirah est désignée comme « la lumière occulte », c'est-à-dire comme une lumière incolore. Moïse Cordovéro (au 16 ème siècle) envisage, dans son ouvrage le Pardes Rimonin, la sephirah suprême sous trois aspects. Par rapport à sa source au sein même de la divinité, on peut la qualifier de noire ; par rapport à elle-même, c'est-à-dire en soi, elle est incolore (échelle du roi) ; mais du point de vue de sa manifestation dans les sephiroth inférieures, elle représente le plus haut degré de la blancheur que l'on puisse imaginer (échelles de la reine et de l'empereur). Un peintre comme W. Kandinsky s'est exprimé sur la valeur du blanc, comme antériorité à toute manifestation :

« Le blanc, que l'on considère souvent comme une non-couleur... est comme le symbole d'un monde où toutes les couleurs, en tant que propriétés de substances matérielles, se sont évanouies... Le blanc, sur notre âme, agit comme le silence absolu... Ce silence n'est pas mort, Il regorge de possibilités vivantes... C'est un rien plein de joie juvénile ou, pour mieux dire, un rien avant toute naissance, avant tout commencements. Ainsi peut-être a résonné la terre, blanche et froide, aux jours de l'époque glaciaire.»

(2) Chokmah, Sagesse  Le bleu clair est celui du ciel brillant. Le bleu est la plus immatérielle des couleurs : la nature ne le présente généralement que fait de transparence, c'est-à-dire de vide accumulé, vide de l'air, vide de l'eau, vide du cristal ou du diamant. Le bleu est la plus froide des couleurs, et dans sa valeur absolue la plus pure, hors le vide total du blanc neutre.

(3) Binah, Intelligence   Pourpre représente le sang.

(4) Chesed, Miséricorde              Le violet est épiscopal et combine l'existence céleste avec le principe du sang ou de la vie animale.

(5) Geburah, Force         La sphère de la rigueur du jugement peut être considérée sous diverses variantes de la couleur rouge. Le rouge foncé qui vire presque au bleuâtre et au noirâtre (échelle de l'impératrice) fait allusion à l'intensité de la puissance du jugement, voire de la vengeance ; toutefois, lorsque ses conséquences sont atténuées, elle est représentée par un rouge jaune (échelle du roi) ou un rouge clair.

(6) Tiphereth, Beauté   Le rose est celui de l'aube, du Soleil levant.

(7) Netzach, Victoire      Ambre suggère la volupté électrique d'Aphrodite, et la peau des femmes dédiées à Vénus.

(8) Hod, Gloire                 Violet-pourpre. Aleister Crowley suggère que « lavande » serait plus précis.

(9) Yesod, Fondation     L'indigo est celui de l'Éther (quintessence), le bleu du ciel nocturne.

(10) Malkuth, Royaume                               Le jaune indique comment, de Malkuth, nous percevons la couleur du rayonnement solaire.

Dans cette échelle, les Éléments ont pour couleur :

- orange flamboyant pour l'activité du Feu (31)

- bleu foncé pour la passivité de l'Eau (23)

- jaune pâle brillant est l'équilibre entre eux (11) pour l'Air.

Notons que la combinaison deux à deux des couleurs complémentaires de chaque Élément actif génère celle du troisième Élément. Ainsi, rouge et bleu forment le violet. La couleur complémentaire du violet est le jaune. Vert est au milieu du spectre des couleurs et symbolise le réceptacle équilibré de toutes les vibrations.

Les attributions des planètes suivent les couleurs du spectre :

- le jaune de Mercure (12) suggère le mouvement équilibré du mental.

- le bleu de la Lune (13) représente la pureté, l'aspiration et l'amour platonique.

-le vert-émeraude de Vénus (14) illustre la vibration de la croissance végétale, intermédiaire entre les types de vibrations spirituel, émotif et intellectuel. Le vert est la couleur centrale absorbant tout et combinant toutes les sephiroth en un symbole, l'Ether.

- le violet de Jupiter (21) est religieux et créatif.

- le rouge (27) écarlate de Mars est physique, violent et grossier.

- l'orange du Soleil (30) est la vibration physique grossière mais intense de la vie animale.

- l'indigo de Saturne (32), l'aîné des dieux, représente la sobriété, le calme océanique de la méditation.

Les couleurs du zodiaque forment un spectre détaillé allant du rouge écarlate (Bélier, domicile de Mars, planète de Feu) pour s'achever sur le violet du Verseau (domicile diurne de Saturne) et le roux des Poissons (domicile nocturne de Jupiter).

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.


dimanche 26 novembre 2017

Les échelles de couleurs dans la qabale.





Sans commentaire.



« La condition de toute couleur est la lumière ; la négation de cette dernière, c'est-à-dire l'obscurité, est aussi la négation et la mort de toute couleur ; celle-ci est, par essence, la lumière qui apparaît et se manifeste... Les différentes couleurs ne sont par conséquent que des modifications diverses de la lumière, et sont à cette dernière ce que les bruits sont au son pur. A l'origine de toute symbolique des couleurs se trouve le concept de la lumière. Vu que... toutes les religions s'accordent pour transférer le concept de la lumière à l'essence divine, la couleur, considérée à l'origine comme la manifestation de la lumière, ne peut dès lors avoir d'autre but que celui de désigner la divinité lors de sa manifestation ou de son apparition. Les différentes couleurs symbolisent donc nécessairement les divers modes de manifestation de l'être divin et le représentent sous différents aspects ainsi que dans ses rapports avec ce qui lui est extérieur. La symbolique des couleurs varie donc en fonction du concept de l'essence divine et de son rapport au monde».

Karl Christian Bähr, Symbolic des Mosaïschen Cultus, Heidelberg, 1837.

Précisons de suite qu'aucun accord n'existe entre les textes anciens de Qabale juive sur les attributions des couleurs aux sephiroth. En outre, ces textes présentent de fréquentes difficultés de traduction, les interprétations possibles étant multiples. Là encore, nous nous référerons  aux enseignements de la Golden Dawn.

De même qu'Il existe quatre Mondes ou émanations successives, il existe quatre échelles de couleurs attribuées aux sephiroth.

