samedi 2 décembre 2017

Antiquité de la Kabbale.



Les manuscrits de la Mer morte.



Cet article est la suite de celui-ci.

Les manuscrits de la Mer morte

La découverte des manuscrits de la Mer morte, ces fameux manuscrits qui furent trouvés il y a quelques dizaines d'années dans les grottes de Qumran, en Israël près de la Mer morte et de la forteresse de Massada, bouleversa plus d'un sceptique.

La secte des Esséniens qui s'était réfugiée dans le désert, dans ces grottes, constituait un ordre initiatique dont la tradition affirme que Jésus était membre, voire le chef occulte. Cette secte initiatique rappelle étrangement les cathares : même mise en commun des biens, même refus du monde, même charité et ressemblances étonnantes des rituels.

Il faut noter la surprise des archéologues et des historiens, lorsque de tels textes parvinrent entre leurs mains. Ce furent :

— des textes dits apocalyptiques, tels le Testament de Lévi. Apocalyptiques, c'est-à-dire évoquant à l'instar de l'Apocalypse de saint Jean la fin du monde et la résurrection;

— des textes ésotériques comme un Livre des Mystères qui nous reste énigmatique par bien des aspects;

— des textes que personne n'ose séparer de la Kabbale.

Les historiens les plus sceptiques ne peuvent que reconnaître qu'ils témoignent de l'existence de la tradition de la Kabbale à cette époque. On retrouve la même hiérarchie céleste, les mêmes anges, les mêmes noms secrets de Dieu, que dans le Zohar. Le fragment le plus impressionnant de ce texte met en scène des « chérubins » en train de bénir le « trône de Dieu ».

Gershom G. Scholem, le meilleur spécialiste actuel de la mystique juive, avoue qu'il est obligé d'écrire « Ces fragments suppriment tout doute au sujet d'une relation entre les plus anciens textes de la Merkabah (ou Merkavah) préservés à Qumran et le développement ultérieur du mysticisme. » La Merkabah, c'est le cœur mystique de la spéculation kabbalistique. C'est le char divin, ou le trône céleste, que la méditation des lettres de l'alphabet sacré finit par faire entrevoir à l'initié et qui lui révèle d'admirables secrets.

« Il les a suspendus au Dragon. »

Deuxième démonstration qui témoigne de l'antiquité de la Kabbale: elle s'appuie sur l'astronomie. Au chapitre VI d'un des livres kabbalistiques, le Sépher Yetsirah (le Livre de la création), on lit: « Les témoins fidèles sont: le monde, l'année, la personne et la loi est : 12, 7, 3. Il les a suspendus au Dragon, à la sphère et au cœur. » Le pronom « Il » désigne évidemment le Grand Architecte de l'Univers, le créateur de tous les mondes, la force qui nous dépasse. « Il les a suspendus au Dragon ». L'auteur entend évidemment que le Dragon est à l'univers ce que la sphère est à l'année, ce que le cœur est à la personne, c'est-à-dire la puissance impulsive de tout, le centre cosmique.

Il ne peut y avoir de doute, écrit l'occultiste Papus : le roi sur son trône, l'Architecte, le centre autour duquel gravite toute la cour des étoiles est l'étoile polaire. De nos jours encore, bien que nous sachions scientifiquement que cela n'est nullement exact, nous continuons de prendre l'étoile polaire pour centre de l'univers sidéral. L'étoile polaire est devenue un symbole mystique alors qu'elle représenta jadis une réalité remarquable du système sidéral. Cependant, si l'auteur du Sépher Yetsirah indique le Dragon comme centre, c'est, qu'à son époque, l'étoile polaire faisait partie de cette constellation. En effet, si nous suivons sur une carte céleste le cercle décrit par le pôle dans une période de 25000 ans, nous voyons que ce pôle, actuellement à proximité de l'étoile Alpha de la Petite Ourse, a gravité pendant toute l'époque s'étendant de l'an 2000 av. J.-C. jusque vers l'an 1000 de notre ère, dans un espace à peu près privé d'étoiles brillantes. Mille ans environ avant l'ère chrétienne, cette étoile marqua approximativement le pôle qui s'en éloignait progressivement pour arriver vers l'an 850 dans le voisinage qui a cours de nos jours.

Mais cela ne reste que d'un intérêt tout relatif si l'on poursuit le raisonnement. En remontant beaucoup plus loin, de 3500 à 2000 av. J.-C., nous constatons que le pôle ne coïncidant pas alors avec la constellation de la Petite Ourse dans laquelle il se trouve aujourd'hui occupait obliquement celle du Dragon. C'est vers l'an 2800 que le pôle fut le plus rapproché de la brillante Alpha du Dragon. Pendant toute la durée des quinze siècles qui séparent l'an 3500 de l'an 2000 ce fut cette étoile qui indiqua le pôle. Et à ce moment-là, le Dragon était le centre de tout l'univers. Le Sépher Yetsirah date donc nécessairement de cette époque.

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire