mercredi 1 juin 2016

La seconde vue (transmission de pensée), courte bibliographie commentée (1845,1916) (première partie)



Les Zancigs, un extraordinaire duo de télépathes


Un ami prestidigitateur a assisté au spectacle d’un couple de télépathes et m’a déclaré ne pas comprendre comment ils procédaient. J’ai rédigé pour lui cette courte bibliographie commentée du numéro de « seconde vue » (ou transmission de pensée) dont voici la première partie.

1) 1845, Jean-Eugène Robert-Houdin peut être considéré comme le créateur de la seconde vue. Il a inventé une méthode de transmission de pensée qu’il exécute sur scène avec son fils Emile dans le rôle du médium.
1868, Confidences et révélations, comment on devient sorcier, Robert-Houdin : le grand prestidigitateur français évoque dans ce livre ses deux expériences successives de seconde vue (dont il ne révèle pas le secret !), la première, celle de 1845 avec la parole, la deuxième plus mystérieuse, en ne disant aucun mot, dans laquelle son fils répondait au signal d’une clochette.

2) 1849, un ancien militaire, Antoine-Francois Gandon se reconvertit dans la vie civile en montant un numéro de télépathie copié sur celui de Robert-Houdin. En 1849, Gandon publie La seconde vue dévoilée: Dernier coup porté aux sorciers et aux sortilèges. Ouvrage entièrement nouveau, donnant à tout le monde la facilité de faire des expériences dites de Seconde-Vue ou de Double-Vue. L’auteur décrit in extenso le système de codage de Robert-Houdin.

3) 1851, au Salon Lassaigne, passage Jouffroy à Paris, l’habile professeur Lassaigne a mis au programme La Transmission de pensée. Mademoiselle Prudence, avec qui il opère, est un résumé vivant des plus merveilleux phénomènes de l’art, c’est-à-dire qu’elle possède l’audition sans le secours des oreilles, la vision sans l’aide des yeux, la communication des pensées, la divination et l’oubli au réveil de cette léthargie lumineuse. Sur son livre Mémoires d’un magnétiseur, il mettra en épigraphe: « La Prestidigitation est la Magie simulée, le Magnétisme est la Magie réalisée. »

4) 1880, paraît le livre Houdin and Hellers Second Sight Explained (La seconde vue expliquée d’après les présentations faites auparavant par Robert-Houdin et Robert Heller). L’auteur est un mentaliste américain nommé Washington Irving Bishop. Il dévoile la méthode de Robert-Houdin et celle d’un autre mentaliste Robert Heller.

5) 1904, Elie Chautard (alias Elias) publie Les révélations d’un magnétiseur, trucs employés au théâtre pour la transmission de pensée, ouvrage dans lequel il explique une méthode de seconde vue.

6) 1908, dans son livre The unmasking of Robert Houdin, Harry Houdini essaye de contester la paternité de la seconde vue à Robert-Houdin en décrivant des tours de télépathie inventés avant ceux du père de la Magie moderne. Il cite le magicien allemand Philip Breslaw et le prestidigitateur du dix-huitième siècle, Giuseppe Pinetti.

7) 1916, les Zancigs sont un couple de danois employés de service dans une gargote de New-York. Ils montent un numéro qui porte le tour de la seconde vue à son paroxysme. Lui, Julius Jörgensen, a près de 50 ans et elle, Agnès Claussen Jörgensen un peu plus âgée, a 57 ans. Ils deviennent artistes professionnels et perçoivent des cachets qui battent tous les records.
Au décès de son épouse en 1916, Julius révèle leurs codes dans How to Zancig (dont le texte est partiellement repris dans The Zancig Code).

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. La suite de 1916 à nos jours dans un prochain article. Amitiés à tous.

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