Par exemple, les couleurs du sephiroth Tiphereth (la Beauté) sont les suivantes :

1) Atziluth                                Echelle du Roi   Rose clair
2) Briah     Échelle de la Reine         Jaune d'or
3) Yetzirah               Echelle de l'Empereur   Rose saumon
4) Assiah                   Echelle de l'Impératrice               Ambre jaune

La liste qui va suivre indique les couleurs des sephiroth dans les quatre mondes. Il est ainsi possible de peindre quatre arbres dont les couleurs exprimeront les différents états de la manifestation.

Les commentaires n'ont pas l'ambition de donner la raison de ces attributions. Ce sont des associations d'idées issues des textes de la Golden Dawn, très largement complétés par les méditations d'Aleister Crowley (Liber 777). Quelques commentaires personnels et des extraits de textes juifs anciens sont parfois insérés. Puisqu'ils ont été choisis en raison de leur concordance avec les attributions de la Golden Dawn, ils doivent are considérés comme de simples pistes de recherche et non comme des « preuves » de l'antiquité de ces attributions. En effet, ces emprunts ne signifient pas que d'autres parties de ces textes s'accordent avec les enseignements présents.

Echelles des couleurs des 10 sephiroth

Atziltuth              Briah     Yetzirah               Asslah

(Roi)      (Reine)                 (Empereur)        (Impératrice)

1) Kether  Brillance              Blanc brillant      Blanc brillant      Blanc pailleté d'or

2) Chokmah Bleu clair         Gris        Gris irisé              Blanc pailleté de rouge, bleu et jaune

3) Binah    Pourpre               Noir       Marron foncé Gris pailleté de rose

4) Chesed                                Violet    Bleu       Pourpre               Bleu azur pailleté de jaune

5) Geburah             Orange                 Rouge écarlate Rouge écarlate Rouge pailleté de noir

6) Tiphereth           Rose clair Jaune d'or      Rose saumon Ambre jaune

7) Netzach               Ambre                  Vert émeraude Vert jaune         Olive pailleté d'or

8) Hod       Violet    Orange Rouge brique    Marron jaunâtre pailleté de blanc

9) Yesod   Indigo   Violet    Pourpre foncé Jaune citron pailleté de bleu azur

10) Malkuth              Jaune   Jaune citron.     Jaune citron, olive, brun et noir olive, brun et noir légèrement pailleté d'or                Noir rayé de jaune


Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

L’exil de l’âme selon la kabbale.





Sans commentaire.


Cet article est la suite de celui-ci

Il n'est pas vain de rappeler que parmi toutes les questions que se pose la pensée humaine, celle de notre propre essence, de l'immortalité et de la spiritualité de notre Moi n'a cessé de préoccuper l'humanité, et parfois jusqu'à l'angoisse. Partout les doctrines se sont succédées à ce sujet ; mais une des plus anciennes est, incontestablement, la Kabbale. Et sur ces questions que tout le monde comprend, bien rares sont ceux qui peuvent les résoudre, il apparaît avec éclat que la Kabbale est l'un des rameaux de cet esprit pénétrant que l'homme possédait dans son état originel. La Kabbale considère l'homme comme un tout complexe différencié en trois parties: le corps, l'âme et l'esprit.

Le corps, siège du principe vital, porte le nom de Nefesh ; l'âme, siège de la volonté, s'appelle Ruah et l'esprit Neshamah. Ces trois parties ne sont pas complètement séparées; il faut se les représenter comme les couleurs du spectre qui, bien que différenciées les unes des autres, se fondent l'une dans l'autre. Le corps est sensible aux influences extérieures, celles du monde, et dans l'âme la passivité et l'activité se trouvent à proportions égales. L'âme est le lien entre le spirituel et le matériel; c'est à la fois le support et le siège de la personnalité humaine. L'âme se trouve en double rapport avec ce qui est au-dessus d'elle (l'esprit) et ce qui est au-dessous d'elle (le corps).

Dans l'esprit, on ne retrouve pas, en revanche, une once de passivité; c'est l'activité qui domine. L'élément le plus élevé dans l'être humain, le Yehidad, l'unité en elle-même, se trouve dans l'esprit en son recoin le plus riche.

C'est l'esprit qui est en relation avec la divinité, et c'est en lui que l'être humain va pouvoir puiser sa puissance spirituelle.

Un individu qui ne ferait que le mal, dit la Kabbale, un individu qui serait capable de refuser les influences spirituelles et qui croirait ainsi vivre par ses propres forces, cet individu serait tout simplement un Démon, celui que les chrétiens nomment l'Antéchrist.

Quoi qu'il en soit et cela concerne la majorité des humains, l'immense majorité, l'homme, dit la Kabbale, au lieu de vivre dans la divinité comme cela se passait au Paradis, s'est enfoncé de plus en plus dans l'amour de lui-même. Il s'est enfoncé dans le péché; il a quitté son centre spirituel pour s'excentrer. L'âme s'est exilée comme le peuple juif était en exil en Egypte et elle attend son Moïse. Cependant, l'étude de la Kabbale peut hâter la venue de ce nouveau Moïse.

La chute et l'éloignement toujours plus grand de la divinité qui en est résulté ont eu pour conséquence immédiate une déchéance des pouvoirs mystiques et magiques de la nature humaine. L'étincelle divine s'est de plus en plus retirée de la créature qui a perdu son union intime avec son créateur.


Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

Les grands philosophes connaissaient la Kabbale.



Platon.


Cet article est la suite de celui-ci

On a comparé la Kabbale à un joyau brûlant de mille feux et, en effet, la tradition kabbalistique recèle des merveilles qui coordonnent tout un savoir épars en une sagesse cohérente. L'étudiant en Kabbale découvre des vérités qui, expliquant différentes énigmes de l'univers, de l'homme, de Dieu même, calment son angoisse légitime sur le destin de l'univers, lui apportent une paix intérieure. Et il a besoin d'une telle paix pour poursuivre sa quête, car sa voie est celle de l'initiation, c'est-à-dire la voie où l'on acquiert des pouvoirs occultes susceptibles de changer le cours des choses, d'agir sur sa propre personne, sur ses proches et sur son monde proche.

Il tombe sous le sens, après ce que nous venons de dire, que la Kabbale a influencé la philosophie. L'histoire de cette matière est remplie de ces interventions.

