lundi 16 mars 2015

Milton H.Erickson, jour 5, hypnose et recadrage




Jour 5 



Compte rendu du livre
par Sidney Rosen
Chapitre 6 : recadrage



Comme je ne peux malheureusement pas tout aborder, je ne tirerai qu’une anecdote du chapitre 6 « Recadrage ». Avant tout, il faut savoir que recadrer signifie changer l’ensemble ou le point de vue conceptuel et/ou émotionnel à travers lequel une situation donnée est vécue, et la replacer dans un autre cadre qui s’adapte tout aussi bien et même mieux aux « faits » concrets de la même situation, et qui change ainsi toute sa signification. Erickson, dans le recadrage, exploite une vieille, très vieille idée d’Epictète : « Ce ne sont pas les choses elles-mêmes qui nous dérangent, mais l’opinion que nous avons d’elles. »

L’anecdote « Visage de cannelle », outre son recadrage, est un bon exemple de l’humour et de la créativité d’Erickson. C’est l’histoire d’une petite fille qui hait tout le monde parce qu’elle a le visage rempli de taches de rousseur. Les enfants de son école l’appellent « Grain de son » et bien sûr, elle déteste les grains de son. Elle entre dans le bureau d’Erickson et reste debout à attendre, la mâchoire serrée. Celui-ci lui crie : « Tu es une voleuse ! Tu as volé ! »
Elle répond qu’elle n’est pas une voleuse et qu’elle n’a pas volé. Erickson continue : « Oh, mais si, tu es une voleuse. Tu as volé quelque chose. Et même je sais quoi. Je vais te prouver que tu as volé.
─ Vous n’avez aucune preuve, je n’ai jamais rien volé.
─ Je sais même où tu étais quand tu as volé ce que tu as volé.
La fillette est alors très fâchée contre le thérapeute. Il lui dit : « Je vais te dire où tu étais quand tu as volé ce que tu as volé. Tu étais dans la cuisine à la table de cuisine. Tu es montée sur la table pour atteindre le pot où il y avait des galettes à la cannelle, des petits pains à la cannelle ─ et tu as renversé de la cannelle sur ton visage ─ tu es un visage de cannelle. »
Erickson commente l’histoire ainsi : « Elle a eu une réaction émotionnelle très favorable envers ses taches de rousseur. Elle était dans un cadre où elle pouvait réagir favorablement parce que j’avais, de façon délibérée, augmenté son hostilité et sa colère et qu’est littéralement apparu dans son esprit un vide. Parce que je lui ai dit que je savais où elle était quand elle avait volé, et que je savais ce qu’elle avait volé. Et j’avais des preuves. Et ainsi elle s’est sentie soulagée de l’accusation d’être une voleuse. De plus, j’avais trouvé un nouveau nom pour ses taches de rousseur. Ce sont ses émotions, ses pensées et ses réactions qui ont été thérapeutiques. Mais elle n’avait pas besoin de le savoir. »

Voilà. C’est fini ! La suite au prochain numéro avec « L‘apprentissage par l’expérience » et « Prendre sa vie en charge ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire