mardi 20 octobre 2015

Le Vajrayana (Véhicule du diamant)

Le mandala des cinq bouddhas, un des supports de l'initiation Vajrayana



Je me suis rendu compte que j’avais parlé des différentes initiations de Sangharakshita au Vajrayana mais que je n’avais pas présenté cette branche du bouddhisme. Ce sera le sujet de cet article. Le Vajrayana commença dans le milieu du premier millénaire, principalement dans le nord-est et le nord-ouest de l’Inde. De l’Inde et de l’Asie centrale, celui-ci gagna progressivement le Tibet. Né du besoin d’étendre la pensée bouddhique à d’anciennes pratiques « magiques », il se caractérise par l’importance accordée à l’exécution des rites, considérée comme une sorte de méthode psychologique. A l’origine, le Vajrayana était constitué de petits groupes rassemblés autour d’un maître. Il fallut attendre un stade relativement tardif dans l’évolution du mouvement pour constater l’apparition de textes (Tantras) fixant la doctrine du Vajrayana. Une de ses caractéristiques est par exemple l’utilisation de syllabes sacrées ou mantras.

Les théories du Vajrayana constituent une tradition ésotérique alliant des éléments de yoga et d’anciennes religions à la pensée bouddhique originale. Les influences en provenance du nord-ouest de l’Inde eurent un effet décisif, car elles introduisirent une puissante symbolique de la lumière ; les influences du nord-est imposèrent leur culte de la sexualité qui marqua profondément l’iconographie.

De tradition strictement orale à ses débuts, cette école commença à élaborer des systèmes de pensée cohérents entre le VI ° et le X ° siècle. Les ouvrages les plus importants sont le Guhyasamaja-Tantra et le Kalachakra-Tantra. Outre l’ensemble complexe des Tantras, les chants spirituels ou poèmes chantés des Mahasiddhas (ascètes possédant une connaissance parfaite des tantras) contribuèrent également à la transmission de la doctrine Vajrayana.

Au moment de son introduction au Tibet, la tradition Vajrayana avait déjà réussi à s’imposer au sein du bouddhisme. Le préalable indispensable à une bonne maîtrise des méthodes du Vajrayana dans le bouddhisme tibétain est la compréhension de la théorie de la Prajnaparamita (perfection de la sagesse). La sagesse (prajna) est un concept central du Mahayana, puis du Vajrayana ; elle désigne une conception du monde intuitive et immédiate et non un principe abstrait et soumis à l’intellect. L’instant décisif est celui de la compréhension et de la prise de conscience de la Vacuité (Shunyata) qui est la Vraie Nature du monde. Prajna est l’une des « Perfections » (Paramitas) réalisées par les bodhisattvas au cours de leur cheminement (Bhumi). Donc, ne vous inquiétez pas, si vous ne la possédez pas tout de suite, cela vient après bien des années de pratique et de méditation !

L’initiation, par un maître reconnu, à la forme de méditation enseignée par les différents textes (Sadhanas) est indispensable. Ces ouvrages décrivent en détail les divinités présentées comme réalité spirituelle (voir au sujet de celles-ci l’article de mon blog sur les dhyani-bouddhas) et retracent tout le processus psychique allant de la visualisation concrète de ces bouddhas à l’extinction totale de la pensée. 

Il faut comprendre que, pour le bouddhiste du Vajrayana, la visualisation d’une divinité n’a rien d’un acte magique, ni d’une supplication adressée à une entité extérieure. Il s’agit de l’identification du fidèle avec un certain principe d’énergie dont la présence lui paraît évidente (par exemple le dhyani-bouddha Amitabha représente l’énergie de l'amour universel et parvient grâce à celui-ci à transformer notre avidité). Parmi les moyens enseignés au cours de cette initiation ayant pour but la sublimation de l’individu dans sa totalité, on trouve la récitation des mantras, la contemplation des mandalas (par exemple le mandala des cinq bouddhas) et l’exécution de certains gestes rituels appelés mudras.

Peu à peu, en rédigeant cet article, j'ai pris conscience qu’il fallait, pour compléter cette courte initiation au Vajrayana et à ses méthodes, que je vous parle du cours remarquable que j’ai suivi avec Danielle, une des membres du centre bouddhiste Triratna, où elle a détaillé les mantras, les mudras et les énergies des cinq dhyani-bouddhas. Vous pourrez ainsi effectuer votre pratique personnelle de la méditation Vajrayana.

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. La suite au prochain numéro comme dans les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle ou dans les séries télévisées américaines contemporaines.

Amitiés.

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