Platon, c'est incontestable, a connu la Kabbale, on retrouve dans sa pensée des spéculations mystiques et surtout numérologiques sur la création du monde et l'Architecte de tous les mondes. Certains universitaires se sont demandés comment Platon aurait pu avoir des contacts avec la philosophie occulte de l'hébraïsme, mais l'objection tombe dès que l'on admet, ce que Platon dit lui-même, qu'il connaissait certains des enseignements des temples de la haute Egypte. Or ces temples conservaient, eux aussi, la tradition primordiale. D'autre part, tous les grands philosophes grecs, dont Platon, avaient été initiés en Egypte aux « mystères d'Isis ».

On peut sans forcer la note relever l'influence de la Kabbale sur Pythagore, l'inventeur du « nombre d'Or » avec lequel sont harmonieusement bâtis temples et cathédrales de l'Antiquité et du Moyen Age, et dont le modèle mystique reste évidemment le temple de Salomon. On peut encore souligner cette influence sur Orphée, le plus grand initié de la Grèce antique. On peut noter la permanence de la tradition kabbalistique en Moïse, Ezéchiel, les prophètes et cela jusqu'à saint Jean dont l'Evangile reste le livre  que vénèrent les initiés de toutes les sociétés secrètes d'Europe, et dont l'Apocalypse est truffée d'allusions kabbalistiques.

Il est fort possible, voire certain, que la Kabbale influença les alchimistes, les rose-croix (les initiés les plus mystérieux d'Occident), les templiers ces moines guerriers brûlés par le roi de France qui craignait leur pouvoir. Signalons enfin que la franc-maçonnerie connaît et utilise les symboles de la Kabbale dans certains de ses hauts grades comme le 13 ème degré.


Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

mercredi 22 novembre 2017

Fabrice Han, un magicien d’élégance.



Photo Zakary Belamy, création Graphique Guyom Foulon.



Le lundi 20 novembre 2017 pour la réunion mensuelle « Close up » du Cercle Magique de Paris, animée chaque fois par le prestidigitateur mentaliste, DJ, balloonneur (etc!) Fabrice Baudry , le thème abordé était le FP, le manicolor et différents chargeurs.

De 21h00 à 21h45, le magicien Fabrice Han, spécialiste entre autres du FP, nous a présenté une mini-conférence et nous a fait l’honneur de partager avec nous son savoir magique. Il a montré et démontré, de façon très claire, certains effets oubliés comme l’allumette enflammée dans le FP, la serviette brûlée et reconstituée, le foulard qui disparaît dans une poche en plastique, etc.

Fabrice Han est aussi un spécialiste de ce que l’Académie de magie Georges Proust appelle le « Super Gimmick », le complément indispensable du FP. . Le  « Super Gimmick » permet de faire disparaître des grands foulards, jusqu'à 45 x 45 cm.

Fabrice Han est un magicien d’élégance. Il est d’une extrême dextérité et sait ajouter sur chaque tour (même avec un FP !) un petit plus, un petit détail, une petite subtilité, qui le rend vraiment magique.

C’est pourquoi face à la fois à tant de talent mais aussi d’humilité et de simplicité, j’ai tenu à ressortir sur mon blog un article qui était paru le 6 août 2007 au festival d’Avignon.


Fabrice Han, un rare magicien de rue au FESTIVAL d'AVIGNON depuis 15 ans.
Lundi 6 Août 2007

Le festival d'Avignon vient de s’achever et rares sont les magiciens professionnels qui se sont aventurés dans les rues. Fabrice Han, magicien professionnel plutôt discret, est un habitué du festival depuis une quinzaine d'années. Cette année il a planté sa mini-sono et son guéridon sur une place de choix: PLACE DE L'HORLOGE.

Par session de 15 minutes par spectacle (jusqu'à 7 représentions le soir car le jour, le bougre pionce comme une bête dans une chaleur écrasante), Fabrice attirait en pointe jusqu'à 200 personnes. C'était assez impressionnant de le voir réunir autant de monde sans avoir à hurler dans tous les sens, sans un mot et sans airburst ou autre papier-flash, sans musique de dingue (il nous a quand même balancé du Richard Clayderman durant tout le festival car son lecteur MP3 l'a lâché). Dans un grand classicisme, il faisait la chasse aux pièces, l’eau dans le journal, une très belle routine de cordes, des FP/foulards, des cigarettes, des balles éponges... Rien de bien original dans tout cela et pourtant le public applaudissait spontanément sans qu'il n'ait à le demander ou le forcer.

Bien fringué, pas de gestes brusques et d'effets inutiles pour faire le beau, pas de fioritures de branleur (il les maîtrise pourtant), un regard jamais agressif et une humilité que devraient prendre en exemple plus souvent les magiciens.

Il possède un vrai pouvoir d'attraction et semble plaire à tout le monde. Ce qui m'a le plus frappé, c'est sa manière de rentrer en scène pour attirer le public alors qu'il est tout seul comme un con devant son guéridon. Et pourtant, en 20 secondes à peine (je ne plaisante pas) il se retrouve avec un parterre de gens tout autour de lui pour atteindre rapidement 100 à 200 personnes.

Que ceux qui étaient au festival et veulent me contredire lèvent la main.

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous !


Compte rendu des « Mardis de la magie » du 21 novembre 2017.



Le salut des artistes.



Les Mardis de la magie ont lieu d’habitude depuis des années tous les quinze jours le mardi à 20 heures au Théâtre du Gymnase Marie Bell dans le dixième arrondissement de Paris. Mais à présent, c’est la révolution, les Mardis de la magie ont dû déménager pour cause de travaux dans le théâtre du gymnase Marie Bell. Ils se déroulaient hier soir à la Chapelle des Lombards (19 rue de Lappe, Paris 11). Tout d’abord un grand bravo la direction de La Chapelle des Lombards qui a accueilli cet événement avec beaucoup de gentillesse et de professionnalisme. La réussite a été totale : il y avait plus de 95 personnes dans la salle (et du public réactif).

Le principe des Mardis de la magie est qu’à chaque fois, quatre ou cinq magiciens de renom ou des pratiquants chevronnés d’arts annexes (mentalisme, ventriloquie, duos de télépathes, etc.) présentés par Stéphane Lydo vous proposent soit une partie de leur spectacle, soit un nouveau numéro. Le paiement se fait au chapeau (vous donnez ce que vous désirez).

Surtout n’oublions pas de remercier Stéphane et Stéphanie Lydo, les organisateurs, sans lesquels les Mardis de la magie n’existeraient pas (qui, en plus, ont dû gérer actuellement le déplacement du lieu du spectacle).

Du close-up a d’abord été effectué avec grand talent dans le public par le magicien et jongleur Grégory Korchia.

Puis le spectacle a débuté, basé principalement ce soir-là sur les mystères du mentalisme.


Wanda et Viktor sont pour moi actuellement les meilleurs télépathes français. Il serait nécessaire de  remonter jusqu'à Myr et Myroska pour trouver un show d’une telle qualité et aussi étonnant.

Il faut dire qu’ils font partie de deux organisations internationales de très haut niveau en mentalisme : la « British Society of Mystery Entertainers » qui rassemble les artistes mentalistes anglophones et les « Mystery performers », un cercle américain dont les adhérents sont les mentalistes les plus connus au monde.

Mais détaillons l’étonnante performance de Wanda et Viktor : Wanda est capable avec les yeux bandés de deviner les prénoms et les dates de naissance de spectateurs, les numéros de leur papiers d’identité, de leurs cartes de fidélité, ainsi que de décrire précisément les objets empruntés dans l’assistance par Viktor. Et toutes ces révélations vont crescendo avec, petit à petit, de plus en plus de  précision.

Wanda et Viktor ont souvent eu les faveurs des émissions de télévision et notamment de celle de France 2, « Ça se discute » mais aussi de « C’est mon choix » sur le thème de« Mon cerveau fait des choses que je n’explique pas ».

Comme les télépathes Myr et Myroska qui autrefois avait mis au point leur fameuse phrase finale : « S’il n’y a pas de truc, c’est incroyable, mais s’il y en a un, c’est encore plus incroyable ! », Wanda et Viktor terminent leur numéro en affirmant : « Pour ceux qui croient, aucune explication ne sera nécessaire et pour ceux qui n’y croient pas, aucune explication ne sera suffisante ».

Si vous voulez connaître la vie et le parcours mentaliste de Wanda et Viktor, un très bel article a été écrit à leur sujet dans le journal La Dépêche. 


2) Estelle Woog est une magicienne qui a une magie très créative. Elle a effectué ce soir une belle prestation de mentalisme avec différents supports, notamment des ardoises, des cartes et un livre.

3) Jean-Michel Lupin a présenté un des tours de son passionnant spectacle de mentalisme Sur les traces d'Arsène Lupin : entre magie et mentalisme qu’il joue tous les samedis après-midi au Laurette Théâtre. Aujourd’hui, Il devine de manière mystérieuse qui, dans un groupe de spectateurs, a choisi parmi 5 jetons mélangés dans un sac le seul jeton de couleur rouge.

4) Stéphane et Thomas ont beaucoup amusé le public avec un numéro très réussi de magie comique.

Ils ont fait semblant par tous les procédés possibles de ne pas retrouver une carte et finalement ont décidé de téléphoner à une personne au hasard en France qui, bien entendu, leur a révélé la carte.

Mais attention, sous ces dehors humoristiques, se cachent des experts en prestidigitation. Cette année, au 51 ème congrès de la Fédération Française des Artistes Prestidigitateurs, à Saint Malo, ils ont obtenu le deuxième prix dans la catégorie « Cartomagie » (sous leur nom de ville !) : GOMEZ Stéphane / BARTHES Thomas.

Ils avaient par le passé réalisé un spectacle « On s'improvise magicien... ou pas ! » qu'ils ont le projet de  rejouer cette année dans une nouvelle version.

Il fait maintenant froid dehors, vous pouvez naturellement rester chez vous. Mais quel dommage de regarder sa télévision alors que la magie, le mentalisme, le rire, de fantastiques talents vous attendent. Accourez donc aux Mardis de la Magie.

Dans mon enthousiasme, j’ai oublié de donner la date des prochains mardis de la magie : le 26 décembre.

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. Amitiés à tous !

lundi 20 novembre 2017

Aleister Crowley et la magie moderne (cinquième partie).




Samuel Liddell MacGregor Mathers, un des fondateurs en 1888 de L'Ordre Hermétique de la Golden Dawn.


Cet article est la suite de celui-ci.

Edward Alexander Crowley, dit Aleister Crowley, et également connu comme Maître Therion, Frater Perdurabo ou The Great Beast 666 est un écrivain, ésotériste, et astrologue britannique (1875-1947).

Si Aleister Crowley est à peine connu comme poète en Grande-Bretagne, il l'est beaucoup plus comme magicien. Pour l'opinion publique, il fut un magicien noir, un dangereux aventurier de l'occulte voire un adorateur du démon. Et Crowley lui-même a toujours insisté sur un point : la discipline qu'il enseignait, qu'il pratiquait, c'était la magie ; il employait alors souvent une graphie archaïque : magick au lieu de magic.

Cependant, il ne semble guère s'être occupé de ce qu'on appelle vulgairement magie. Selon lui, la magie n'était pas un ensemble de recettes et de pratiques, plus ou moins étranges, ridicules ou sinistres, c'était essentiellement une, ou plutôt, la méthode de « réalisation spirituelle ».  C'est ainsi qu'il déclare : « Je me suis consciemment voué au Grand Oeuvre, entendant par là l'œuvre de devenir un être spirituel, libre des contraintes, des hasards et des déceptions de l'existence matérielle. Je me suis trouvé en difficulté pour donner un nom à ma méthode : théosophie, spiritualisme, occultisme, tous ces termes impliquent des connotations indésirables. J'ai donc choisi le mot de magie comme étant, par essence le plus sublime et, à l'heure actuelle, le plus discrédité de tous les termes possibles. J'ai juré de réhabiliter la magie, de l'identifier à ma carrière propre et d'amener l'humanité à respecter, aimer et croire ce qu'elle a méprisé, haï et craint » (Magick, p. 16).

Bien plus, il  condamnait formellement la magie utilitaire, visant les « pouvoirs ». Son petit poème Le Sorcier précise sa position.

« Un sorcier, par la puissance de sa magie, a soumis Toute chose à son propre joug...

Dans un système complet de dix millions de fois, dix millions de sphères sur les vingt-deux millions de plans, il satisfait ses désirs. Mais avec tout cela, il n'est toujours que lui-même. Hélas ! » (Le livre des mensonges, p. 37)

Adolescent, Crowley s'était révolté contre l'enseignement puritain de la secte protestante à laquelle appartenaient ses parents : les Darbystes ou Plymouth Brethren. Il s'était passionné pour les sciences occultes et avait correspondu avec l'ésotériste Arthur Edward Waite. Et, en 1898, il entra au sein d'une société secrète rosicrucienne, fondée dix ans auparavant, L'Ordre Hermétique de la Golden Dawn, dont le système ésotérique et magique devait le marquer de façon ineffaçable.

Quelle que soit l'originalité de son enseignement et de sa doctrine, il est tout à fait impossible de les comprendre correctement, si on ne connaît pas les bases, assez complexes, du fonctionnement de cet ordre et de son chef autocratique, Samuel Liddell MacGregor Mathers, traducteur en anglais des Clavicules de Salomon et de La Sacrée Magie d'Abramelin le Mage.

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.


dimanche 19 novembre 2017

Retrouver l’immortalité perdue grâce à la kabbale.





L'Ain Soph Aur


Cet article est la suite de celui-ci.

Revêtu d'un corps, d'une « tunique de chair » disent les cathares, l'homme est soumis aux passions et il doit — c'est même le sens de son passage sur terre — y retrouver son état primordial édénique. Il doit recréer son immortalité perdue. C'est ce qui explique qu'il se réincarnera autant de fois qu'il le faudra. La Kabbale enseigne, en effet, la réincarnation.

Il existe pourtant des différences entre la Kabbale et l'hindouisme, et voici ce qu'en dit un grand occultiste F. Ch. Barlet dans The Doctrine and Literature of the Kabalah: « Je dirai que les doctrines hindoues me semblent plus vraies au point de vue métaphysique, abstrait ; les doctrines judéo-chrétiennes au point de vue moral, sentimental, concret : le christianisme et la Kabbale laissent plus d'incertitude [...] L'un parle à l'intelligence, l'autre à l'âme. On ne peut donc posséder la doctrine complète de la Tradition qu'en interprétant le symbolisme de l'un par la métaphysique du second. Alors, et alors seulement, les deux pôles ainsi animés l'un par l'autre font resplendir, par les splendeurs du monde divin, l'incroyable richesse du langage symbolique. « Chaque peuple, en effet, ne recueille qu'une bribe, qu'une parcelle, de la tradition primordiale. Et il faut tout rassembler, « rassembler ce qui est épars », disent les initiés, pour commencer à comprendre quelque chose. L'étude de la Kabbale n'infirme pas l'étude des philosophies d'Orient. Au contraire ! Bien que venues d'horizons différents, ces conceptions se complètent. Tout individu qui fera des progrès dans la compréhension d'une tradition fera des progrès dans toutes les autres.

L'homme doit donc reconstituer d'abord son androgynie primitive — comment? la Kabbale l'enseigne — pour retrouver l'état d'avant la division en Adam et Eve. La reconstitution de cette androgynie conduit au « saint des saints », c'est-à-dire au cœur du mystère que la chambre la plus reculée du temple de Salomon symbolise sur la terre. Il y a sept tabernacles, et dans le plus parfait qui est le « saint des saints », les âmes vont s'unir à l'âme suprême. Là, tout rentre dans l'unité et dans la perfection. Tout se confond dans une seule pensée qui s'étend comme une bénédiction sur l'univers entier. Au fond de cette pensée se cache une lumière intense que personne ne peut saisir. Dans cet état, l'individu ne se distingue plus de son créateur. L'homme fait partie de Dieu.

Enseignement de la Kabbale sur la nature (l'univers se réincarne)

Pour la Kabbale, les planètes forment les organes de l’univers, comme le foie, les poumons, le cœur, etc., forment les organes de l'homme. Chez l'être humain, la vie résulte du courant sanguin qui baigne tous les organes, élimine les déchets, restaure ce qui nécessite de l'être. Dans l'univers, de la même manière, la vie résulte des vagues de lumière qui baignent toutes les planètes. Bien plus, c'est la lumière qui expulse les déchets planétaires : les trous noirs récemment découverts par les astronomes sont peut-être les poubelles du cosmos. Einstein a montré que la matière, les étoiles, l'univers sont composés de lumière et il rejoint ainsi l'enseignement le plus constant de la Kabbale et de la Tradition.

Dans l'homme, chaque globule sanguin est un « être » véritable qui est constitué à l'image de l'homme lui-même. La biologie montre que tout est dans tout et la conclusion s'impose d'elle-même : le fluide vital contient une infinité d’« êtres ». Il en va ainsi de la lumière qui contient une infinité de photons qui sont des « granules » de lumière comme dit Einstein. Ce sont ces photons qui, amalgamés et mis à l'abri de toute influence matérielle, donnent les anges. La Kabbale pratique étudie ces êtres invisibles, ces récepteurs-transmetteurs de la lumière contenue dans l'univers. Elle agit sur eux et connaît tous leurs pouvoirs. D'où l'astrologie, la démonologie et toutes les autres techniques de la Kabbale.

La force vitale transmise par le sang n'est pas la seule chez l'homme. Au-dessus d'elle, il existe la force nerveuse. Le fluide nerveux domine les phénomènes vitaux. Il peut agir par la volonté, au travers du cerveau et des nerfs rachidiens, ou organiquement, au travers du grand sympathique. Ce dernier, le grand sympathique, est le corps astral des occultistes. Pour les occultistes, en effet, l'homme est triple: corps de matière (physique), corps astral et corps de lumière. A la mort, l'individu se dépouille des deux premiers comme d'enveloppes grossières et successives.

Le fluide nerveux, en tout cas, n'est pas porté comme l'est la vie par des « êtres » (les globules sanguins). Il part de quelque chose qui est la cellule nerveuse, que nous connaissons bien depuis quelques dizaines d'années, et il aboutit à un centre de réception (un centre nerveux). La Kabbale dit qu'il en est de même pour ce qui concerne l'univers : au-dedans des courants de lumière, on trouve un fluide mystérieux indépendant de la nature comme la force nerveuse est indépendante des globules sanguins. Directement émané de Dieu, ce fluide est le corps de Dieu. Et ce corps de Dieu, c'est l'Esprit de l'univers.

L'univers ressemble encore sur d'autres points à l'homme : il est soumis lui aussi à une évolution et une involution périodiques et il doit finalement être réintégré dans son origine. Pour le dire plus simplement, mais de manière plus stupéfiante: l'univers se réincarne. La physique nucléaire et l'astronomie montrent que l'univers, si l'on compte en milliards d'années, passe par des évolutions comparables à celles de l'humanité. L'univers, en effet, vieillit, meurt et renaît. C'est ce qui se passe lors de l'épuisement des ressources de la planète dont nous sommes peut-être en train de nous rapprocher comme le pense la théorie écologique. Et après l'épuisement des ressources, c'est l'explosion cosmique. Mais dans tous ces cycles, l'univers, qui passe par de « mauvais moments » (les crises), s'améliore.

L'univers est donc mû par une volonté directrice qui se transmet de proche en proche et de loin en loin au moyen  du magnétisme universel dont Einstein lui-même parle avec sa théorie de la relativité généralisée.

Ce magnétisme est appelé:

—          Ain Soph Aur par les kabbalistes;  La lumière Aur est en trois parties, suivant la loi de la trinité : aod est son principe positif, le soufre ; aob est son principe négatif, le mercure, et lorsque les deux principes sont équilibrés, ils forment le sel, ou l'aur.
—           or par les alchimistes;
—           musique des sphères par Pythagore. Cependant et il faut le reconnaître, la Kabbale en donne la description la plus précise, la plus cohérente, la plus belle qui soit.

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

vendredi 17 novembre 2017

Compte rendu des « As de l’illusion » du 16 novembre 2017 et présentation du « Festival de magie » au «Théâtre en bord d’ô» à Thorigny du 16 au 19 novembre.




La magie a élu résidence cette semaine à Thorigny.


Je suis allé voir un spectacle de magie hier soir et j’ai adoré ! Cela se passait au «Théâtre en bord d’ô» à Thorigny en Seine-et-Marne.

J’ai appris que pendant toute la semaine, Il va se dérouler dans ce théâtre un « Festival de magie ». Le spectacle que j’ai vu hier se nommait «  Les As de l’illusion » (et, je dois dire, il était à la fois formidablement drôle et formidablement magique : toute l’assistance, vu son enthousiasme, pensait manifestement comme moi !).

Le principe de départ des « As de l'illusion » vient d’une belle idée du magicien Stéphane Lydo, qui en est le présentateur : c’est de proposer au public un plateau de prestidigitateurs reconnus issus des cabarets parisiens mais surtout qui représentent un condensé idéal des différents types de magie et arts annexes actuels. (magie classique, mentalisme, humour, close-up, jonglerie, etc.)

Cependant, avant toute chose, honneur aux dames : n’oublions pas de remercier la formidable Stéphanie qui s’est occupée de la régie et Christelle Rizutto, la directrice du théâtre, la patronne (j’aime ce terme !) sans laquelle toutes ces merveilles n’auraient jamais existé.

La soirée a commencé avec du close-up effectué avec grand talent dans le public par le magicien mentaliste, Mat Rivers.

Puis le spectacle proprement dit  a débuté.

1) Stéphane Lydo a d’abord  joué magiquement  avec des flammes (attention, c’est dangereux), mais aussi a fait apparaître de multiples colombes et produit pour son public des effets impossibles. Attention, si vous voulez en voir et savoir plus, prenez vite votre place, accourez au spectacle de samedi qui sera le même.  


2) Fabrice Haudecoeur présente un extrait de son show « 125 Kg de délire». Il opère des prodiges avec son ventre qui apparaît et disparaît. Puis il choisit une jeune femme dans la salle pour un tour de téléphone portable complètement délirant et désopilant.


3) Patia magicieuse a à la fois un remarquable talent dans l’art de la prestidigitation mais aussi un sens de l’humour extrême. Elle présente au public le personnage d’une femme dépressive qui vient de se faire larguer par son mec, de perdre son boulot et qui veut devenir magicienne ! L’assistance la suit avec grand plaisir dans son délire à la fois contrôlé et provocateur. 

Greg Korchia est à la fois un grand jongleur et un grand magicien. Je ne vous dévoilerai pas son numéro mais je peux vous dire qu’il sait manier l’argent : faites attention s’il vous demande un billet de banque !

5) Le magicien humoriste Guyom Foulon nous propose un extrait de son spectacle « Retour vers ton Imagination », qui aura lieu ce vendredi soir à 21 h toujours au « Théâtre en bord d’ô », une parodie déjantée sur les super-héros. Il y a toujours beaucoup d'imagination, d’humour et de prise de risque dans ce que propose Guyom.

6) Un spectateur choisi au hasard dans le public est transformé en magicien par Stéphane Lydo. Un final incroyablement drôle et décalé.

En fin de spectacle, Stéphane Lydo a fait monter sur scène Emmanuel Eberlé, qui était venu amicalement et triomphe au théâtre actuellement avec sa pièce Le Bal des couillons.


Mais attention, voici la suite du programme du « Festival de magie ».

Vendredi 17 novembre à 21 h
« Retour vers ton imagination » de Guyom Foulon

Samedi 18 novembre à 21 h
« Les As de l’illusion » (même spectacle que jeudi 16 novembre)
Mais aussi deux spectacles pour les enfants Le trésor d’Akram le pirate par Fabrice Haudecoeur  (15 h 30) et Alice et le chevalier Foulon (17 h).

Dimanche 19 Novembre
Encore des activités magiques, cette fois principalement pour les enfants.


Vous trouverez le résumé et les détails du « Festival de magie » en cliquant sur ce lien ou sur celui-ci.


En conclusion, il  fait maintenant froid dehors, vous pouvez naturellement rester chez vous. Mais quel dommage de regarder sa télévision alors que la magie, le rire, de fantastiques talents vous attendent jusqu’à la fin de cette semaine.

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. Amitiés à tous !

lundi 13 novembre 2017

Ce que la Kabbale enseigne sur la Divinité.





Le livre de Jean-Malfatti.


Cet article est la suite de celui-ci .

La Kabbale fut très souvent mal vue par les milieux rabbiniques officiels. De ce point de vue, la Synagogue qui rejette les kabbalistes ressemble à l'Eglise qui exclut les cathares. (La Synagogue, avouons-le, elle, ne brûla pas ses hérétiques.) En tout cas, les kabbalistes dégageaient une odeur de soufre parce qu'ils voulaient percer le mystère de la divinité. L'enseignement exotérique se contente de croire, tandis que la recherche ésotérique pousse plus loin.

L'homme est fait à l'image de l'univers, dit la Kabbale, mais l'homme et l'univers sont faits à l'image de Dieu. Dieu « en-soi » reste, certes, inconnaissable, et les kabbalistes l'appellent alors l'En-Soph, mais il y a ses manifestations (les Sephirot) qui, elles, sont susceptibles d'être comprises.

A vrai dire, la manifestation principale des Sephirot, c'est le triangle. On retrouve cette loi dans les groupes:

—           Soleil, Lune, Terre,

—           Osiris, Isis, Horus,

—           Brahma, Vishnou, Siva,

—           Père, Fils, Saint-Esprit.

Ils se concrétisent sous la forme de trois Sephirot : Hokhmah (la sagesse), Binah (l’intelligence), Kether (la couronne). Ces trois premières Sephirot représentent l'Esprit de Dieu (Esprit incommensurable et très mystérieux). Quant au corps de Dieu, c'est l'univers, dit la Kabbale. Curieuse conception: Dieu a un corps ! Cela rejoint le matérialisme cosmique d'un Giordano Bruno, philosophe italien brûlé à la Renaissance. De ce fait, la Kabbale n'est ni tout à fait juive (le judaïsme n'admet pas que Dieu ait un corps) ni même tout à fait chrétienne (pour le christianisme, Dieu ne s'est revêtu que d'un corps humain et non de l'univers). On ne retrouve de telles spéculations que dans les hérésies chrétiennes, tel le catharisme.

Dieu est donc inconnaissable dans son essence, mais il est connaissable dans ses manifestations. Et ce point de vue rejoint la tradition primordiale et les traditions particulières de nombreux peuples. Il rejoint ainsi les conceptions hindoues qui, elles aussi, se fondent sur une base rappelant les Sephirot. Le Dr jean Malfati de Montereggio, un ésotériste du XIX ème siècle, dans son livre Etudes sur la Mathèse ou Anarchie et Hiérarchie de la Science avec une Application spéciale de la Médecine, remarquait que « le premier acte en soi de révélation de Brahma fut celui de la « Trimurti ». 

Or la Trimurti est le principe ternaire procédant à l'acte créateur de la divinité. Cette Trimurti qui représente la création, la conservation et la destruction, sous le nom de Brahma, Vishnou et Siva équivaut à l'évocation des trois Sephirot : Hokhmah, Binah, Kether." Bien plus, dit le D' Malfati : « Cette première Trimurti passe alors dans une révélation extérieure et dans celle des sept puissances précréatrices, ou dans celle du développement septuple personnalisé par Maïa : Oum, Haranguerbehah, Porsh, Parad Pradiapat, Prakrat, Pran. » Bref, nous avons une stricte équivalence entre les personnifications de l'hindouisme et les Séphirot de la Kabbale. Cela ne nous étonne pas, nous qui sommes maintenant familiarisés avec la notion de tradition primordiale.

Enseignement de la Kabbale sur l'homme.

Comme l'alchimie et toutes les disciplines occultes, mais avec une science très consommée, la Kabbale dit que l'homme contient en raccourci tout l'univers. De là son nom de « microcosme ». Remarquons en passant que lorsque l'ésotérisme dit que l'homme est comme l'univers, que le haut est comme le bas, il ne fait pas allusion à une égalité, mais à une analogie. L'homme et le monde ne sont pas semblables et encore moins égaux, mais analogues. D'après les sciences occultes, les objets qui se conforment à la même loi dans l'univers sont analogues aux organes humains. La nature montre des êtres de constitutions variées (minéraux, végétaux, etc.) qui se groupent pour former des planètes, lesquelles se groupent à leur tour pour former des systèmes solaires. Les planètes et leurs satellites donnent naissance à la vie de l'univers comme le jeu des organes donne naissance à la vie humaine. Les organes et les planètes ont donc beau être des grandeurs absolument incomparables, ils agissent en fonction de la même loi et sont analogues.
D'après la Kabbale, l'homme primordial est composé de trois éléments essentiels :

—           d'un élément inférieur, Nefesh (ou Nefesch);

—           d'un élément supérieur, l'étincelle divine Neshamah (ou Neschamah);

—           d'un élément médian, Ruah (ou Ruach).

L'homme primordial n'est pas encore matériel au sens où nous l'entendons. Il n'acquerra son corps de matière très grossière qu'après la chute.

L'élément supérieur de cet homme primordial s'appelle le Neshamah. Nefesh et Neshamah sont d'essences vraiment différentes, absolument opposées. C'est le Ruah qui les met en accord, qui leur permet de coexister pacifiquement.

Au commencement du monde, l'homme (l'Adam Kadmon) est émané de Dieu à l'état d'esprit pur. Bien plus, comme Dieu constitué en Hokhmah en Binah, il  est à la fois mâle et femelle. Il forme un seul être symbolisé par l'Androgyne. Adam et Eve ne sont pas encore des êtres distincts. La biologie montre que c'est la différenciation sexuelle qui a apporté la mort. Au début, la vie était éternelle, mais elle était incapable de plaisir et de reproduction. La Kabbale tient compte de la sexualité : le plus grand péché, disent les kabbalistes, est pour un homme de rester sans femme. La Kabbale a-t-elle développé, comme le yoga tantrique, des techniques érotiques de rétention du sperme et de transformation de l'instinct sexuel en présence de la lumière? Les textes ne sont pas tout à fait explicites à ce sujet. Mais il y aurait fort à parier que la tradition kabbalistique n'échappe pas à la règle de la prise en compte du phénomène sexuel.

Sous l'influence de la chute, l'être unique, originel, l'Adam Kadmon, se divise et se matérialise en homme et femme (Adam et Levé). La psychologie moderne rejoint ici l'enseignement traditionnel : l'homme n'est jamais entièrement homme, ni la femme entièrement femme. Ils contiennent chacun une part de sexe opposé : la sensibilité (féminine) pour l'homme (anima de Jung) mais aussi les mamelons qui ne lui servent à rien physiologiquement, l'activité virile (masculine) (animus de Jung) pour la femme. C'est le refus de la sensibilité, la peur de l'homosexualité, les préjugés, la virilité exacerbée, qui sont cause de nombreuses maladies psychiques, comme le montrent Sigmund Freud et la psychanalyse.


Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

vendredi 10 novembre 2017

Aleister Crowley et la magie moderne (quatrième partie).




Adam Weishaupt.

Cet article est la suite de celui-ci.

Pour comprendre la perception actuelle parfois très négative de la magie d’Aleister Crowley, il faut remonter dans le passé.

Au cours des siècles, depuis l’Antiquité, tous les écrits sur la gnose (religion magique pour accéder directement jusqu’à Dieu par la connaissance) ont été détruits (à une ou deux exceptions près).

Au vingtième siècle, la résurgence massive de l'intérêt pour le côté caché des choses, pour l'aspect nouménal du monde phénoménal, est largement due à la dissolution graduelle de l’ancienne morale sociale. Elle a rendu possible le descellement de cellules dormantes de la conscience grâce à l'utilisation du sexe, des drogues, de l'alcool et d'autres méthodes d'exploration.

La genèse de ce changement survint dans la dernière moitié du siècle dernier, lorsque Helena Blavatsky ouvrit en grand les portes de l'ésotérisme oriental et le rendit disponible au monde occidental. La tendance de l'opinion scientifique changea aussi de cap et commença à confirmer les observations des mystiques et des scientifiques ésotéristes, anciens et modernes.

Ces fils furent rassemblés en un seul nœud en 1875, l'année où coïncidèrent deux événements d'une importance considérable : la fondation par Helena Blavatsky de la Société Théosophique et la naissance dans le Warwickshire, en Angleterre, d'Aleister Crowley.

Afin d'évaluer correctement ces circonstances, il est nécessaire de comprendre qu'un événement tout aussi significatif était imminent : l'apparition de l'Ordre Hermétique de la Golden Dawn, qui avait existé sous différentes formes et sous d'autres noms depuis un temps incalculable.

La Golden Dawn était l'École du Mystère Intérieur de l'Ordre qui se formula dans le monde extérieur en tant que Société Théosophique.

L'intention d’Helena Blavatsky lorsqu'elle créa sa Société fut, principalement, la destruction de la Chrétienté dans sa forme historique opposée à sa forme « éternelle ». Ce fait est soit éludé soit totalement ignoré par la plupart des auteurs qui écrivent sur la Société ou sa fondatrice, mais il est essentiel pour une compréhension du courant vital qui inspira la Golden Dawn et plus encore pour saisir la raison qui poussa Crowley à s'identifier à la formule antichrétienne de la Bête, 666.

Le véritable Ordre Occulte se manifesta en Occident en 1886 en tant que Golden Dawn. Avant cette manifestation spécifique, la Fraternité comptait parmi ses représentants inavoués des autorités telles que Sir Edward Bulwer-Lytton, Éliphas Lévi, Fred Hockley, Kenneth Mackenzie, Gerald Massey, Fabre d'Olivet entre autres. Bulwer-Lytton fit historiquement le lien avec les adeptes continentaux Gérard Encausse (Papus), Rudolph Steiner et Franz Hartmann — des noms prestigieux de l'ésotérisme occidental. Ces éléments continentaux constituèrent ce qui fut jadis appelé la Fraternité Hermétique de la Lumière.

Autour de 1875, peu de temps après la naissance de la Société Théosophique, la Fraternité hermétique de la Lumière — jusqu'alors relativement peu organisée — fut concentrée en dix degrés initiatiques sous la direction du Dr. Carl Kellner, un adepte australien qui révéla le véritable nom de la Fraternité comme étant l'Ordo Templi Orientis, L'Ordre du Temple Oriental, l'Orient signifiant le lieu du lever du soleil, la source de l'illumination.

Karl Kellner fut le premier O.H.O. (Chef Extérieur de l'Ordre — Outer Head of the Order) de l'O.T.O. nouvellement constitué. Car longtemps auparavant existait un Ordre du Temple — sous la direction de Jacques de Molay (1293-1313) — qui « prépara la Renaissance en fusionnant les Mystères de l'Orient et de l'Occident ».

Cet Ordre comprend également la Fraternité Hermétique appelée Illuminati, dirigé au XVIII ème siècle par le célèbre Adam Weishaupt. Bien que sa portée reste encore incalculable, elle est d'une importance incontestable quant à la présente renaissance magique.

Adam Weishaupt (1748-1830) fonda l'Ordre des Illuminati le 1er mai 1776. Il formula les principes fondamentaux de l'Ordre en des termes très similaires à ceux que Crowley utilisa plus tard dans le Liber Oz.

Le « Verbe Perdu » dans le système de Weishaupt est « Homme ». La régénération de ce Verbe exige que l'homme se retrouve lui-même, que la rédemption de l'humanité s'effectue par l'homme et à travers lui, que l'homme se gouverne lui-même et s'affranchisse des entraves des pouvoirs et des contrôles étrangers. En un mot, il doit devenir un roi à part entière en vertu de son héritage primordial.

Plus tard, l'idée d'« homme royal » deviendra fondamentale dans le système de Crowley. Elle est synonyme d'être Thélémite, c'est-à-dire quelqu'un qui a découvert sa Véritable Volonté (thélèma) et qui est capable de la faire. Ainsi, « Fais ce que tu voudras » sera toute la Loi.

Lorsque Crowley assuma le contrôle de l'O.T.O., il choisit comme devise « Deus est Homo » (« Dieu est Homme ») et il déclare dans le Liber Oz « Il n'est d'autre dieu que l'homme ». C'est à l'Homme que son Manifeste est adressé lorsqu'en 1924 dans la région Méditerranéenne il déclare que Thélèma est le Verbe de la Loi, conformément à ce qui lui a été révélé par Aïwass au Caire, vingt ans auparavant.


The Equinox, une série d'ouvrages volumineux que Crowley publia périodiquement et qu'il décrivait comme « l'encyclopédie de l'initiation », était également appelée « l'organe officiel de La Revue de l'Illuminisme Scientifique ». Parmi les noms de ceux qui, selon Crowley, représentèrent ce courant aux époques passées, apparaît le nom d'Adam Weishaupt.

Voilà. C'est tout pour le moment. Amitiés à tous !